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La chanteuse et autrice-compositrice brésilienne Marisa Monte donnera deux concerts pendant le festival de Jazz, les 4 et 5 juillet. Ce sera pour nous présenter son album Portas, réalisé pendant la pandémie et paru en 2021. Portas est son premier album de chansons originales en dix ans.
Marisa Monte allie sophistication et popularité avec une recette dont elle seule détient le secret. Pour vous en convaincre écoutez Voce nao liga, mélange de cordes, de funk et d’arrangements jazzy.
Elle a répondu à nos questions.
PAN M 360: À quand remonte votre dernière visite à Montréal?
Marisa Monte: C’était en 1997 et je suis très heureuse d’y revenir pour deux soirs dans ce festival rempli d’histoire et de traditions.
PAN M 360: Vous venez chez nous pour présenter votre dernier opus, Portas. Comment le décririez-vous et comment se distingue-t-il des précédents?
Marisa Monte: C’est un album qui célèbre la vie, les rencontres, la musique, le collectif et la connexion humaine à travers l’art.
Nous avons produit un disque qui se voulait une respiration naturelle, comme un concert en studio. Nous avions tellement besoin d’être ensemble durant la pandémie.
PAN M 360: J’ai écouté la grande majorité de vos albums. Pour moi, vous représentez l’exemple du fait qu’on peut, à la fois, faire de la musique très populaire et extrêmement sophistiquée. Êtes-vous d’accord ?
Marisa Monte: Quand je compose ou enregistre, je tente de faire de mon mieux pour exprimer mes sentiments. Parfois, j’arrive à communier avec l’âme de plusieurs personnes. Je cherche également à m’allier avec les meilleurs talents, mes amis et mes mentors, pour créer une atmosphère d’amour de la musique qui nous permet d’inventer notre propre langue.
PAN M 360: Comment percevez-vous la place des femmes de votre génération dans la musique brésilienne. Je pense à vous, Adriana Calcanhotto (recensé récemment dans PAN M 360) et plusieurs autres, comparativement à celle de la génération précédente (Maria Bethania, Gal Costa) ?
Marisa Monte: Nous composons davantage, nous sommes plus impliquées dans toutes les étapes de la production. Cela reflète l’avancement des femmes dans la société brésilienne et leur désir de raconter leurs propres histoires. Les femmes des générations précédentes étaient de grande voix et de fabuleuses interprètes.
PAN M 360: Une des choses qui me fascinent dans la musique populaire sud américaine c’est le nombre incroyable de collaborations entre artistes. Un grand exemple brésilien, c’est le trio Tribalistas, formé d’Arnaldo Antunes, de Carlinhos Brown et de vous. J’ai vu le spectacle de 2019 à Montévideo en Uruguay , devant 9,000 spectateurs; c’était magique. Comment expliquez vous le grand succès de Tribalistas?
Marisa Monte: Nous sommes trois artistes très différents, auteurs-compositeurs avec nos propres carrières . Mais nous étions des amis et nous avons conçu l’idée de Tribalistas, en 2002. Nous avons écrit treize chansons ensemble en une semaine. Puis il y eut ce désir spontané d’enregistrer cette matière et de voir ce que ça donnerait. Ça a été très bien reçu. Quinze ans et d’innombrables chansons plus tard, nous avons récidivé avec un second album, qui a été suivi d’une tournée mondiale. Il nous arrive encore d’écrire ensemble, en duo ou trio, de façon éparpillée. C’est une rencontre très heureuse pour moi.
(Notez que Arnaldo Antunes et Carlinhos Brown participent à quelques chansons de Portas.)
PAN M 360: Sur le même thème, dans votre dernier opus, la chanson Vento Sardo est un duo avec l’auteur-compositeur uruguayen Jorge Drexler. Vous même participez au dernier disque de l’argentin Fito Paez, qui est une reprise de son album emblématique El Amor Despiues Del Amor. Malgré la différence linguistique , y’a-t-il une solidarité complémentarité?
Marisa Monte: J’adore collaborer avec des artistes hispanophones, avec qui nous entretenons une proximité culturelle et des affinités. Nous sommes le seul pays portugais d’Amérique latine, mais nous avons une histoire coloniale semblable et cette sensation d’habiter le Nouveau Monde. Fito et Jorge sont des artistes phénoménaux, inspirants. Chanter et composer avec eux est un grand privilège.
PAN M 360: Dans vos concerts du 4 et 5 juillet à Montréal, que nous présenterez vous, en plus de Portas?
Marisa Monte: Vous entendrez des chansons qui couvrent mes 35 ans de carrière, en espérant que ces chansons fassent partie de votre vie.
PAN M 360: Portas m’apparait comme un disque musicalement assez festif, bien que plusieurs chansons abordent des thèmes plus difficiles. Souhaitiez-vous injecter une dose d’autisme dans votre pays qui est si inégal et si divisé politiquement ?
Marisa Monte: Nous vivons dans un monde très divisé, ceci n’est pas réservé au Brésil, c’est une caractéristique du monde contemporain. Malgré ses problèmes, je crois que le Brésil a un potentiel créatif qui pourrait inspirer beaucoup de gens.
MARISA MONTE SE PRODUIT À GUICHETS FERMÉS LES 4 ET 5 JUILLET AU THÉÂTRE MAISONNEUVE, DANS LE CADRE DU FIJM