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En avril dernier, Productions Nuits d’Afrique tenait la 16e édition de son concours annuel des Sylis d’or de la musique du monde Made in Montréal. Une compétition devenue incontournable dans le paysage de la métropole. Parmi les nombreux groupes qui ne se sont pas rendus en finale, nous, chez PAN M 360, en avons remarqué quatre que nous souhaitons mieux faire connaître au grand public. Le contexte étant ce qu’il est dans les concours, on oublie trop facilement et rapidement les semi-finalistes.
Méduse est l’un de ces groupes qui a capté l’attention des mélomanes qui avaient la chance d’être au Balattou le 20 avril 2023. Mélange de musiques allant du latino au folk balkanique, en passant par un saupoudrage excitant de hip hop, de rock assez lourd et même d’envolées vocales opératiques, le produit Méduse sait convaincre tout un chacun par la qualité exceptionnelle de sa musicalité collective et par la finesse technique exécutée par les individus qui en forment l’essence. L’ensemble lui-même semble hésiter à se donner une définition précise : World alternatif? Folk international? Chanson exotique? Opéra trad? Un peu tout ça, probablement.
Nous avons été très impressionnés par la performance Méduse : Gabrielle Cloutier (chant), Joshua Greenberg (guitare, banjo), Nicolas Lafortune (percussions), Nominoë Crawford (violon), Olivier Salazar (clavier) et Blanche Méthé (tuba). Nous avons voulu leur offrir une visibilité en adéquation avec le très haut niveau qualitatif que l’ensemble offre en concert.
Rencontre avec un de nos coups de cœur des demi-finales des Sylis d’or 2023 Méduse.
PAN M 360 : Nous souhaitons vous offrir l’occasion de mieux vous faire connaître du grand public, alors commençons par le début : comment le groupe s’est-il formé?
Méduse : (Gabrielle) C’est Josh qui a parti le projet. On se connaissait et il m’a offert de chanter et de trouver des mélodies, voire les écrire, afin que l’on puisse faire quelque chose lié au monde du trad et du jazz acoustique. Nous avons trouvé plein d’autres membres du milieu, qui est une grosse gang mais dont tout le monde se connaît. La plupart d’entre nous sommes passés par Saint-Lo (le cégep de Saint-Laurent). C’était pendant la pandémie, alors nous avons eu un peu de temps pour monter le truc. Ça s’est fait très vite. En quelques mois nous avons été accepté à un projet de résidence à Mont-Louis en Gaspésie (août 2022). On devait concevoir un show et le montrer le soir même! Comme ça. C’est la naissance de Méduse.
PAN M 360 : Méduse est un heureux mélange, un métissage particulier entre trad, classique, jazz, et plein d’autres trucs. Comment faites-vous l’équilibre?
Méduse : Nominoë apporte beaucoup d’idées et de compos à partir du violon. Ensuite nous ajoutons un tas de parties inspirées de nos bagages personnels. Moi je viens du chant classique (maîtrise à McGill en musique ancienne et baroque), Josh a des liens avec la musique turco-grecque, et trad européenne en général, Olivier vient du jazz, Blanche aussi, mais avec un pied dans le classique, Nico est dans les percus latines… Bref, c’est tout ça.
PAN M 360 : C’est tout ça, mais en même temps il faut quand même arrimer cet aréopage d’influences de façon cohérente et convaincante. Ce que vous avez fait, selon moi, lors des Sylis d’or. Parlons-en des Sylis. Il s’agit d’une belle vitrine pour vous?
Méduse : Oh oui, absolument! C’est un grand atout de pouvoir y avoir une affiche ne fut-ce que pour 2 ou 3 concerts.
PAN M 360 : Il y a pourtant tellement de bons groupes et artistes à Montréal. Les Sylis ne fournissent pas à tous leur donner la chance de s’exprimer aussi souvent qu’ils le méritent. Qu’y a-t-il d’autre pour soutenir des bands comme le vôtre? Et à l’inverse, qu’est-ce qui vous manque?
Méduse : Le CAM (Conseil des Arts de Montréal) en tournée est très bon. Mais encore là, il y a beaucoup de demandeurs et les places demeurent limitées, ce qui est normal. Ce qui manque le plus se sont des lieux intermédiaires pour jouer. Il y a les petits bars et il y a les bonnes et grandes salles. Rien entre les deux. Il y avait le Divan Orange, mais il est fermé. Il n’y a rien du genre désormais. C’est un grand vide.
PAN M 360 : Vous n’êtes pas les seuls à m’avoir dit cela. J’espère que quelqu’un (et même plus d’un) prendra la relève. Cela dit, le créneau est difficile, les revenus maigres… Vous êtes satisfaits de votre prestation?
Méduse : Oui, dans les circonstances. Je souffrais de deux otites!! Mais je pense que ça n’a pas paru..
PAN M 360 : Je confirme
Méduse : Merci! Ça, c’est l’école du chant classique. Peu importe ce que tu vis, ça ne doit jamais nuire à la musique.
PAN M 360 : Comment voulez-vous développer Méduse?
Méduse : Nous aimons le côté théâtral de la musique. Mon bagage en opéra aide un peu, lol. J’aimerais que l’on développe encore plus l’aspect dramatique des chansons. Je dirais que l’idéal de Méduse serait une collabo avec des artistes en danse, en théâtre et en cirque. Dans le 2e album en préparation, il y aura plus de chanter-parler. Je veux raconter des histoires.
PAN M 360 : Méduse… Pourquoi ce nom?
Méduse : C’est venu comme ça. Nous devions trouver un nom au moment ou nous devions monter un spectacle très rapidement. On a essayé plein de trucs, mais un moment donné, je ne sais plus pourquoi, on parlait des méduses (les animaux dans l’océan). Elles ont toutes sortes de formes et de couleurs. On s’est dit que ça fittait. C’est à peu près ça.