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Histoire sans fin, créatures mythiques, science-fiction… voici ce qui inspire Josiane Rouette, trompettiste désormais encline au songwriting. Sur scène, elle campe le rôle d’Oscar Laroue, son alter-ego, et conjugue ce rôle à ses talents d’instrumentiste. Curieuse de nature, elle semble à prendre un malin plaisir à amalgamer ses intérêts et passions, nous offrant ainsi un premier album intime, captivant et nostalgique : Le Kraken.
Production indépendante, Le Kraken offre sept pièces où l’artiste dévoile une partie d’elle-même, un sentiment bien précis. Que ce soit pour exprimer l’anxiéte ou l’assurance de soi, Josiane Rouette impose la qualité de sa plume et la justesse de ses mots. Après un premier EP en 2018 intitulé Triton cavernicole, très bien accueilli par la critique, la trompettiste et chanteuse se dévoile à nouveau, cette fois-ci dans le courant électro-pop.
Diplômée de l’Université de Sherbrooke en interprétation jazz, l’artiste multidisciplinaire a toujours eu un faible pour la trompette. Non seulement a-t-elle déjà accompagné des artistes locaux (pensons à Marc Dupré, Radio Radio et Dany Placard pour ne citer que ceux-ci), elle a également côtoyé des pointures internationales (CeeLo Green, Gene Simmons). Mais ce vendredi au Ministère, c’est elle que nous verrons, écouterons.
Avec PAN M 360 elle cause de son lancement-spectacle… et aussi de pieuvres redoutables.
PAN M 360 : As-tu hâte à ta performance ?
JOSIANE ROUETTE : Je suis super excitée! Cela est vraiment l’aboutissement d’un projet que j’ai commencé il y a déjà un an et demi. Nous avions commencé à enregistrer en août dernier, donc cela fait déjà tout ce temps – mine de rien- que j’ai hâte de partager tout ça!
PAN M 360 : Cela veut donc dire que cet album date d’avant la fameuse pandémie!
JOSIANE ROUETTE : Oui, mais la pandémie m’a quand même donné la chance d’accorder toute mon attention à ce projet! Puisque je suis musicienne pour d’autres artistes, cette période au ralenti m’a véritablement laissé tout le temps du monde pour me concentrer sur mon propre projet.
PAN M 360 : Tu viens de le mentionner brièvement, mais tu es musicienne depuis tes sept ans! Tu excelles à la trompette – tu as même accompagné des artistes autant locaux qu’internationaux – et tu as fait des études supérieures en interprétation jazz à l’Université de Sherbrooke. Comment la trompette est-elle entrée dans ta vie ?
JOSIANE ROUETTE : Je jouais dans un drum corps avant, comme on dit si bien dans le jargon, et ma mère m’avait amenée voir un spectacle puisqu’elle avait déjà remarqué mon intérêt pour la musique. Elle m’a finalement inscrite à une formation, et les seuls instruments libres étaient les trompettes! J’ai donc commencé avec ça et cet instrument ne m’a plus jamais quittée. Ça rappelle un peu l’énergie d’une fanfare, l’énergie est très collective! Et puisque je viens d’un petit patelin, nous étions peu nombreux, mais j’en garde quand même de très bons souvenirs.
PAN M 360 : Tu as déjà produit un EP en 2018 que tu as baptisé Triton cavernicole et ton tout premier album, Le Kraken, est maintenant sur le marché. D’où vient la nécessité de mettre au monde ce projet ?
JOSIANE ROUETTE : Je vois Le Kraken comme une épopée fantastique… cinématographique, peut-être ? Le point de départ de mon idée sont des éléments qui m’inspirent, notamment la biologie, les créatures… Ces éléments me permettent presque d’accepter davantage les êtres humains. Dans les univers fantastiques, l’on retrouve souvent l’élément d’exagération et j’adore cela. J’aime les vieux films de science-fiction, j’aime le surréalisme de David Lynch et les créatures… surtout les pieuvres! Je vois donc cette créature comme étant une prédatrice capable de détruire, qui prend sa place! Et même sur mon premier EP, ces créatures étaient présentes.
PAN M 360 : Comment décrirais-tu Le Kraken ?
JOSIANE ROUETTE : L’album est quand même personnel et intimiste. On y entend des textures rétros, vintages, spatiales… Les instruments parlent d’eux-mêmes ; nous avons utilisé des boards analogues des années 80, des samples électroniques, beaucoup de drums, des cuivres, de la clarinette, de la flûte traversière… Et puisque j’ai étudié en jazz, il y a beaucoup de métissage dans mes progressions d’accords, dans mes arrangements. Tout cela est venu rejoindre mon côté orchestral qui fait partie de moi aussi.
PAN M 360 : Qui est Oscar Laroue ? Ton alter-ego ?
JOSIANE ROUETTE : Oui, c’est justement elle qui me permet d’explorer des choses que je n’osais explorer auparavant. Elle représente mon évolution artistique, en quelque sorte.
PAN M 360 : Que préfères-tu ? Écrire des paroles ou composer de la musique ?
JOSIANE ROUETTE : Les deux se ressemblent, mais je te dirais que ce que j’aime dans l’écriture des textes, c’est l’élément de nouveauté. Parfois, mes textes naissent de l’harmonie de la chanson alors que d’autres fois, mes textes naissent d’une idée précise. C’est encore très nouveau pour moi, je suis encore en exploration… je me laisse donc aller, à la découverte de l’écriture.
PAN M 360 : Qu’est-ce qui t’intimide le plus dans l’écriture ?
JOSIANE ROUETTE : Probablement le mélange entre le laisser-aller et l’écriture travaillée. Dans mon premier EP, j’étais beaucoup plus dans l’auto-critique, alors que dans le deuxième, je me suis donnée beaucoup plus de liberté, de douceur. Donc, le défi est de garder mon intégrité tout en poussant le texte afin de le rendre le plus beau, le plus touchant possible.
PAN M 360 : En trois mots, comment décrirais-tu ton spectacle ?
JOSIANE ROUETTE : Divertissant, dramatique et nostalgique.
PAN M 360 : Peut-on s’attendre à une mise en scène spéciale ? Des jeux d’éclairage, des projections, des décors ?
JOSIANE ROUETTE : Nous avons travaillé sur une mise en scène pour un spectacle et non pour le théâtre. Mon spectacle sera en trois blocs à travers lesquels nous devrions avoir des projections, si tout va bien. Au courant de l’été, nous voulons travailler davantage la mise en scène et la direction artistique. Il est certain qu’à cause de -je ne veux même pas le dire! – cela a influencé les répétitions et la direction du spectacle. Mais au final, je suis extrêmement fière de jouer en band ! C’est très stimulant de compter sur la personnalité d’autres collègues musiciens.nes avec la mienne.