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King Hannah est un duo de Liverpool, au Royaume-Uni, qui s’est formé un peu avant que la pandémie ne pointe sa vilaine tronche. Le duo vous accroche de manière presque surnaturelle à ses chansons, qui exhalent un peu de shoegaze des années 1990 à la Mazzy Star et Lush, ainsi que des arômes de Springsteen et The War on Drugs.
Le plus récent album de King Hannah, I’m Not Sorry, I Was Just Being Me, pourrait se révéler le succès le plus inattendu de 2022. Il est porté par les textes ensorcelants et empreints de vulnérabilité d’Hannah Merrick, qui racontent des situations et des histoires de tous les jours, et par les paysages sonores que crée Craig Whittle à la guitare. Après des débuts modestes, le duo gagne de plus en plus de reconnaissance de part et d’autre de l’Atlantique, depuis qu’il a été découvert et soutenu par des gens comme Sharon Van Etten en 2019.
Avant leur prestation à Osheaga, nous avons parlé avec Merrick et Whittle de leurs débuts et de la sentimentalité honnête qu’ils mettent dans tout ce qu’ils font.
PAN M 360 : Comment King Hannah s’est-il formé et d’où vient le nom?
Craig Whittle : Nous nous sommes rencontrés lorsque j’ai commencé à travailler dans un bar où Hannah travaillait déjà. Je l’ai reconnue, car je l’avais vue se produire lors d’une soirée universitaire quelques années auparavant; elle m’avait époustouflé par sa voix. À partir de là, nous sommes devenus de très bons amis et nous avons commencé à faire de la musique ensemble.
Hannah Merrick : J’avais le nom en tête bien avant de rencontrer Craig. Et il l’a adoré et a trouvé qu’il nous allait si bien, alors on l’a gardé. J’aime l’idée d’être cette forte présence féminine, à laquelle on accole un titre masculin. Le genre de truc dont les gens se souviennent, potentiellement controversé et propice aux discussions… comme maintenant!
PAN M 360 : Les paroles de plusieurs des chansons de I’m Not Sorry, I Was Just Being Me sont si incarnées et personnelles. Dans Go-Kart Kid (Hell No) et A Well-Made Woman, par exemple, j’ai l’impression d’observer des extraits de la vie d’une personne. En fait, Go-Kart Kid (Hell No) m’a vraiment rappelé Dry Cleaning, vos collègues du sud de Londres. A-t-on déjà fait cette comparaison?
Hannah Merrick : Non, c’est une première!
PAN M 360 : Hannah, n’avez-vous jamais peur d’y aller trop personnellement dans vos textes?Hannah Merrick : Non, pas du tout. Je fais ça depuis trop longtemps pour me soucier de ce que les autres pensent. Puis, c’est en écrivant des histoires vraies que je trouve l’amour du métier et la motivation. Je ne le ferais pas autrement.
PAN M 360 : C’est vraiment un album fantastique, un mélange parfait de shoegaze des années 90 et d’americana ténébreuse. Aviez-vous discuté de ce mélange de genres ou des sentiments que vous vouliez exprimer?
Hannah Merrick : Merci beaucoup! Non, pas vraiment. Nous avons fait l’album chanson par chanson, donc pendant que nous enregistrions et mixions une chanson, j’écrivais la suivante chez moi, dans ma chambre. Nous n’avons donc jamais discuté des sentiments, des styles ou de ce dont les chansons devaient parler. Heureusement, nous savions exactement ce que nous voulions comme son, juste en écoutant nos groupes préférés. Nous avons donc puisé des idées dans ces œuvres. C’est mille fois plus facile de faire un album quand on veut le même résultat.
Craig Whittle : Je pense que nous sommes par défaut des personnes très sentimentales et émotives. Donc je pense que cette chaleur transparaît vraiment dans l’album, ce que j’adore. Comme Hannah l’a dit, nous savons tous les deux que nous recherchons le même son et la même émotion, dans la musique. Ça rend les choses beaucoup plus simples, quand vient le temps de prendre de grandes décisions.
PAN M 360 : J’écoute beaucoup de shoegaze instrumental ou de post-rock, donc les guitares « fuzzy » me plaisent beaucoup. Pensez-vous qu’elles ont autant de pouvoir pour transmettre un sentiment que des paroles, par exemple?
Hannah Merrick : Absolument!
Craig Whittle : Oui, absolument. Je déteste l’idée de faire un solo de guitare, parce que ça me semble tellement complaisant et je ce n’est pas du tout mon genre. J’aime toutefois les longues pièces instrumentales et j’essaie d’imaginer les partitions de guitare comme de petits moments qui font ressortir certaines émotions ou tensions, dans la musique. Et qui fournissent un espace ou un cadre dans lequel les paroles d’Hannah peuvent exister.
PAN M 360 : The Moods That I Get in comporte tellement de couches. Vous arrive-t-il de vous en servir pour expérimenter ou improviser, sur scène, ou dans une autre chanson?
Hannah Merrick et Craig Whittle : Nous n’improvisons pas à proprement parler, nous nous en tenons généralement à la même chose. Par contre, mais nous étirons parfois les fins de chansons, quand nous le voulons. Nous avons complètement refait les arrangements de Big Big Baby, c’est complètement différent en concert.
Hannah Merrick : J’adore jouer avec les mélodies vocales aussi, surtout dans Moods et Go-Kart Kid, car il y a tellement de place pour le faire.
Craig Whittle : Parfois, nous faisons durer les chansons plus longtemps quand nous le jugeons opportun. J’essaie vraiment de modifier les partitions de guitare sur scène, pour garder un sentiment de spontanéité, car c’est ce que j’aime lorsque j’assiste à des concerts.
PAN M 360 : Il n’y a pas de thème sur l’album, mais il y a beaucoup de références à la nostalgie d’une époque. Est-ce que vous ressentez toujours cette nostalgie?
Hannah Merrick et Craig Whittle : Ça, c’est sûr. Puis, nous avons hâte de vous voir tous et de jouer à Osheaga!