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Conquérir le cœur du public québécois, c’est le défi que se donne le trio pop-rock OK Choral en sortant le 11 juin Le contour des ombres, un mini-album présenté par le groupe en première nord-américaine avec L’Ours (Label & Tournées).
Originaire de la région Champagne-Ardenne au nord-est de la France, la formation a rassemblé des morceaux issus de son précédent album et des chansons inédites pour promouvoir son travail outre-Atlantique.
Le groupe, composé de Grégory Blanchon à la voix et à l’écriture, Arnaud Lesniczek aux percussions et Eddy Lambin qui alterne entre la basse, la guitare et le clavier, compose sa musique en recherchant l’équilibre entre coldwave, rock et textes en français.
Les paroles noires et intenses d’OK Choral nous transportent aux petites heures du matin, sur la piste de danse d’un club sombre où les corps se meuvent au rythme effréné du synthétiseur.
Le chanteur du groupe, Grégory Blanchon, s’est entretenu avec PAN M 360 depuis la France, où le lancement du projet s’opère à distance.
PAN M 360 : Peux-tu me parler un petit peu plus de ce projet ?
Grégory : C’est vrai que le groupe existe depuis quelques années en France, mais on n’avait encore jamais exploité les possibilités qu’offrait le Québec. Dans ma vision, le Québec a toujours été un territoire important. On a travaillé principalement pour la France, puisque c’est notre territoire. On y a sorti un album et on l’a défendu pendant un an et demi avant que la COVID vienne stopper le tout, vers la fin de la tournée. Mais on avait dans l’idée d’essayer de se concentrer sur les autres territoires sur lesquels on aurait pu essayer de présenter notre univers, nos chansons… Puis le Québec, évidemment, c’est important pour nous. Notamment dans ce que l’on fait. Le Québec a un peu la même culture de la pop donc on s’y est toujours intéressé. En plus, il y a des artistes québécois que j’apprécie particulièrement et qui ont un univers proche. Avec le label québécois L’Ours, on a décidé de proposer d’abord un EP, avec certains titres inédits qu’on sortira quelques semaines après en France.
PAN M 360 : Avez-vous eu l’occasion de vous produire ces derniers temps ? Vous n’êtes pas trop rouillés ?
Grégory : [rires] Non ça va, ça fait plaisir de rejouer. Mais c’est vrai que pour le coup, on n’a pas joué depuis quelque temps avant la période de la COVID où, justement, on était sur des projets qui devaient aboutir au moment de la pandémie. On était un petit peu entre deux tournées. Donc ça fait longtemps.
PAN M 360 : C’est la première fois que vous jouez pour le Québec ?
Grégory : C’est vraiment la première fois, oui. Dans le cadre de ce projet de défendre notre musique sur le Québec avec L’Ours, on avait aussi évoqué l’idée de faire quelques dates, éventuellement. Mais ça n’a pas abouti et derrière le confinement est arrivé. Donc voilà, ce sera la première fois.
PAN M 360 : D’après toi, le public québécois va-t-il différer du public que vous avez en France ?
Grégory : Oui, je pense, parce que c’est une autre culture, d’autres influences. C’est un territoire qui a une scène pop et rock assez forte avec des artistes qui ont un gros retentissement. Mais on a hâte de découvrir. Notre intérêt, c’est aussi de découvrir un nouveau public. Déjà en France, d’une ville à l’autre, l’accueil n’est pas le même. À Reims, on a la réputation d’avoir un des publics les plus froids de France, donc quand on va dans d’autres villes, on peut percevoir des différences.
PAN M 360 : Aujourd’hui, le registre pop/rock est de moins en moins jeune. À quoi ressemble votre public ?
Grégory : Oui, c’est clair qu’aujourd’hui la pop et le rock ne s’adressent plus à tout le public entre 15 et 25 ans. Après, ça nous est aussi arrivé aussi de faire des premières parties avec des artistes qui ont une audience hyper large. Je pense par exemple à Clara Luciani qui va toucher aussi bien des jeunes qui n’écoutent pas forcément du hip-hop et des gens plus âgés. Et ça fonctionne aussi. Mais effectivement, aujourd’hui, aussi bien en France qu’ailleurs, on est davantage sur un public entre 25 et 45 ans.
PAN M 360 : Vous avez sorti votre album en 2018. Par la suite, vous avez l’occasion de vous produire en 2019 et en 2020, on n’a pas vraiment eu de nouvelles du groupe. Avez-vous été actifs pendant la pandémie ?
Grégory : On a été actifs, mais c’est vrai que c’est une période assez bizarre tout de même. 2020 n’a certainement pas été la plus grosse année sur laquelle il y a eu de l’activité. Moi, j’ai aussi un projet à côté, sur lequel j’ai travaillé. Et finalement, ce qui nous a pas mal occupés, c’était ce projet de sortir l’EP au Québec, qui avait été remis à plus tard.
PAN M 360 : Pour toi, produire de la musique sans monter sur scène, c’est impensable ?
Grégory : La scène, c’est quand même un super truc. Si on ne l’a pas vécu, on ne s’en rend peut-être pas compte, mais c’est le moment où on se connecte avec le public. On voit directement l’impact que peut avoir une chanson. C’est un sentiment unique. Après, j’aime aussi beaucoup produire des chansons, les sortir et les mettre à disposition du public. Surtout qu’aujourd’hui, on peut toucher un public hyper large, même à l’autre bout du monde, assez rapidement grâce aux plateformes d’écoute. Donc les deux m’intéressent, mais effectivement, quand on a connu le live, c’est un truc auquel on devient aussi accro.
PAN M 360 : Est-ce que tu as un souvenir qui t’a marqué pendant l’un de tes concerts ?
Grégory : Oui, y en a ! Les derniers concerts qu’on a faits, ça reste de très bons souvenirs. On a aussi fait de belles dates avec des artistes qu’on apprécie, comme Gaëtan Roussel, par exemple. On a fait de belles salles avec lui. Il y a aussi quelques morceaux dont je me souviens, notamment un morceau où je commence tout seul en guitare/voix. Et c’est vrai qu’en général, c’est un moment où j’essaye vraiment de me connecter avec la musique.
Des fois le retour de public, aussi, est marquant. Quand on avait ouvert pour Clara Luciani, on voyait que des gens avaient fait l’effort d’écouter notre musique avant de venir et des gens connaissaient déjà une partie des paroles alors qu’on était complètement inconnu dans cette ville.
PAN M 360 : La musique d’OK Choral est quand même sombre et froide. Les textes nous partagent une sorte de souffrance. Ton écriture est-elle le reflet de ta personnalité ou plutôt un exutoire ?
Grégory : Je le vois vraiment comme un exutoire parce que je ne pense pas être quelqu’un de sombre ou de torturé au quotidien. Par contre, effectivement, dans mes textes, je me fais la remarque que c’est souvent assez noir, assez tendu. Et en même temps, c’est pour ça que j’écris. Je ne me verrais pas écrire des chansons fleur bleue. C’est une espèce de soupape qui me libère de certaines choses et qui me permet d’être plus détendu au quotidien.
PAN M 360 : Est-ce que tu écoutes exclusivement du rock ?
Grégory : Non, plus maintenant. Ça s’entend dans le projet, que c’est dans mon ADN musical, mais j’écoute vraiment de tout. Autant de l’électro, de la pop, que du jazz et du rap. J’écoute beaucoup de rap, parce que, pour moi, c’est une des musiques qui propose les choses les plus innovantes aujourd’hui. Quand on dit que le rock est mort, c’est en partie dû aux gens qui en font et qui, je pense, manquent parfois de créativité. On a hâte de retrouver un rock un peu plus créatif et on essaie aussi d’apporter notre pierre à l’édifice. La musique, c’est une histoire de cycles, et le cycle changera quand on arrivera à renouveler un peu le genre.