Norté Tropical | Découvrons le vallenato avec Beto Jamaica Rey Vallenato

Entrevue réalisée par Alain Brunet
Genres et styles : afro-colombien / latino

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Alberto « Beto » Jamaica est l’un des principaux ambassadeurs de vallenato, l’une des musiques traditionelles les plus ancrées dans la culture colombienne. Sa musique est un mélange vibrant de cumbia, de paseo et de porro, le tout intégré à sa propre vision du vallenato, porté par trois instruments qui constituent le cœur d’un ensemble vallenato traditionnel : l’accordéon, la guacharaca et la caja vallenata, instruments auxquels le groupe confère une touche de modernité.

On dit du leader du projet Beto Jamaica Rey Vallenato qu’il est l’un des principaux ambassadeurs du vallenato. Au nord des Amériques, cependant nous connaissons peu. Nous connaissons certes la cumbia, la salsa colombienne, la champeta, le rock colombien, le reggaeton colombien, le jazz colombien, la musique classique jouée en Colombie… mais pas grand-chose du vallenato. Parlons-en donc!


PAN M 360 : Beto, vous êtes accordéoniste, votre instrument est fondamental dans la culture populaire colombienne. Comment avez-vous appris à jouer cet instrument ? Quel type d’accordéon jouez-vous ? Quels sont vos critères de virtuosité ? Écoutez-vous d’autres styles d’accordéon?


BETO: J’ai appris à jouer de l’accordéon par accident pour corriger un ami accordéoniste qui faisait beaucoup d’erreurs. Il jouait de l’accordéon diatonique allemand Hohner Corona 3. Mon idéal de virtuosité consiste à jouer des rythmes différents, des chansons très rapides. À part cela, je suis très créatif dans les arrangements musicaux, car je suis aussi producteur de musique. J’écoute d’autres styles d’accordéon, oui, j’écoute le norteño et le bandonéon.


PAN M 360 : Quelle est l’instrumentation typique de votre style musical de prédilection?


BETO: L’instrumentation typique des groupes de vallenato dépend du format utilisé, le groupe le plus simple étant la caja, la guacharaca, l’accordéon et le chanteur. Il y a un autre format qui est la caja, l’accordéon, le chanteur et la basse électrique, et ainsi de suite. Lorsqu’ils se rendent à de très grands événements de très haut niveau, ils emmènent des groupes comptant jusqu’à 11 musiciens : caisse claire, guacharaca, accordéon, guitare basse, congas, timbales, chanteur, guitare et piano. La guacharaca et la caja sont des instruments très typiques; la guacharaca provient des peuples indigènes et la caja vallenata est un modèle similaire aux instruments de percussion d’autres peuples.

PAN M 360 : Votre groupe comprend également une basse électrique, des congas, des timbales et même une darbouka, comme je l’ai observé dans l’une de vos vidéos ; il y a aussi d’autres sources, comme les tumbaos du son cubain, de sorte que vous proposez une version moderne du vallenato !


BETO : Oui, dans mon groupe, nous incluons la basse électrique, les congas, les timbales en fonction du type d’événement auquel nous participons. Il y a des événements où l’on nous demande de sonner le plus folklorique possible, c’est pourquoi nous prenons un groupe de cinq musiciens, pas plus, et parfois, lorsqu’on désire que ce soit très folklorique, il n’y a que quatre musiciens. J’aime aussi inclure des instruments jouant d’autres rythmes dans mes enregistrements, car cela aide à vendre la musique et à rivaliser avec d’autres musiciens d’autres genres musicaux en incluant plus d’instrumentation.

PAN M 360 : Le vallenato est-il associé à une région spécifique de la Colombie, de quelle région vient-il, d’où viennent ses musiciens ?


BETO : Le vallenato est associé à la côte caraïbe colombienne, la région d’où elle vient est le département de Cesar, La Guajira, le département de Sucre, que nous appelons la savane. Les membres de mon groupe viennent toutefois de différentes régions du pays. Dans chaque région, on joue le vallenato d’une manière différente; par exemple à Cesar et à La Guajira, on joue davantage le paseo merengue, le son et la puya, qui sont les rythmes caractéristiques des festivals de vallenato. En revanche, dans la savane, à Sucre et Montería, on joue du paseo, du merengue, du son puya, du porro et de la cumbia. Le vallenato s’est déplacé vers l’intérieur du pays et, aujourd’hui, on trouve des musiciens de toutes les régions de Colombie qui jouent du vallenato, qui le chantent et qui composent des chansons. À l’étranger également, on apprend à jouer cette merveilleuse musique.

PAN M 360 : Existe-t-il une scène nationale en Colombie avec de nombreux artistes ou groupes de vallenato, et si oui, quels sont les plus importants ?


BETO : Oui, il existe de nombreux festivals folkloriques dans toute la Colombie, où l’on trouve des artistes de différents départements qui interprètent de la musique vallenato. Les plus importants sont : le festival de la leyenda vallenata dans la ville de Valledupar, le festival cuna de acordeones qui a lieu à La Guajira et le festival Francisco el hombre qui a lieu à Riohacha. Mais on peut également trouver des événements de ce genre musical dans diverses régions du pays.

PAN M 360 : Comment avez-vous commencé votre carrière musicale en Colombie ?


BETO: J’ai commencé quand j’étais très jeune, je prenais des pots d’huile inutilisés, je les mettais au milieu de mes mains et avec deux baguettes je commençais à simuler une batterie, je fredonnais aussi des mélodies qui me venaient à l’esprit, cela me rendait très heureux, c’était la première fois que j’éduquais mon oreille. Mon deuxième instrument était un guacharaca que j’ai fabriqué avec un morceau de tuyau en PVC, j’y ai fait des rainures et avec quelques tiges de parapluie j’ai fait un cliquet.

PAN M 360 : Quel est votre statut en tant que musicien dans votre pays ?

BETO : J’ai un très bon statut, car les membres de mon groupe ont 30 ans d’expérience dans la musique vallenato. Mon groupe a joué dans toute la Colombie, dans de nombreuses régions, mais aussi au niveau international : Chicago, Corpus Christi – Texas, New York, Albuquerque – Nouveau Mexique, Argentine, Managua – Nicaragua, Équateur, Venezuela, Pérou, Japon, île de Bornéo – Malaisie, Canada, Londres et Corée du Sud, entre autres.

PAN M 360 : Comment êtes-vous entré en contact avec les présentateurs de Norté Tropical et avez-vous des rencontres artistiques prévues à Montréal ?


BETO : C’est notre manager Javier Mutis qui nous a mis en contact, car il fait tourner des artistes dans le monde entier. Nous prévoyons donc une rencontre artistique à Montréal, mais aussi à Londres et à Toronto. Je suis très heureux d’avoir été invité par Norte Tropical, qui fait beaucoup pour la musique des artistes du monde entier.

DANS LE CADRE DE LA SOIRÉE NORTÉ TROPICAL – LA COLOMBIE EN FÊTE ! , BETO JAMAICA REY VALLENATO SE PRODUIT LE VENDREDI 17 MAI, 2OH, AU THÉÂTRE PLAZA DANS UN PROGRAMME INCLUANT LE GROUPE LESS TOCHES, GRAND GAGNANT DU SYLI D’OR AUX PRODUCTIONS NUITS D’AFRIQUE.

POUR INFOS ET BILLETS, C’EST ICI

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