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En 2019, Leonard Sumner remportait le Juno dans la catégorie « Album autochtone de l’année ». Standing in the Light consacrait l’engagement lucide et fervent de l’auteur, compositeur et interprète anishinaabe, originaire du Manitoba. Encore aujourd’hui, cet engagement est assorti d’une approche stylistique composite : americana (country, folk, etc.) et hip-hop confèrent un pouvoir attractif à Leonard Sumner, invité à se produire dans le contexte de Mundial Montréal. PAN M 360 est allé à sa rencontre, voici notre conversation.
PAN M 360 : On vous présente souvent parmi les nouvelles voix importantes de la scène de la musique roots des Premières Nations aujourd’hui, comment le voyez-vous vous-même ?
LEONARD SUMNER : Je ne me vois plus comme une nouvelle voix, mais je pense qu’il est toujours important que ces histoires soient entendues.
PAN M 360 : Depuis quelques années, nous reconnaissons cette grande renaissance des cultures autochtones dans tout le Canada, et il semble que ce soit bien plus qu’une tendance. Comment voyez-vous votre propre contribution dans cette expansion culturelle très importante pour les nations autochtones ?
LEONARD SUMNER : Si le Canada souhaite s’afficher comme une société et une nation multiculturelles, le pays doit reconnaître pleinement les peuples et nations indigènes qui y vivaient avant l’expansion coloniale.
PAN M 360 : Avez-vous eu des modèles lorsque vous avez défini votre personnalité et votre identité artistiques ?
LEONARD SUMNER : J’ai été inspiré par le hip-hop et la musique country.
PAN M 360 : Quels sont vos musiciens, compositeurs, rappeurs et beatmakers préférés ?
LEONARD SUMNER : Mon MC préféré actuel est Black Thought, mon préféré de tous les temps est 2Pac. Steve Earle est probablement mon auteur-compositeur préféré.
PAN M 360 : Le folk rock, la musique country et le rap sont des composantes importantes de votre forme d’art, comment cela s’est-il passé ?
LEONARD SUMNER : Cela s’est passé naturellement. Une fois que j’ai appris à jouer de la guitare, j’ai commencé à y ajouter mes paroles et mélanger le tout.
PAN M 360 : Pourriez-vous expliquer la façon dont vous incluez également des éléments de musiques ou de chants traditionnels anishinaabe ou issus d’autres Premières Nations ?
LEONARD SUMNER : Je chante quelques chansons traditionnelles et j’insère autant de ma langue que possible dans mon répertoire. J’inclus également des chansons que j’ai composées dans ma langue.
PAN M 360 : Pour vous, quels sont les aspects spécifiques de votre propre art ? Qu’est-ce qui vous différencie des autres auteurs/rappeurs ?
LEONARD SUMNER : La capacité à rassembler de multiples genres sur scène.
PAN M 360 : Bien sûr, les enjeux des Premières Nations et de la culture autochtone constituent une large part de votre inspiration poétique, comment transformez-vous ces préoccupations cruciales de manière poétique ?
LEONARD SUMNER : Avec le cœur !
PAN M 360 : Quelles sont les autres dimensions de vos textes de chansons ?
LEONARD SUMNER : Spirituelles.
PAN M 360 : Quelle est pour vous la tension entre le propos direct et l’abstraction ? Je veux dire entre les préoccupations de la réalité (« partager des choses réelles ») et des thèmes plus abstraits ?
LEONARD SUMNER : La fiction peut être façonnée de la manière dont un écrivain souhaite qu’elle le soit. Un fait est une représentation de la vérité, et il est important de dire la vérité lorsqu’on parle d’enjeux sérieux.
PAN M 360 : Vous semblez aussi avoir joué partout dans les réseaux culturels des Premières Nations ?
LEONARD SUMNER : Oui, c’est vrai.
PAN M 360 : Comment vos chansons sont-elles perçues dans cette grande diversité autochtone en Amérique du Nord ?
LEONARD SUMNER : Elles sont bien reçues. Nous n’avons pas tous vécu exactement la même expérience, mais les gens ont de l’empathie parce qu’il y a des points communs.
PAN M 360 : Quels sont vos espoirs pour une carrière internationale ?
LEONARD SUMNER : J’ai fait une tournée en Australie et j’ai joué un peu aux États-Unis. J’aimerais éventuellement faire une tournée européenne.