Nuits d’Afrique: le retour de Meiway s’annonce triomphal

Entrevue réalisée par Varun Swarup
Genres et styles : Zoblazo

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Meiway, le pionnier du zoblazo, un style de musique qui fait chanter et danser depuis plus de 30 ans, a pris le temps de discuter avec nous depuis chez lui à Paris pour parler de sa performance.

PAN M 360 : Merci beaucoup Meiway d’être là. Es-tu excité pour ta performance à Montréal?

Meiway : Écoutez, c’est toujours un plaisir de retrouver un public dont on n’a pas l’habitude. Et donc, pour quelqu’un comme moi, chaque fois que je reviens là-bas, c’est avec beaucoup de joie, beaucoup de bonheur.

PAN M 360 : Tu sais que ta dernière performance ici est considérée comme légendaire? 

Meiway : Ha ! Merci beaucoup. Je m’en souviens bien. C’était en 2016, je crois, plus qu’il y a six ans.

PAN M 360 : Comment maintiens-tu l’étincelle dans ta performance après trente ans?

Meiway : C’est la passion, c’est l’amour du métier, j’aime mon métier et donc quand on aime ce qu’on fait, quelles que soient les circonstances, on donne le meilleur de soi, on donne le meilleur de soi même et c’est ce qui me permet de tenir jusqu’à présent. C’est un métier que j’aime, c’est un métier que j’ai choisi, c’est un métier pour lequel je suis doué et c’est cette raison qu’autant d’années après, je l’exerce avec autant de passion.

PAN M 360 :  Fais-tu quelque chose pour garder la forme? 

Meiway : Je suis quelqu’un qui est très sportif. Je fais du jogging et pour garder le souffle surtout parce que dans ce que je fais j’ai besoin plus de souffle pour tenir pendant deux heures sur scène ou une heure et demie donc c’est beaucoup de jogging et puis beaucoup l’hygiène de vie c’est à dire je n’ai pas d’excès je mange quand j’ai faim je bois quand j’ai soif, mais je ne vais pas au-delà de ça, je n’excède pas. Je suis très mesuré.

PAN M 360 :  Alors, à quoi ressemble ton jour moyen?

Meiway : En général, quand j’ai rien à faire, je me repose beaucoup parce que quand je travaille, je ne regarde pas la montre. Je peux travailler 24 heures comme ça, direct. En studio, je peux m’enfermer pendant 24 heures, travailler sans arrêt. Je peux m’arrêter boire de l’eau, bien aller aux toilettes ou grignoter quelque chose, mais je suis là, je travaille tant que pas atteint l’objectif que je veux atteindre, je suis dans le studio enfermé. Donc quand j’ai le temps de me reposer, quand j’ai le temps de régénérer mon énergie, j’en profite comme actuellement, mais pour préparer aussi les spectacles on fait des répétitions. Donc là tout à l’heure j’ai une idée. Je prends mon smartphone, j’enregistre la mélodie et puis bon, j’essaie de composer et d’écrire dans les temps perdus. 

PAN M 360 :  En fait, tu touches à ma prochaine question. Tes mélodies sont toutes si accrocheuses, comment les trouves-tu? J’adore vraiment les chansons comme ‘Miss Lolo’ et ‘Nanan’.

Meiway : C’est déjà naturel parce que quand on est doué pour un métier, je pense que tout vient naturellement. Maintenant derrière ça, il faut travailler le naturel parce que bon, dans la musique, il y a des côtes quand même qu’il faut respecter. Et moi quand j’écris Miss Lolo, et que j’ai conscience que la langue que je parle est une langue qui n’est pas comprise par tout le monde, je parle en Nzima, l’Appolo, chez nous en Côte d’Ivoire, et je sais que cette langue n’est pas comprise par le monde entier. Et quand tu as conscience de ça, tu te dis, OK, est-ce que je privilégie ce que je dis dans le morceau ou je privilégie la musique ? 

Alors, moi, tout de suite, j’ai dit, OK, comme je suis une minorité dans le monde entier, on ne comprend pas ma langue, je travaille la musique. Et c’est comme ça que je travaille les mélodies. Vous savez, vous pouvez enlever mes chansons, vous pouvez enlever ma voix de ‘Miss Lolo’, mais si vous écoutez que la musique, ça va vous toucher. Parce que c’est une musique, c’est une mélodie qui touche le coeur, c’est une mélodie sensible, c’est une mélodie mélancolique, et c’est pour ça que je travaille beaucoup, je travaille beaucoup mes mélodies pour toucher la majorité, et puis je mets les paroles dessus en plus. 

PAN M 360 : Comment décris-tu exactement zoblazo.

Meiway : Alors le Zoblazo, c’est la musique que j’ai créée et la danse aussi, avec les Mouchoirs. Comme ça. On danse avec les mouchoirs. Donc, les deux sont inspirés de la tradition Akan. La tradition Akan part de la Côte d’Ivoire jusqu’au Ghana, jusqu’au Togo, jusqu’au Bénin, même jusqu’au Nigeria, même un peu au Cameroun. Le grand groupe Akan, c’est une tribu, dansent comme ça. Et puis les musiques, j’ai utilisé les percussions des musiques de la tradition Akan pour faire une seule musique.

Donc voilà, je me suis inspiré de plusieurs folklore pour faire ce que j’appelle le zoblazo musicalement, et puis la danse des mouchoirs quoi, et j’ai métissé ça avec la musique moderne, avec la basse guitare, les violons, les ronds, les cuivres, j’ai voulu que ma musique soit métisse, parce que le monde est métisse, et c’est pour ça que partout où je passe. Chacun semble touché par ce que je fais, parce que cette musique est à la base une musique très colorée, très métissée.

PAN M 360 : Et j’espère que votre performance sera à 400% Zoblazo.

Meiway : Haha, là maintenant c’est 1000%, on a dépassé 400%. C’était en 1995 !

PAN M 360 : OK 1000% ! Merci encore Meiway. 

Meiway : Merci ! On se voit au spectacle.

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