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Pour débuter l’année 2023, PAN M 360 a réalisé une série d’interviews avec cinq artistes d’ici à surveiller au cours des prochains mois. L’entretien ci-dessous avec Élie Raymond, Thomas Bruneau Faubert et Antoine Galloat de la formation montréalaise Frais Dispo est le troisième de cette courte série.
Anciennement connu comme la formation d’indie-pop anglaise Foreign Diplomats, Élie Raymond (guitare et voix), Thomas Bruneau Faubert (trombone, synthétiseurs), Antoine Galloat (batterie), Charles Primeau (guitares) et Antoine Lévesque-Roy (basse) ont récemment fait peau neuve en devenant Frais Dispo. Sous leur ancien nom, les Montréalais ont publié de nombreux projets et pris part à des festivals au Canada, en France, en Allemagne et même au Mexique depuis 2013.
Sous étiquette Audiogram, les cinq hommes vont lancer Teinte, leur premier album en tant que Frais Dispo, en avril prochain. « C’est un album concept sur mon chien. Ça parle de routine et d’être chez soi. On aborde des sujets que tout le monde comprend et des situations dans lesquelles la majorité des gens se reconnaissent », soutient le parolier du groupe.
À ce jour, deux titres ont été dévoilés au public. Intitulé Juillet, le premier extrait, d’un peu plus de trois minutes, est un coup de cœur personnel. Le timbre de la voix du chanteur est enveloppant et ressemble par moment à Louis-Jean Cormier. Cette pièce a un côté chaleureux et donne franchement envie d’en entendre plus de leur part.
Crédit photo : Lucho Calderon
PAN M 360 : Pourquoi avez-vous créé Frais Dispo?
THOMAS BRUNEAU FAUBERT: On voulait essayer quelque chose de nouveau et ça nous tentait de créer un album en français. Ainsi, on a décidé de se créer une nouvelle identité, car ce type de projet ne fonctionnait pas avec Foreign Diplomats. On avait aussi envie de travailler avec des nouvelles personnes. On avait le goût d’approcher la musique différemment et que tout le monde participe. Dans Foreign Diplomats, c’était Élie qui composait la majorité des textes. Dans Frais Dispo, tout le monde met la main à la pâte.
PAN M 360 : Quels sont vos plans pour la prochaine année?
FRAIS DISPO : On prévoit de publier notre premier album en tant que Frais Dispo au printemps. Ça fait plusieurs mois que le projet est prêt. D’ici là, on va assurément publier d’autres extraits issus de ce premier chapitre. Éventuellement, on veut faire connaître Frais Dispo en spectacle. Ça fait longtemps qu’on pratique et nous sommes fin prêts. Ça va être très différent de nos concerts en tant que Foreign Diplomats. C’est complètement autre chose et c’est un peu épeurant. On était habitué à notre ancienne façon de faire et on va devoir s’habituer à Frais Dispo.
PAN M 360 : Qu’avez-vous vu d’assez beau en ce nouveau projet pour laisser Foreign Diplomats de côté?
FRAIS DISPO : C’est vraiment un luxe de pouvoir se recréer une identité et de ne pas être obligé de continuer dans le même style. Frais Dispo nous a donné une liberté créative qu’on n’avait jamais eu avant pour diverses raisons. Ce qui est beau c’est que nous avons créé l’album qu’on voulait faire. Ça a vraiment fait du bien et ça a rallumer la flamme créative en nous.
PAN M 360 : Parlons de votre premier album en tant que Frais Dispo. Que pouvez-vous dire sur le projet?
ÉLIE RAYMOND : C’est un album concept sur mon chien. Ça parle de routine et d’être chez soi. On aborde des sujets que tout le monde comprend et des situations dans lesquelles la majorité des gens se reconnaissent. Il y a beaucoup de synthétiseurs et de guitare acoustique. On a puisé notre inspiration d’artistes comme Blue Rodeo, Neil Young, Bill Callahan, The War on Drugs et même Dijon. On espère que notre musique va toucher les gens.
PAN M 360 : Pourquoi vous êtes-vous tourné vers le français pour écrire après autant d’années d’écriture en anglais?
ÉLIE RAYMOND : Dans le cadre d’un autre projet, j’ai composé en français et j’ai aimé l’expérience. Je crois que c’était un changement naturel pour moi, l’anglais n’était plus adéquat pour ce que je souhaitais faire. Ça toujours été difficile pour moi d’écrire en français. Le français, ça peut être très beau lorsque c’est bien écrit, mais ça peut aussi être très quétaine. Avant, je trouvais que ce que j’écrivais en français était dans cette deuxième catégorie. Pour Frais Dispo, je suis allé dans la simplicité. Le français m’a permis d’être encore plus personnel et direct dans mes textes. Dorénavant, je ne parle plus d’un personnage, je parle de moi-même. Ça va de soi que c’est dans ma langue maternelle que je le fasse.
PAN M 360 : Qu’est-ce que vous envoyez comme message à Foreign Diplomats?
FRAIS DISPO : Je crois qu’on lui dit « bye ». Je ne pense pas que Foreign Diplomats est mort, mais il est parti faire un très long roadtrip. Frais Dispo ne remplace pas notre ancienne formation, mais nous ne sommes pas prêts à refaire un projet sous le nom de Foreign Diplomats prochainement.