Magi Merlin : La voix néo-soul haïtienne venue du coeur en prestation au Phoque Off

Entrevue réalisée par Yohann Goyat

Magi Merlin chante avec le coeur et laisse parler ses émotions au rythme des douces sonorités soul, groovy et jazzy distillées par l’unique Funkywhat.

Genres et styles : hip-hop / soul/R&B

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Du haut de ces vingt-quatre ans, la jeune Magi Merlin force le respect par sa maturité et le sens qu’elle donne à sa musique. De par son expérience et son évolution personnelle, l’artiste tend à encourager, au travers de ses paroles, toute personne dont le besoin de changement serait essentiel. Ce qui est devenu avec le temps un sujet important de sa musique, n’est en aucun cas une mauvaise chose selon elle. Magi Merlin discute avec nous de l’importance de ses origines tant dans ses compositions que dans sa carrière au début plus que prometteur.

PANM 360 : Quelles sont vos influences musicales ?

Magi Merlin : « Je suis inspirée par beaucoup de genres musicaux notamment soul, r’n’b, et hip-hop. Mais pour ce qui concerne l’écriture à proprement parler, Frank Ocean m’inspire beaucoup dans sa manière de raconter les histoires. Pour ce qui est des vocalises et du chant, le groupe australien Hiatus Kaiyote, emmené par la chanteuse Nai Palm, est une grande source d’inspiration aussi. Les beats de mes chansons sont exclusivement produits par Funkywhat, un producteur montréalais, aux influences funk, soul, jazz, à l’image de Funkadelic. »

PANM 360 : À ce sujet, pouvez-vous nous parler de Funkywhat. Qui est-il pour vous ?

Magi Merlin : « Nous nous sommes rencontrés il y’a trois ans tout juste. Je commençais à prendre la musique vraiment au sérieux, tout comme lui, et nos chemins se sont croisés au bon moment. Nous avons travaillé beaucoup ensemble, ce qui m’a permis de trouver le son qui me correspondait. Nos deux influences musicales se sont vraiment bien mélangées, ce qui a donné un résultat unique et qui me caractérise vraiment bien. »

PANM 360 : Pourquoi ne vouloir travailler qu’avec lui ?

Magi Merlin : « J’ai rencontré il y’a quelques années différents producteurs de musique, mais l’un d’entre eux m’a conseillé de ne travailler qu’avec un seul à mes débuts, afin de trouver vraiment mon genre et mon style, ce avec quoi j’étais d’accord. De plus, certains d’entre eux évoluaient davantage vers la musique pop, ce que je ne voulais pas. Je pense que c’était essentiel à mon développement de ne travailler uniquement qu’avec un producteur. Maintenant que je sais ce que je veux, et que j’ai bien pris le temps de développer ma propre musique avec Funkywhat, je vais m’ouvrir à d’autres beatmakers. »

PANM 360 : En termes d’écriture et de production, comment travaillez-vous ensemble ?

Magi Merlin : Ça dépend. Il travaille de son côté et moi du mien, puis on rassemble nos travaux ensemble. Sinon je freestyle beaucoup et j’enregistre sur mon téléphone ce qui me passe par la tête. Mais la plupart du temps, il produit les sons, je chante par dessus et on retravaille par la suite selon le résultat.

PAN M 360 : Qu’est-ce qui vous inspire pour l’écriture de vos chansons ?

Magi Merlin : Mon inspiration provient principalement de la façon dont je grandis, comment je vois et vis les choses au quotidien. Mes origines parentales m’inspirent aussi grandement : ma mère étant arménienne et mon père haïtien, même si ils ont grandi ici au Canada. Ni eux ni moi n’avons vécu dans ces pays, mais beaucoup d’évènements majeurs s’y sont déroulés (Génocide arménien par exemple) et j’ai à coeur de savoir d’où je viens pour mieux comprendre comment j’ai grandi et les idées qui font de moi ce que je suis aujourd’hui.

PAN M 360 : Quel a été le dernier évènement à vous avoir inspiré ?

Magi Merlin : Black Lives Matter ! Que tu aies un héritage ou non, tu es noir aux yeux du monde. L’été 2020 a été toute une expérience pour moi. J’ai réalisé à quel point le traitement des communautés noires était différent. J’étais assez étonnée de voir que les gens autour de moi ne parlent pas assez de ce combat important, voilà pourquoi j’ai écrit une chanson que j’ai chanté en clôture de mon live au Dômesicle de la SAT l’été dernier.

PAN M 360 : Quels messages voulez-vous transmettre à travers votre musique ?

Magi Merlin : Je veux que les gens qui marchent dans la rue se sentent confiants et puissants, comme je le suis devenue avec le temps. C’est toujours plus difficile de changer si tu ne l’acceptes pas ! Le changement n’est pas une mauvaise chose, c’est pour cela que je parle beaucoup dans ma musique d’évolution personnelle, de grandir intérieurement et d’introspection. Toujours savoir qui on est, en recherchant d’où l’on vient, comme moi et mes origines arméniennes et haïtiennes.

PAN M 360 : Est-ce qu’un album long format serait en préparation ?

Magi Merlin : « Oui je travaille actuellement sur un format d’album unique, déstructuré. Un album de neuf chansons découpé en quatre EPs. Chacun abordant les thèmes des saisons (printemps, été, automne et hiver). Le projet a commencé en octobre dernier durant l’automne et le premier single est Walkin’ To The Dep. L’hiver m’inspire, c’est dur psychologiquement et nos humeurs sont changeantes. L’état d’esprit évolue aussi à chaque saison et c’est intéressant de voir comment chaque personne vit les saisons. »

PAN M 360 : Comment voyez-vous votre premier live virtuel au festival Phoque OFF ?
Magi Merlin : « C’est une chose à laquelle je pense beaucoup trop (rires). Je suis très stressée à l’idée de performer devant une salle vide. Le fait de savoir que les gens ne seront pas en face de moi m’angoisse, car en temps normal ils absorbent vos émotions. Je me sens plus moi-même quand je peux interagir avec eux. Là ils sont comme déconnectés de moi, il n’y aura pas d’interaction et ça peut être difficile à vivre. Les internautes vont plus prêter attention à ma manière de chanter plutôt que l’énergie partagée en concert. »

Magi Merlin sera en spectacle ce soir, à 20h dans le cadre du Phoque OFF avec Pierre-Hervé Goulet, Ariane Roy, Sylvie, Baie, Kanen, et LaFièvre. Les passes donnant accès à tous les spectacles sont en vente ici au coût de 12 $.

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