I Musici de Montréal avec André Robitaille, Max Pollak et Mélissa Lavergne, “de l’ombre à la lumière”

Entrevue réalisée par Alain Brunet
Genres et styles : classique / période moderne

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Ce jeudi à la Salle Pierre-Mercure, deux fois l’ensemble i Musici de Montréal et des invités spéciaux sous la direction de Jean-François Rivest nous proposent un parcours onirique “de l’ombre  à la lumière” , pour reprendre les mots du directeur artistique et chef d’orchestre.

« I Musici de Montréal et moi-même vous emmenons en voyage comme à chacun des concerts de cette saison. Mais cette fois-ci ce n’est pas en France ou en Allemagne qu’on vous emmène mais plutôt dans le monde des rêves. Dans les contrées imaginaires, celles des songes. Avec l’aide d’André Robitaille et même sur certains textes préparés avec Rébecca Déraspe. On va vous faire un parcours qui va vous mener de l’ombre à la lumière. Du sérieux d’une immense beauté, en première partie, à la folie la plus totale de la deuxième partie. Le quatuor no. 15 de Chostakovitch a été composé dans les années 70, à la fin de sa vie,  lorsqu’il était très malade et hospitalisé.  Il était complètement diminué, il hallucinait et passait un moment d’une très grande difficulté. Ce quatuor no 15, il l’a écrit très rapidement dans des conditions très difficiles… Je crois qu’il y exprime des malaises existentiels que toute personne qui vieillit doit vivre. Mais il y a une beauté presque intemporelle dans ce quatuor. On y entend des thèmes qui doivent venir presque de la préhistoire musicale, c’est vraiment très touchant. », explique Jean-François Rivest dans une vidéo promotionnelle de l’événement.

« Je vous emmène ensuite dans une œuvre qui est une sorte de Pierre et le loup moderne, un conte russe composé par (le compositeur montréalais) Airat Ichmouratov. Ce conte est très drôle, complètement fou. Le soliste n’y est pas un violoniste ou un pianiste mais bien un danseur à claquettes. Max Pollak, un grand, dansera l’histoire de Shabarsha que André Robitaille va narrer. Une histoire tordante, très dynamique, ben le fun! »

« Entre les deux œuvres principales, il y a une petite pièce d’un compositeur colombien qui se nomme Torres et qui implique une partie de congas. Alors on a demandé à la merveilleuse Mélissa Lavergne de venir faire cette partie de congas avec nous. Alors on part de la profondeur musicale du 15e quatuor de Chostakovitch  et tranquillement on se hisse jusqu’à la folie de Shabarsha de Ichmouratov  et la danse de Max Pollak qui nous emmènent aussi à Noël. On vous attend! »

Pour en savoir plus long, PAN M 360 a conversé tout récemment avec l’acteur et animateur André Robitaille, visiblement ravi de participer à ce programme,

PAN M 360 : Vous sortez de répétition? 

ANDRÉ ROBITAILLE :  Oui ! Les musiciens classiques répètent peu avant un programme. Ils arrivent devant la partition et la jouent. C’est particulier. J’admire ça! Ils me disent d’ailleurs jouer pour la première fois cette adaptation du Quatuor à cordes no.15 de Chostakovitch, soit son dernier, composé sur un lit d’hôpital. Il ne filait pas, mettons!  Déjà il y avait une fébrilité sympathique. C’est dense, c’est dur, c’est beau, plein de nuances. Les musiciens trippent à le faire.

PAN M 360 : Quel est ton rôle dans la présentation de cette œuvre?

ANDRÉ ROBITAILLE : Normalement il n’y a pas de récitant, pas d’acteur. C’est une idée de Jean-François Rivest. Il m’a appelé en me disant que c’était une œuvre dense, que c’était le début du temps des Fêtes et qu’il avait quand même l’intention d’offrir ça au public en me demandant d’y participer. Selon lui, ça aiderait s’il y avait des propos tenus par un acteur. 

PAN M 360 : Donc le chef a adapté le quatuor à cordes à son orchestre. 

ANDRÉ ROBITAILLE : Oui. On est plus ou moins une vingtaine sur scène et Jean-François m’a proposé de faire ce que je voulais autour de cette œuvre.  On se retrouve chez lui, un verre de vin, un ordi  On a structuré en semble chez lui : soutien de l’orchestre ici,  je parle seul là, ici je parle longtemps, ici je parle peu, ici plus violent, ici plus aérien…  etc. On plonge dans l’œuvre. Les trous étaient placés, je suis parti avec ça.  Je me suis mis à lire de la poésie, du Shakespeare, toutes sortes d’affaires et je me suis perdu… je me suis dit estie je ne trouverai jamais ce que je vais faire avec ça et j’ai alors appelé une autrice, Rébecca Deraspe, que j’aime beaucoup et qui travaille beaucoup pour le théâtre a finalement signé les textes.

PAN M 360 : Quelle est la thématique ?

ANDRÉ ROBITAILLE :  Pour moi, l’arrivée du temps des Fêtes veut dire aussi bilan de fin d’année, un arrêt. On réfléchit à ce qu’on vient de vivre et à ce qu’on va vivre.  Tout cet aspect bilan m’attirait. Et… à l’âge que j’ai, je commence à avoir pas mal de deuils dans ma vie.  Je vais plus souvent au salon funéraire, ça me fait chier. Certains deuils me troublent encore, ça fait partie de mon bilan. J’ai soumis l’idée à Jean-François, go on y va. Ça fittait avec l’œuvre  et j’appelle Rébecca qui me dit si tu savais comme ça va me faire du bien d’écrire là-dessus car je viens de vivre un deuil aigu.  Alors nous avons échangé, improvisé autour de cette idée « je reste toi tu pars », qu’est-ce qui va m’arriver. Je suis donc là-dedans. On a répété le texte avec l’orchestre, c’est un beau fit. 

PAN M 360 : Plusieurs interventions dans l’œuvre, donc?

ANDRÉ ROBITAILLE :  Plusieurs. Il y en a des très courtes, des longues une douzaine … Je parle  environ 20 minutes en tout. Je me trouve entre le maestro et le premier violon. La voix humaine devient un instrument, ce n’est pas vraiment le gars qui fait du théâtre à côté de l’orchestre. Mais on est quand même plus dans le théâtre, assumons-le.  Mais je fais partie de l’orchestre, j’adore ce feeling que je viens de vivre en répétition. Ça va passer, on veut le mettre en contexte pour le public et leur dire voici un bilan et il 

PAN M 360 : Il y a aussi de la percussion et de la danse, côté Mélissa lavergne et Max Pollak. 

ANDRÉ ROBITAILLE :  J’ai répété avec Max et non avec Mélissa.  Cette exécution a quelque chose en commun avec celle de Pierre et le loup, que j’ai déjà faite quelques fois. Ça a quelque chose de cette structure-là  et ce qui est particulier ici, c’est que Max le danse. On a donc une voix humaine, un orchestre et un danseur.  Max joue dans l’orchestre avec ses pieds, il se tape aussi sur le corps, il raconte Shabarsha en dansant, il colle son rythme au violon. C’est rigolo, c’est sympathique, c’est ludique mais c’est aussi performant. Il est beau à voir aller,  il a d’ailleurs une carrière intéressante à l’échelle internationale.

PAN M 360 : Et André Robitaille apprécie-t-il se retrouver dans une telle expérience ?

ANDRÉ ROBITAILLE : J’aime bien me lancer dans ce genre de truc! Je ne suis pas musicien, je suis un mélomane. Le classique a sa place dans mes intérêts variés pour la musique, c’est très large depuis toujours.

SOUS LA DIRECTION DE JEAN-FRANÇOIS RIVEST, L’ENSEMBLE I MUSICI DE MONTRÉAL, ANDRÉ ROBITAILLE, MAX POLLAK ET MÉLISSA LAVERGNE PRÉSENTENT LE SPECTACLE « RÊVES ». INFOS ET BILLETS, C’EST ICI

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