Nuits d’Afrique: Sépopo Galley, par qui vient la progammation des concerts

Entrevue réalisée par Alain Brunet

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Sépopo Galley est la directrice de la programmation au Festival international Nuits d’Afrique. Elle peut être fière d’avoir accédé à cette responsabilité, encore trop rarement attribuée aux femmes et encore moins aux femmes afro-descendantes. Avant de migrer au Canada, elle vivait en France où elle occupait des fonctions administratives pour une troupe de théâtre en Normandie, avant quoi elle avait un poste relativement similaire à Avignon. Bien en selle aux Nuits d’Afrique pour une troisième année consécutive, Sépopo explique à PAN M 360 ses façons de faire au sein d’une organisation active depuis près de quatre décennies entières.

PAN M 360 : Comment vous êtes-vous intégrée à l’organisation des Nuits d’Afrique?

Sépopo Galley : Après être débarquée à Montréal il y a trois ans, j’ai commencé à travailler à la production aux Nuits d’Afrique,  puis je me suis retrouvée à la programmation en 2021.  

PAN M 360 : Évidemment, vous connaissez bien les musiques qui correspondent aux profils de Nuit d’Afrique, donc vous avez fait évoluer votre propre connaissance.

Sépopo Galley : Oui, j’ai fait mes preuve, j’ai découvert aussi beaucoup de choses et on découvre toujours. C’est de la découverte  en permanence.

PAN M 360 : Quel est votre  angle ? Comment  voyez-vous une programmation artistique aux Nuits d’Afrique?

Sépopo Galley : Je vois de la fraîcheur, je vois de la nouveauté. Il y tellement de nouveaux talents, j’ai envie de pouvoir les mettre en valeur. Mais il faut quand même garder la base des Nuits d’Afrique, parce qu’il faut un mélange des générations. C’est ce qui fait la richesse de la programmation, mais je crois qu’il faille  apporter un peu de fraîcheur, soit avec des musiques qui gardent quand même leurs racines avec une approche plus moderne.

PAN M 360 : Vous êtes certainement consciente de la facture générale des Nuits d’Afrique et du type de programmation mise de l’avant au fil des derniers 40 ans maintenant. Comment vous êtes-vous adaptée à cette vision ? Comment voyez-vous implanter  votre façon de faire, votre propre personnalité artistique à travers vos choix?

Sépopo Galley : Il faut faire preuve aussi d’humilité et essayer d’écouter les conseils des personnes qui sont là depuis les débuts il y a 38 ans et dont la vision  a mené  les Nuits d’Afrique à s’ imposer parmi les festivals majeurs de Montréal. Donc, prendre ce qui a été fait,   le consolider et le mener ailleurs sans dénaturer le propos.  

PAN M 360 : Et que signifie « mener ailleurs » ?

Sépopo Galley : Dans cette programmation, il y a des artistes de notre label qui sont nouveaux. Il y a des artistes que j’ai pu découvrir à l’occasion de festivals ou de congrès spécialisés. Ainsi, nous avons repéré des artistes qui apportent de la nouveauté, qui font de la musique actuelle comme les afrobeats. Comme les artistes venus d’ailleurs, nous cherchons des artistes montréalais avec lesquels on n’a pas eu de l’occasion de beaucoup travailler et qui ont une touche nouvelle à proposer. Il y a des artistes également venus de l’étranger.  

PAN M 360 : Si on met des noms là-dessus, par exemple, sur ce qui vous semblent rafraîchissants dans la programmation des Nuits d’Afrique 2023 ?  


Sépopo Galley :
Blick Bassy, Eliasse, qui jouent ce jeudi, sont de bons exemples. Spontanément, j’ajouterais Yemi Alade, The Bongo Up, Sona Jobarteh, Kaleta & Super Yamba Band. Plusieurs artistes internationaux ou locaux invités cette année et qui ne sont jamais venus. Plusieurs premières au programme!

PAN M 360 : Donc cette programmation se fait en collégialité avec la direction des Nuits d’Afrique, afin de maintenir cette relation harmonieuse entre passé et présent.

Sépopo Galley : Exactement ! C’est moi qui fais le premier travail, j’oriente un peu selon ce que j’aimerais proposer et puis nous nous retrouvons en comité de programmation et nous prenons les décisions ensemble.

PAN M 360 : Maintenant, c’est sûr que l’énigme pour les festivals internationaux: le Nigeria, dont la production culturelle éclate depuis quelques années. Yemi Alade, l’année dernière, a été victime du poireautage de la douane canadienne et a pu se produire à Montréal en novembre avant de revenir en extérieur dans quelques jours aux Nuits d’Afrique. Ce n’est pas un problème strict des Nuits d’Afrique, on l’a observé au festival Santa-Teresa en mai dernier et au Festival de jazz plus récemment. Explication?

Sépopo Galley : Je ne peux pas expliquer, je ne sais pas à quel niveau ça coince. Moi, je dirais qu’il y a aussi la constitution des dossiers, le temps de traitement des dossiers à la douane canadienne. Comme vous l’avez dit, c’est récurrent mais nous n’avons aucune explication.

PAN M 360 : Alors pourquoi en avez-vous avez fait si peu côté afrobeats?

Sépopo Galley : On essaie maintenant. Peut être qu’on n’a pas pris le mouvement tout de suite, mais maintenant, c’est des musiques qui sont très représentées, qui sont beaucoup aimées, qu’il faut mettre en valeur parce que les gens sont en demande. Il y a une demande assez forte et c’est de la bonne musique. C’est la musique actuelle qui est écoutée par beaucoup de gens, on aimerait continuer aussi sur cette vague là, on aimerait poursuivre et on travaillera davantage en amont.

PAN M 360 : Peut-on dire que 2023 est la véritable année de la relance post-pandémie?

Sépopo Galley : Non, ça a été similaire l’an dernier. On s’était préparés après la COVID. En 2021 on avait fait un festival uniquement local et on a fait un retour en force avec l’ouverture de nos deux scènes sur L’Esplanade Tranquille. On a des ateliers, on a innové avec les cabarets en extérieur, notre marché a pris de l’expansion, il y a beaucoup d’activités!

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