renseignements supplémentaires
La violoncelliste Noémie Raymond-Friset est une musicienne maintes fois récompensée pour ses interprétations raffinées des incontournables du répertoire pour violoncelle. Non seulement soliste, elle se produit fréquemment avec des formations de chambre et est une formatrice très appréciée. PAN M 360 a rencontré Noémie Raymond-Friset pour en apprendre plus sur le programme qui fait le pont entre deux époques, qu’elle présentera pour le concert solo en plein air qui aura lieu dans quelques jours.
PAN M 360 : Bonjour! Pour commencer, parlons du contexte du concert que vous allez donner samedi. Il se déroulera dans un jardin, n’est-ce pas?
Noémie Raymond-Friset : Oui, le concert aura lieu vers 11h. Ça se veut vraiment un concert dans un cadre plus décontracté. Je pense que ça va être vraiment intéressant de faire ça. Le champ devrait être en fleurs, donc ce sera un cadre très inspirant pour un concert extérieur. J’ai déjà joué à l’extérieur, surtout durant la pandémie. Également, lorsque j’étais étudiante au Domaine Forget, j’ai déjà donné un concert à Bleu Lavande.
PAN M 360 : En tant qu’interprète, qu’est-ce qui distingue cette sortie de la salle de concert pour proposer un programme dans un cadre extérieur?
Noémie Raymond-Friset : Je pense que ça offre une autre dimension à la musique. En salle, on s’attarde à la beauté de l’endroit et à son acoustique. Ça donne l’impression d’être dans une petite boîte conçue pour un concert spécifiquement, alors que lorsqu’on va à l’extérieur, c’est certain que ce qui nous entoure fait tout autant partie de la performance, que ce soit au niveau des odeurs ou au niveau du visuel. Il y a plus de choses qui se passent, aussi. Les oiseaux viennent autour, un papillon vient se poser sur mon archet, ça m’est déjà arrivé! Ça sort un peu la musique de son focus uniquement musical, et ça vient chercher un aspect un peu plus multidisciplinaire, si on peut appeler ça comme ça. Je trouve ça très intéressant, de pouvoir créer des moments qu’on ne peut pas retrouver dans une salle de concert.
PAN M 360 : Et est-ce la première fois que vous jouez dans le cadre du Festival de Lanaudière?
Noémie Raymond-Friset : Non, j’ai déjà joué dans des ensembles, notamment une fois avec un ensemble de 12 violoncelles. Par contre, ce sera ma première fois en solo, avec mon propre projet.
PAN M 360 : Vous avez d’ailleurs intitulé ce projet Le violoncelle en deux temps. Que signifie ce titre, quels sont ces deux temps du violoncelle que vous présenterez au public?
Noémie Raymond-Friset : Je discutais avec Janick Simard, qui est responsable de la série Hors les murs. On se disait que, puisqu’il s’agit d’un programme entièrement pour violoncelle solo, il y aurait beaucoup de musique baroque, puisque le répertoire solo pour l’instrument s’est beaucoup développé à cette époque. Après ça, il n’y a pas grand-chose qui se passe à l’époque classique et romantique. Mais, le répertoire pour violoncelle solo recommence à se développer de nouveau à l’époque moderne, surtout à partir des années 1900. On trouvait ça intéressant de mettre en relation des pièces baroques et modernes. Le titre vient de là. Je voulais mettre en lumière l’idée que le répertoire pour violoncelle solo s’est développé en deux temps.
PAN M 360 : Comment avez-vous choisi les œuvres au programme de ce concert en particulier?
Noémie Raymond-Friset : Je voulais souligner le contraste entre ces deux temps dans l’histoire du répertoire pour violoncelle solo. J’ai commencé par les préludes de Jean-Sébastien Bach, qui sont vraiment les œuvres les plus connues de l’époque baroque pour le violoncelle. Je voulais trouver des pièces à mettre en parallèle, en contraste, avec chacun des préludes. J’ai dû faire des heures de recherche pour trouver quelles pièces seraient intéressantes à mettre en lien avec les œuvres de Bach.
PAN M 360 : Quel fil conducteur avez-vous trouvé entre les pièces? Y a-t-il une histoire que vous voulez raconter, un parcours d’écoute spécifique?
Noémie Raymond-Friset : Oui, il y aura une certaine histoire qui se dégage du programme, mais le fil conducteur se trouve vraiment au niveau de la musique pure. Il y a un lien soit au niveau de la tonalité, soit au niveau du style. Je cherchais vraiment un élément pour souder les œuvres ensemble. Donc il y a un enchaînement assez fluide entre les pièces. Je trouvais qu’il y avait des amalgames à faire surtout en ce qui concerne le son et la musicalité.
PAN M 360 : À quoi peut-on s’attendre en assistant à ce concert?
Noémie Raymond-Friset : Je pense qu’on peut s’attendre à de belles découvertes, puisqu’il y aura quelques œuvres qui sont rarement jouées. Par exemple, je jouerai une sonate pour violoncelle solo de Prokofiev, que même très peu de mes amis violoncellistes connaissent. Malgré le fait que ce ne soit pas une pièce contemporaine à proprement parler, c’est quand même assez peu connu. Je pense que beaucoup de gens connaîtront déjà les préludes de Bach, donc ce sera peut-être un retour aux sources, puis c’est certain que c’est une musique qui est agréable à écouter. D’autres pièces, par contre, seront un peu plus surprenantes, et vont repousser les limites auxquelles nous sommes habitués à voir ou entendre. Donc je pense que ce sera un beau bouquet.
PAN M 360 : En terminant, qu’est-ce qui vous attend pour la suite? Y a-t-il d’autres projets dans lesquels on peut vous retrouver dans le futur?
Noémie Raymond-Friset : Oui! J’ai plusieurs projets cet été, dont un concert à Toronto qui sera enregistré par CBC et qui sera en ondes dans les mois suivants. Je ferai partie de la Virée classique, et j’aurai un concert avec mon duo (le Duo Cavatine) en août, pour promouvoir notre premier album, Cellopéra! Et plusieurs autres projets à l’automne, dont je ne peux pas parler encore, mais qui seront très intéressants!