Erwan: trouver le calme au bon endroit

Entrevue réalisée par Jacob Langlois-Pelletier

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Avec son EP Au bon endroit dévoilé vendredi dernier, l’auteur-compositeur-interprète Erwan nous transporte dans son monde folk enveloppant et aérien grandement inspiré par des noms tels que Blake Mills, Louis-Jean Cormier et Patrick Watson. Quelques jours avant la parution de son projet, PAN M 360 est allé à sa rencontre au Picnic Vélocafé pour discuter de sa jeune carrière et son deuxième mini-album.

Diplômé de l’École nationale de la chanson en 2020, le Québécois propose un son folk bifurquant par moment dans le rock et l’électro. Il y a deux ans, Erwan avait fait bonne figure avec son premier EP Dis-moi où tu m’emmènes et étais depuis retourné à la planche à dessin afin de nous proposer son deuxième projet. 

Avec Au bon endroit, le chanteur ne déçoit certainement pas, au contraire il impressionne. La trame sonore est organique et sa voix douce s’y mêle à merveille. Dans le projet, Erwan a souvent recours à une guitare jouet des années 60 à laquelle il a ajouté un pont en caoutchouc et des cordes en nylon, procurant un timbre particulier à ses chansons. Par l’entremise d’une écriture soignée, il aborde des sujets comme l’anxiété, le brouhaha parfois étourdissant de la ville et l’effet apaisant de la nature. 

PAN M 360 : Question d’en apprendre davantage sur vous, parlez-moi un peu de votre histoire personnelle. Quand avez-vous commencé à faire de la musique? 

ERWAN : Je suis né à Montréal et j’ai grandi à Pointe-Calumet. Par le passé, j’ai pris des cours de piano et j’ai appris la guitare de manière autodidacte. J’ai aussi fait du chant de choral dans Les Petits Chanteurs de Laval. C’est ce qui m’a fait découvrir le chant. J’ai commencé à écrire à l’âge de 11 ans. Plus récemment, j’ai étudié en musique au Collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse, puis à l’École nationale de la chanson. 

PAN M 360 : D’où vient votre passion pour la musique?

ERWAN : La musique a toujours été présente dans ma vie. Mon père écoutait beaucoup de vinyles et j’explorais les percussions à un jeune âge. Très tôt, j’ai été capable de chanter des comptines par cœur et ma mère ne comprenait pas comment je faisais pour tout retenir. Ma relation avec la musique est très naturelle. 

PAN M 360 : Passons maintenant à votre second mini-album Au bon endroit. Les influences d’artistes comme Louis-Jean Cormier et Daniel Bélanger y sont frappantes. D’où tirez-vous vos influences musicales?

ERWAN : Au fil des années, c’est certain que j’ai écouté beaucoup de Louis-Jean et de Daniel Bélanger. Je nommerais aussi Patrick Watson et Coldplay comme des grandes influences pour moi. Ces temps-ci, on dirait que je vais piger dans plein d’affaires avec Spotify. C’est tellement facile de découvrir de la nouvelle musique. C’est désormais difficile de se concentrer sur un seul artiste.

Pour ce mini-album, je dirais que je suis aussi allé chercher des sonorités rubber bridge que l’on entend beaucoup en Californie avec un pont en caoutchouc qu’on appose sur une guitare. J’ai été influencé dans tout ce qui est Phoebe Bridgers, Blake Mills et Andrew Bird. Par moment, ça sonne très indie. 

PAN M 360 : Sur combien de temps s’est échelonnée la création de ce deuxième mini-album? Comment s’est déroulé le tout?

ERWAN : Ça fait près d’un an qu’on travaille à fond sur la création d’Au bon endroit, mais certains morceaux datent de 2-3 ans. Au cours de la dernière année, j’ai surtout enregistré au studio Makina à Montréal en compagnie de Mathieu Quenneville avec qui j’ai co-réalisé le projet. C’est lui qui s’est occupé du mixage et a agi en tant qu’ingénieur du son. Avec les différents musiciens, nous avons faits deux sessions d’enregistrement pour quatre des six morceaux du projet, comme Helena et L’hirondelle (au bon endroit). On faisait vraiment l’enregistrement en une prise, comme à l’époque. Je voulais aller chercher un son pur et organique. Une fois que c’était fait, je suis retourné à plusieurs reprises avec Mathieu pour travailler les arrangements, rajouter mes voix finales, des synthétiseurs et des guitares. Pour les morceaux Photosynthèse et Tant mieux, je ne trouvais pas nécessaire qu’on soit plusieurs pour les créer, j’avais besoin davantage d’intimité.

PAN M 360 : Pourquoi aviez-vous besoin davantage d’intimité pour ces chansons?

ERWAN : Ça s’est fait assez naturellement en fonction des titres. Honnêtement, j’ai aussi créé avec moins de personnes pour certains morceaux en raison de mon budget. Je me disais « ok, comment est-ce que je peux faire cette chanson par moi-même. » Je voulais une esthétique organique et plus acoustique pour ces chansons-là, alors je me suis adapté pour le faire en collaboration avec Arthur Bourdon-Durocher.

PAN M 360 : Que raconte votre projet Au bon endroit?

ERWAN : Pendant la création de mon microalbum, il y a beaucoup de choses qui m’ont inspiré comme la pandémie. Mon déménagement de la Rive-Nord à Montréal m’a aussi inspiré. J’aime aussi beaucoup la nature. Dans Au bon endroit, il y a cette idée de vouloir aller dans les grands espaces et sortir de la ville. Pendant la période de la pandémie, ce n’était pas facile pour moi et je me sentais enfermé dans la ville. Les saisons m’influencent aussi beaucoup. J’aime le soleil et le beau temps puis quand l’automne arrive, on s’enferme un peu plus. C’est un peu ce sentiment-là que j’ai essayé d’aller chercher avec mon projet. L’hirondelle (au bon endroit) aborde le fait de vivre dans le moment présent, d’observer le monde qui nous entoure et de savoir qu’on est chanceux d’être là. Justement, L’hirondelle (au bon endroit) raconte un fois où je suis tombé en panne à Gaspé. C’est la plus belle chose qui pouvait m’arriver ce jour-là. Je ne pouvais pas aller nulle part, j’étais pris là et je ne pouvais que profiter de l’environnement. C’est cette chanson-là qui a guidé le titre de mon EP, parce qu’il y a ce concept d’être au bon endroit au bon moment. Ça rejoint un peu tous les thèmes des chansons.

PAN M 360 : Est-ce que ce projet vous procure ce sentiment de calme?

ERWAN : Je pense que oui, c’est vraiment ça que ça m’apporte. Autant que ça amène du calme, autant que ça me fait sentir au bon endroit. Il y a des chansons qui bougent plus, d’autres moins, mais au final, ça tourne autour de cet esprit-là de paix intérieure et d’équilibre.

PAN M 360 : Parlons davantage de votre titre Helena, comment est-il né?

ERWAN : J’ai écrit Helena et Tant mieux quand j’ai passé l’hiver à Rivière-du-Loup. Je voulais faire une chanson avec un prénom parce que je n’en avais pas, et j’ai pensé à l’Île Sainte-Hélène, où il y a la ronde. Je trouvais qu’Helena était plus beau qu’Hélène et j’ai décidé d’y aller avec ça. Ensuite, j’ai écrit une chanson dans laquelle Helena est prise à La Ronde, dans ses peurs et son anxiété. Elle n’est pas capable de sortir de ses manèges, elle ne sait pas comment les gérer. Justement, on vient de tourner un vidéoclip pour Helena qui va sortir bientôt. J’ai pu travailler avec une grande équipe et j’en suis très reconnaissant. On a réussi à créer un grand univers et il y a de la danse. On a exprimé le thème de la chanson avec un univers assez étrange. Je n’en dis pas plus, mais ça sort juste avant l’Halloween et ce n’est pas un hasard!

PAN M 360 : À quoi doit-on s’attendre de vous pour la suite?

ERWAN : Il y a un lancement le 24 octobre au Verre Bouteille à Montréal. Sinon, je me prépare déjà pour l’enregistrement de mon troisième EP. Pour chacun de mes projets, j’ai des thèmes précis. Pour le prochain, je vais aller dans un chalet cet hiver. L’an passé, je suis allé dans un chalet et j’avais écrit six chansons dans l’espace de trois jours. C’était vraiment sorti tout seul. Il y avait quelque chose de magique et j’ai envie de recréer ça.

PAN M 360 : En quoi est-ce important pour vous de travailler sur plusieurs EPs avant de vous lancer pour un premier album?

ERWAN : Je suis encore un artiste indépendant et j’aime sortir plus de choses rapidement. C’est certain que j’ai hâte de faire un premier album, quelque chose de vraiment complet. Je me dis que j’essaie de faire quelque chose de cohérent avec des projets plus petits. L’album sera probablement la prochaine étape pour moi! 

Erwan sera en spectacle au Verre Bouteille le mardi 24 octobre dès 20h30 pour le lancement de son EP.

Crédit photo : Marc-André Dupaul

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