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Vu la sortie imminente de son album Racines, nous avons parlé avec le Montréalais d’origine malienne Iba Diabaté de cette œuvre, ainsi que de sa prochaine prestation au Club Balattou. Son profil biographique nous rappelle qu’il a appris le chant, le balafon et la guitare sans le dire à son père, le célèbre griot Abdoulaye Diabaté – comme tant d’autres parents artistes qui savent les périls financiers de cette profession, le paternel l’aurait bien vu embrasser les professions libérales Acteur et mannequin en parallèle, sa vocation se trouve dans la musique pop africaine, la culture bambara et la transmission des traditions stylistiques.
PAN M 360 : Tout d’abord félicitations pour votre album. Qu’est-ce que ça fait d’être sur le point de diffuser cette œuvre dans le monde ?
Iba Diabaté : Eh bien, je dirais que ça fait du bien. Un bon retour avec un album assez original, voilà. Donc ça me fait du bien.
PAN M 360 : Est-ce que ça a pris beaucoup de temps pour le préparer, cet album-là ?
Iba Diabaté : Bien sûr, bien sûr. Cet album, Racines, ça m’a pris quasiment deux ans et demi, trois ans presque, pour préparer l’album. Parce que c’est un album quand même assez original, c’est acoustique. Donc c’est pas comme les autres albums, on peut le faire avec les machines et tout, mais dans cet album tout est joué en live, 100% live. Donc c’est pour ça que ça a pris du temps.
PAN M 360 : Quelle est la motivation particulière de cette collection de chansons?
Iba Diabaté : La motivation particulière, c’est que la musique traditionnelle africaine est en train de disparaître. Donc vu que je viens d’une grande lignée de griots, détenteurs de la tradition africaine, plus précisément les Diabatés de la région de Ségou, je décide de poursuivre ce que fait mon père, j’ai donc décidé de venir un petit peu vraiment à la source.
La source c’est d’aller puiser un peu dans les instruments traditionnels, l’inspiration traditionnelle de tout ce qui est la musique traditionnelle malienne, avec des sonorités comme le n’goni, le balafon, la calebasse et tout. Or, cette musique a tendance à disparaître.
Maintenant on est plus dans la musique commerciale et tout. Donc vraiment j’ai voulu aller puiser vraiment dans la racine des instruments traditionnels. C’est une musique qu’on ne se fatigue pas d’écouter. Ça peut être utilisé dans n’importe quel événement, que ce soit dans le cinéma et puis dans le théâtre, dans n’importe quel événement, donc c’était vraiment très important pour moi de réaliser cet album.
PAN M 360 : J’ai vu que votre premier album est sorti en 2007, diriez-vous que beaucoup de choses ont changé pour vous musicalement depuis ?
Iba Diabaté : Beaucoup de choses qui ont changé musicalement. Après album Mouna, j’ai beaucoup travaillé avec les gens du Cirque du Soleil, j’ai fait des musiques avec TVA, Radio-Canada, j’ai fait pas mal de musiques de films, de cinéma, des documentaires. Je joue beaucoup avec le son, avec la voix. Je peux faire des chansons juste avec la voix qui devient un instrument africain. Je peux faire des voix pigmées, sud-africaines, un peu ouest africaines, donc je fais beaucoup de mélanges. Donc, les choses ont changé pour le mieux.
PAN M 360 : Pourriez-vous expliquer les différents genres de musiques
Maliennes prises en compte ?
Iba Diabaté : Oui, au Mali il n’y a pas mal de musique. En fait, le Mali, je dirais que c’est le berceau de la musique africaine parce qu’on y trouve de tout, on trouve de tout. On trouve la musique du Nord qui est aussi variée, les Touaregs, les Tamacheks, les Sonrai, tout le monde a sa musique. Donc sur chaque côté, par exemple, je prends la région de Sikasso, qui est la région des xylophones, des xylophones traditionnels qu’on appelle le balafon. Et juste dans la région de Sikasso, tu peux trouver 30 à 40 différentes sonorités de balafon. En fait, c’est tous des balafons, mais c’est des sonorités différentes.
Donc les accords, les gammes à laquelle les gars jouent, la sonorité est très différente. Et puis aussi, quand tu reviens un peu vers Sigu, c’est vraiment la source de la musique blues-gaz. Tout ce qu’il y a de bambara, tout ce qu’il y a musique jazz, blues, funk, la source vient de là. C’est la région de Ségou. Donc c’est vraiment le berceau de la grande musique. Moi je viens de là, mon papa est né là. Et si nous venons d’une famille de griots qui sont les détenteurs de la tradition la culture africaine et la musique malienne en tant que telle, il y a tellement de couleurs, il y a tellement de couleurs, on n’a jamais fini d’exploiter.
C’est pour ça je dis qu’au lieu de chercher un petit peu dans la modernité, dans la musique moderne, dans la musique commerciale, on a tellement de choses qui sont les instruments qu’on peut mettre en valeur. Donc je veux vraiment essayer de faire un wake-up à tout le monde concernant la musique de chez nous. Et je te parle précisément de la région du nord, le centre, et puis un peu vers Cigasso. e Mali est hyper riche en culture.
PAN M 360 : Comment s’est passée la préparation de votre prestation à Montréal, prévue dimanche au Balattou ?
Iba Diabaté : Je suis en train de mettre le paquet pour vraiment faire revivre l’album aux spectateurs, aux fans. Voilà, on est en pleine répétition. On prépare bien le spectacle et puis ça se sent bien ! Et puis il y a beaucoup d’autres choses qui arrivent aussi. les festivals, l’année prochaine d’été et tout, on est là-dessus, on est là-dessus et puis ça va vraiment bien donner et tout, voilà quoi.
PAN M 360 : Et vas-tu jouer l’album en complet, hein?
Iba Diabaté : Exactement.. C’est vraiment de faire revivre l’album en live.
PAN M 360 : Y a-t-il quelque chose que vous voudriez que le public sache à l’avance de ce spectacle, ou non ?
Iba Diabaté : Oui, mais ce que je dirais au public, est-ce que c’est un grand retour, le grand elle est très très spéciale pour moi parce que en quelque sorte ça parle non seulement de l’Afrique ça parle aussi de ma vie, de mon parcours et tout et je vous invite tout le monde à venir passer ce bon moment avec nous le dimanche voilà tout et voilà il y a de belles surprises qui les attendent !