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Le 16 mai prochain, l’auteur-compositeur-interprète Émile Bourgault foulera la scène du Club Soda lors de la finale de la 26e édition des Francouvertes.
Originaire de la Rive-Sud de Montréal, Émile joue de la guitare et chante depuis l’âge de onze ans. De par son aisance sur scène et sa voix douce, le jeune homme de 17 ans se distingue de ses pairs. En juin 2021, il a sorti Nous aurons toujours le ciel, un microalbum de six chansons dont Pauvre & malheureux, un titre pop-rock senti.
Peu importe le résultat de la finale, il ne ressort que du positif de son parcours aux Francouvertes. « Ça fait extrêmement chaud au cœur de recevoir les commentaires des gens lors des spectacles », dit-il tout sourire, en montrant les papiers des évaluations du public qu’il garde précieusement.
Créées en 1995, Les Francouvertes ont pour but de faire briller les artistes issues de la francophonie canadienne et des communautés autochtones. Lors de chaque spectacle, les performances sont évaluées par le jury et le public. Au terme du concours, de nombreuses récompenses sont remises, dont une bourse de 10 000 $ attribuée à l’artiste gagnant. Par le passé, de nombreux artistes et formations de renom tels que Loco Locass, les Cowboys Fringants et Philippe Brach ont participé à cette aventure. Quelques jours avant la finale, Pan M 360 s’est entretenu avec Émile Bourgault.
PAN M 360 : Nous sommes à trois jours de la finale; comment vous sentez-vous en ce moment?
ÉMILE BOURGAULT : Je te dirais que je suis assez stressé. Les deux premières étapes des Francouvertes, soit les préliminaires et les demi-finales, ça a été gros pour moi. La finale m’apporte un certain stress parce que l’aspect compétitif des Francouvertes joue parfois dans notre tête. Par contre, j’essaye de m’en détacher le plus possible. Ensuite, le fait de vous produire au Club Soda ajoute une pression supplémentaire. Je veux donner mon maximum à la finale, je suis vraiment crinqué. J’ai à la fois hâte de faire le spectacle, mais aussi hâte d’avoir terminé cette aventure. Somme toute, je suis dans un état d’esprit sain et ce stress va me permettre de me surpasser lors de la finale.
PAN M 360 : Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être en finale?
ÉMILE BOURGAULT : Je te mentirais si je disais que je m’y attendais. Au départ, je ne pensais même pas que j’allais être pris pour le concours. En raison de mon jeune âge, ça a été une grande réussite pour moi d’être sélectionné. Lors de mon inscription, je n’avais pas vraiment d’attentes. C’est une fierté pour moi d’avoir été en mesure de ne pas trop me faire d’attente par rapport aux résultats tout au long de mon parcours aux Francos. Mes seules attentes concernaient mes propres performances sur scène. Je retiens que du positif de cette expérience-là.
Aussi, de voir des gens qui aiment ce que je fais et avoir l’appréciation du public, ça m’a donné énormément de confiance. La plupart du temps, les commentaires que l’on reçoit proviennent des réseaux sociaux et on a de la misère à sentir que c’est vrai. De voir les gens dans la salle, de recevoir des commentaires en personnes des juges, c’est incroyable. Le contact humain est tellement important quand on reçoit des commentaires.
PAN M 360 : Pourquoi vous êtes-vous inscrits aux Francouvertes?
ÉMILE BOURGAULT : À la base, c’est un concours que je suivais en tant que fan de musique francophone et émergente. J’ai toujours trouvé que les Francouvertes étaient bien organisées et que c’était vraiment bien. C’est certain que j’avais une certaine distance avec le concours, car l’âge moyen des participants est plus élevé que la mienne. Je viens de sortir du secondaire et je n’ai pas autant d’expérience musicale comparée à la plupart des participants. De ce fait, c’est un concours qui m’attirait, mais que je ne croyais pas accessible pour moi. Finalement, je me suis trompé. C’est la preuve que quand on croit en ce que l’on fait et que l’on est vrai à travers notre art, tout peut arriver.
PAN M 360 : Depuis le début de votre parcours aux Francouvertes, quel a été votre moment le plus marquant?
ÉMILE BOURGAULT : C’est probablement ma première performance au Cabaret Lion d’Or, lors des préliminaires. Je n’étais pas satisfait de ce que j’avais livré. Je me sentais comme si j’avais raté ma chance et que ça n’avait vraiment pas bien été. Après le spectacle, mes musiciens et moi sommes allés dans un bar. C’est à ce moment-là qu’on a appris que j’avais terminé en deuxième position au palmarès et que j’allais avoir une deuxième chance lors des demi-finales. Cette nouvelle m’a complètement rallumé et m’a permis de ne pas m’éteindre.
Sinon, tous les moments en coulisses et les rencontres que j’ai faites lors des Francouvertes sont vraiment importants pour moi. J’ai découvert des artistes talentueux et ça m’a permis de voir de nouvelles manières d’interpréter et de créer. J’ai eu un gros coup de cœur pour Charlotte Broussault. J’admire sa facilité à créer un moment avec le public. C’est quelque chose qui me fascine et qui m’intéresse.
PAN M 360 : Au point de vue musical, qu’est-ce que vous souhaitez explorer?
ÉMILE BOURGAULT : Compte tenu de mon jeune âge et de mon inexpérience, je crois que mon projet a besoin de se trouver. J’ai besoin d’explorer et de découvrir musicalement. Peu importe le dénouement de la finale, je pense que je vais me laisser le temps pour me permettre de me développer un univers propre à moi et dans lequel je me sens bien pour créer. Je suis encore à l’étape de me trouver musicalement et je n’ai pas nécessairement d’échéancier ou de but précis. Pour l’instant, j’ai juste le goût de faire des spectacles, de travailler avec d’autres d’artistes et d’y aller tranquillement.
PAN M 360 : Si vous remportez l’édition 2022 des Francouvertes, qu’allez-vous faire avec la bourse de 10 000 $?
ÉMILE BOURGAULT : Je pense que je prendrais les 10 000 $ et je les mettrais sous mon oreiller pour bien réfléchir. Pour vrai, j’essayerais de m’entourer adéquatement avant de prendre des décisions avec cette somme. 10 000 $, c’est beaucoup et il est possible de faire énormément de projets avec ça. Je n’ai pas de projet précis en tête, mais c’est sûr que je ne refuserais pas ça. C’est sûr que je voudrais sûrement faire un album. Il restera à voir si les chansons arriveront à ce moment-là.
Photo : Frédérique Ménard-Aubin