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Andrew Boudreau est un membre actif de la scène « jazz de création », en Amérique du Nord. Habile pianiste et compositeur, Andrew présentera la musique de son album NEON, paru en 2022, dans le cadre du festival Off Jazz. Sa présence à Montréal sera une sorte de retour aux sources, puisqu’il a étudié à l’école de musique Schulich de l’université McGill. Nous nous sommes entretenus avec lui au sujet de sa musique, de son prochain concert et de ses réflexions sur la scène créative.
PAN M 360 : Merci beaucoup, Andrew, d’être avec nous. Première question : comment diable arrivez-vous à jouer un ostinato en 13/8 tout en maintenant un tempo 4/4 de la main droite?
Andrew Boudreau : (rires) C’est une bonne question! Je ne suis pas sûr de connaître la réponse. Si je la trouve, je vous le dirai!
PAN M 360 : Merci d’y avoir répondu! Quel est votre lien avec Montréal ? Vous avez étudié la musique ici.
Andrew Boudreau : Je suis originaire de la Nouvelle-Écosse. J’ai déménagé à Montréal pour faire mon baccalauréat en musique à McGill. J’y suis resté pendant trois ou quatre ans, après mes études.
PAN M 360 : Donc, vous connaissez bien le festival Off Jazz?
Andrew Boudreau : Oh oui! Je pense que la première fois que j’y ai joué, c’était en 2013. Il y a longtemps donc. Toujours dans le cadre de projets d’autres personnes. Je pense que l’un des éléments les plus sympas de ce festival, c’est qu’il a pour mission de célébrer la scène montréalaise. Cela nécessite une collaboration entre des musiciens qui n’en font pas partie et des musiciens d’ici; c’est une chose vraiment belle à voir. C’est l’une des raisons pour lesquelles octobre est un mois idéal pour séjourner à Montréal.
PAN M 360 : Quelle est la nature exacte de votre quartet et de votre album NEON?
Andrew Boudreau : Le quartet comprend trois de mes amis : Neta Raanan au saxophone, Simón Willson à la basse et Eviatar Slivnik à la batterie. Nous nous sommes rencontrés à Boston, où j’ai fait ma maîtrise, et maintenant nous vivons tous à New York. Ils vont venir me rencontrer ici; pour certains d’entre eux, ce sera une première visite au Canada, ce qui est très emballant. En ce qui concerne la nature de la musique, j’ai vraiment écrit ces compositions en pensant à ces trois personnes. Certaines partitions sont très pointues, quant à la composition et à la notation, mais d’autres sont très ouvertes. Sans doute en raison de nos forces, en tant que musiciens qui jouent à la fois des choses composées par nous et par d’autres.
PAN M 360 : Quelles sont les sources d’inspiration dans lesquelles vous puisez?
Andrew Boudreau : J’ai commencé à créer cet album il y a longtemps. J’y ai travaillé pendant les années 2020 et 2021, qui étaient évidemment assez intenses pour beaucoup de gens… Je suppose que cela a laissé une certaine marque sur la musique. Une partie de celle-ci est géographique. L’une des compositions s’intitule Mile-Ex. J’ai vécu dans le Mile-Ex et, à l’époque, personne ne savait de quoi il s’agissait. Or, c’est plutôt branché aujourd’hui, maintenant que je suis parti! J’ai été inspiré par beaucoup d’artistes visuels. L’une de mes artistes préférées est Maud Lewis, de la Nouvelle-Écosse. Elle vivait dans une petite maison sur la côte et personne n’a prêté attention à elle jusqu’après sa mort, malheureusement. Musicalement, je suis assez omnivore, je suis toujours à la recherche de nouveautés. J’écoute parfois du piano, de la basse, de la batterie et du saxophone, et parfois pas du tout. Cela change tous les jours.
PAN M 360 : Comment décririez-vous votre prestation à l’Off cette année?
Andrew Boudreau : Je la décrirais comme une collection de compositions individuelles. Ce n’est pas qu’il n’y ait qu’un seul cadre de référence, qu’on écrive au sujet d’un auteur, d’un peintre ou d’un événement. Pour moi, il s’agit plutôt d’assembler un collage ou un récit à partir d’un ensemble de pièces ou de compositions. Ce que nous allons jouer est un assemblage de ces musiques que j’ai composées. J’aime les réarranger de différentes manières, de sorte qu’elles peuvent être quelque peu différentes chaque fois, même si nous avons enregistré ces neuf morceaux d’une certaine manière. Ce que nous allons faire, c’est créer un arc à travers un arrangement de ces morceaux, en trouvant de nouvelles façons de les séquencer et de les présenter.
PAN M 360 : Le jazz moderne peut être un peu intimidant, pour certains. Y a-t-il quelque chose que vous voudriez que les gens sachent, avant d’assister à votre concert?
Andrew Boudreau : Je ne sais pas ce que je leur dirais d’écouter à l’avance… Je dirais que pour moi, c’est moins une question de peinture de mots. Pour moi, c’est presque comme si tous les titres étaient des sous-titres ou quelque chose comme ça. Je pense que le thème et la variation s’appliquent à toute la musique ici, sinon, je suppose qu’il s’agit plus de créer une humeur ou une atmosphère et de voir comment cela peut évoluer, régresser et changer. Mais je suppose que, plutôt que de donner des instructions, j’aimerais tout simplement entendre ce que les gens ont à dire.
ANDREW BOUDREAU SE PRODUIT LE JEUDI 13 OCTOBRE À 22 H, AU DIÈSE ONZE.