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Haruna Kimishima est connue au Japon sous le pseudo Haru Nemuri. Sans prétendre à une connaissance pointue de l’actuel spectre musical nippon, il est aisé de reconnaître le talent de cette artiste qui fera probablement un gros boum à Pop Montréal ce samedi.
Typhon de poésie punk et de rap, esthétique hardcore assortie de composantes virtuoses, la musique de cette artiste brillante implique aussi des référents J-Pop, bruitistes ou électro.
On lui doit 3 albums et un EP depuis 2018 : Harutosyura (2018), Kick in the World (EP, 2018), Lovetheism (2020), Shounka Ryougen (2022). Déjà, on peut parler de profondeur et de constance sur toute la ligne.
PAN M 360 vient de sauter dans le train, nous avons vraiment insisté pour que soit rendue possible la conversation qui suit avec Haru Nemuri, jointe au Japon cette semaine.
PAN M 360 : Comment voyez-vous la progression de votre art depuis vos débuts?
HARU NEMURI : J’ai fait de la musique en voulant devenir plus forte, plus belle et plus digne.
PAN M 360 : Quelles auraient été les principales étapes?
HARU NEMURI : Je pense que l’on progresse en ne cessant jamais de remettre en question la société et soi-même.
PAN M 360 : Êtes-vous autodidacte ou avez-vous également reçu une formation musicale?
HARU NEMURI : Je suis autodidacte.
PAN M 360 : Comment avez-vous construit ce langage de sons?
HARU NEMURI : Je ne sais pas, pour être honnête (rires). J’utilise activement des choses qui ont un caractère sacré, des choses qui ont un caractère destructeur, et des choses qui produisent une atmosphère irrésistible.
PAN M 360 : Bien sûr, on observe différentes influences cruciales : punk hardcore, avant rock, rap, avant pop, noise, synthpop, post-minimalisme, nujazz, pour n’en citer que quelques-unes. Comment décririez-vous les styles et les influences du Japon, de l’Occident et d’autres parties du monde?
HARU NEMURI : En ce qui concerne la musique japonaise, je suis d’abord tombé amoureux des groupes classés dans la catégorie ROCKIN’ON-kei . Pour ce qui est de la musique occidentale, j’aime les groupes alternatifs et hardcore et en Russie le punk et le hip-hop.
PAN M 360 : Il ne semble pas y avoir de séparation entre la culture expérimentale et les formes populaires dans votre approche. Comment la voyez-vous vous-même?
HARU NEMURI : Pour moi, je pense qu’il est intéressant de faire coexister les deux et je crée consciemment cet état.
PAN M 360 : Pour reprendre votre expression, vous êtes « plus proche de l’idéal », meilleure dans la composition et le jeu. Comment travaillez-vous dans votre studio?
HARU NEMURI : Je ne peux pas encore vraiment voir la destination de l’idéal, mais je pense en être plus près. En gros, je fais toutes les chansons à la maison et ensuite, dans le studio, je prends souvent le temps d’enregistrer et je passe du temps à mixer.
PAN M 350 : Quelles sont les principales différences entre l’album LOVETHEISM et SHUNKA RYOUGEN, vos deux derniers?
HARU NEMURI : Je pense que SHUNKA RYOUGEN comporte un espace vide permettant l’existence des autres enregistrements.
PAN M 360 : Le calibre musical est top! Pouvez-vous nous dire comment vous avez construit votre ensemble d’instrumentistes?
HARU NEMURI : Selon la situation, le cas, et le morceau de musique, je décide à chaque fois avec qui je veux travailler, qui se joindra à la performance. Aussi, je décide avec qui jouer en fonction de leur comportement, Ils doivent être cool et pas discriminatoires.
PAN M 360 : Qui joue quoi dans le studio
HARU NEMURI : Selon la chanson, la guitare, la basse et la batterie sont souvent jouées par des musiciens spécialisés dans chacune de ces disciplines, selon le contexte.
PAN M 360 : Comment cela se traduit-il sur scène? Quel est le matériel? Qui joue avec vous? Quel est l’aspect visuel de votre spectacle? Quel est l’aspect scénique? Y a-t-il beaucoup de musique électronique impliquée dans l’exécution?
HARU NEMURI : J’entends souvent mon propre son à travers un moniteur. À partir de l’ordinateur, par le biais d’une interface, le son est émis par deux amplis de guitare, un ampli de basse et des haut-parleurs. Le micro passe par un effecteur vocal. Mon manager fait fonctionner l’ordinateur et contrôle la sortie du son.
PAN M 360 : La plupart de vos fans internationaux ne comprennent pas la langue japonaise. Ils ressentent des intentions poétiques et ils aiment la musique. Est-ce que cela vous convient?
HARU NEMURI : Bien sûr. Cela donne beaucoup de sens à mon choix d’utiliser la musique comme moyen d’expression.
PAN M 360 : Voyez-vous votre métier comme l’écriture de chansons ou la composition incluant des mots et des mélodies à travers une proposition musicale?
HARU NEMURI : Je pense que ce serait le second – composition incluant des mots et des mélodies à travers une proposition musicale.
PAN M 360 : Vous pouvez jouer dans de nombreux types de festivals. Quels sont vos événements préférés? Où vous produisez-vous principalement en Asie et dans le reste du monde?
HARU NEMURI : Tous les événements auxquels j’ai participé jusqu’à présent ont été formidables. Je n’ai pas vraiment de lieu spécifique où je me produis toujours, mais en Asie, ce serait à Tokyo et à Taiwan. Pour le reste du monde, je vais en Europe et en Amérique. J’aimerais aller partout.
PAN M 360 : Voilà, c’est tout! Merci pour vos réponses et bon vol vers Montréal!
HARU NEMURI : Merci beaucoup!