Elle s’en fout : Éléonore Lagacé présente son premier projet

Entrevue réalisée par Arielle Caron
Genres et styles : dance-pop / pop

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Le monde de la musique n’est pas étranger à Éléonore Lagacé. Fille de Nathalie Choquette et sœur de Florence K, elle s’est fait connaître à l’émission Big Brother Célébrités, ainsi que par ses performances dans les comédies musicales Grease et Footloose.

Maintenant, c’est avec enthousiasme qu’elle présente pour la première fois ses propres chansons, dans un EP intitulé Elle s’en fout. Dans cet opus, Eléonore nous plonge dans son univers de pop explosive, invite à la confiance en soi  tout en assumant une certaine vulnérabilité. 

S’inspirant de son monde et de celui de son entourage, les six chansons de ce premier EP mettent en valeur sa personnalité étincelante. PAN M 360 l’a rencontrée afin qu’elle nous parle de ce projet.

PAN M 360 : Premièrement, de quoi Elle s’en fout parle-t-il ?

ÉLÉONORE :L’EP est assez pêle-mêle, pas du tout homogène. Ça faisait longtemps que j’avais un tiroir de compositions dans mon cerveau. Je ne voulais pas commencer par un album parce que je trouve que ça faisait beaucoup, donc j’ai décidé de commencer par un EP et j’ai tout simplement choisi mes six chansons préférées.

La plupart ont été écrites en 2019, quand j’étais en tournée avec le Cirque Éloize. C’était la première fois de ma vie que j’étais loin de tous les gens que j’aimais, et ça m’a permis de faire une introspection. Le fait d’être ailleurs et d’être seule, ça a fait vraiment des bonnes chansons! (rires) C’est vraiment une source d’inspiration que j’ai aimée. J’avais beaucoup de temps pour être seule avec moi-même et ça m’a permis d’apprendre à me connaître encore mieux.

Il y a une personne dans le groupe qui m’intimidait, donc j’ai mis mon pied à terre et j’ai composé Sashay Away, qui est ma préférée. Dans le monde de la drag, tu ne dis pas « dégage, tu me gosses », tu dis Sashay Away ; c’est comme une façon polie de dire « va-t’en de ma vie ». Je m’en suis inspirée pour écrire la chanson. L’aspect alter ego de la drag me rejoint beaucoup : le fait de se mettre un costume et de devenir un soi 2.0, en qui on a encore plus confiance, c’est vraiment puissant pour moi. J’ai écrit cette chanson-là pour faire une hymne à l’idée de mettre son pied à terre, d’être capable de dire non, d’avoir confiance en soi, de se reconnecter à son enfant intérieur et d’aller encore plus loin dans la vie.

« But if » a été écrite dans cette même tournée. Je me suis rendu compte en étant à l’autre bout du monde que la seule personne sans qui je ne pourrais jamais vivre, c’était ma petite sœur Ariane, de qui je suis tellement proche. C’est comme un couteau à double tranchant d’avoir autant d’imagination, parce que des fois, ça m’amène à des endroits sombres dans ma tête, comme m’imaginer que ma sœur est morte. J’explique dans le refrain que si jamais il lui arrivait quelque chose, je ne sais sincèrement pas si survivrais. C’était sous forme de ballade au début, mais ça s’est transformé en un genre de rave explosif, parce que je n’aime pas me mettre en boule et pleurer dans mon lit, j’aime ça crier ma peine et danser.

C’est mon amie Marie-Claude Saint-Laurent qui a écrit Elle s’en fout. On a fait Grease ensemble, ou je lui avais partagé mon rêve d’être une pop star. Elle a pris ça au sérieux, et m’a proposé de m’écrire une chanson de pop star! Elle m’a demandé ce qui m’inspire, ce qui me drive, le message que je veux propager. Je n’avais jamais vraiment pensé à ça! (rires) Le lendemain, elle m’a envoyé le texte. Elle m’a dit « Tiens, c’est pour toi, et c’est toi. C’est toi la fille qui s’en fout. » Ça m’a pris du temps avant d’écrire de la musique là-dessus, mais quand je l’ai fait, ça m’a pris cinq minutes. J’ai l’impression que quand tu crées quelque chose, ça ne devrait pas prendre mille ans. Je pense que c’est un peu impulsif. Ça m’a pris quatre ans avant de pouvoir écrire de la musique, mais maintenant, j’ai une idée plus claire du message que je veux porter, de mes opinions, de la personne que je suis en train de devenir.

Insupportable Crush parle d’un crush momentané sur quelqu’un que tu peux croiser dans la rue ou dans un café, de t’imaginer que c’est la personne de ta vie, et de ne plus jamais la revoir après. C’est très intense et très absurde. Tu croises quelqu’un et tu te dis « ne pars pas, ne pars jamais! », mais une fois qu’il est parti, tu es soulagée parce que sa beauté en était fatigante.

Serial Lover  a été écrite par mon amie Rosalie Bonenfant. Ni elle ni moi nous identifions au texte qui a été écrit, mais je le trouvais vraiment intéressant. Sans être quelque chose que je veux dénoncer, le besoin d’être aimée à tout prix, c’est une des affaires qui me tape le plus sur les nerfs. C’est est risible mais tellement tragique, parce que les personnes qui ont besoin de ça, souvent, c’est parce que ça ne va pas bien. J’espère qu’avec cette chanson-là, les gens vont plus s’en foutre – on fait des parallèles! (rires)

J’ai écrit  Fighting the Storm avec Stéphanie Harvey et Claudia Bouvette, mes deux amies de Big Brother. La chanson raconte l’histoire de Stéphanie Harvey. Elle vit avec une espèce de douleur intérieure depuis qu’elle est née, elle souffre tous les jours, même si tout va bien dans sa vie. Elle me racontait qu’elle arrivait à vivre avec ça en aidant les autres. Le refrain est répété beaucoup à la fin avec la phrase  “ Don’t you dare think it’s over, you are made of fire ». Je tenais à insister là-dessus pour qu’elle rentre dans la tête du monde, que ce soit comme let’s go, on fonce, on ne lâche pas même si ça fait mal. On est faits de feu, on est tellement plus forts qu’on pense.

PAN M 360 : Par rapport à la musique, quelles ont été tes inspirations?

ÉLÉONORE : C’est sûr que la musique pop, c’est ça que je veux faire ; des beats très dansants et très intenses. Sinon, j’ai grandi dans de la musique classique, donc je m’inspire de Jean-Sébastien Bach et de Beethoven, mais je m’inspire aussi des Beatles, de Dolly Parton… C’est vraiment très large! J’ai un background en comédie musicale aussi, qui se voit dans ma manière d’interpréter mes chansons,

La musique respire tellement en moi ; c’est vraiment facile pour moi d’en écrire, comparativement aux paroles qui sont toujours plus compliquées. Ça commence toujours par une idée de progression d’accords. Il faut pour moi que les accords soient intéressants, sans nécessairement être compliqués. J’aime une certaine progression d’accords de l’époque classique, très Mozart je dirais.

PAN M 360 : D’où te vient le choix de mélanger le français et l’anglais sur ton EP?

ÉLÉONORE :Parce qu’on est au Québec! (rires) J’écris juste en anglais, mais j’ai des amies parolières exceptionnelles qui m’aident avec la langue française. Je trouve ça important de chanter en français aussi. J’ai grandi au Québec et je veux que les gens m’entendent chanter dans ma langue maternelle.

PAN M 360 : C’est la première fois que tu présentes tes propres chansons. Comment te sens-tu par rapport à cela?

ÉLÉONORE : Je suis soulagée! Pendant tellement longtemps, j’ai eu peur de sortir mes chansons. Autant je ne suis pas pudique, autant je n’ai jamais fait écouter mes chansons à quelqu’un d’autre que ma sœur et ma meilleure amie dans les sept dernières années. Pour moi, c’est encore plus se mettre à nu que de montrer de la peau, parce qu’on a tous un corps, mais on ne sait pas ce qui se trame dans le cœur des gens.

J’avais peur de ce que les autres allaient penser de ce que j’avais envie de raconter, de mon propre cheminement à trouver ma confiance en moi, qu’avoir un crush sur un gars, c’est tellement niaiseux, ou du fait que je me prends au sérieux et que je dis « ne lâche pas, tu es capable! » C’est comme, je suis qui moi pour encourager d’autres à ne pas lâcher? Il y a déjà du monde qui font ça. Le Dalaï-Lama et Martin Luther King l’ont déjà fait! (rires). Mais, finalement, je suis contente que ça soit sorti, parce que plus tu restes authentique à toi-même, plus tu te rends compte qu’il y a des gens qui s’identifient à ce que tu dis. Ça affecte les gens pour vrai, tu crées une communauté de gens qui te ressemblent et à qui ta musique parle.

PAN M 360 : Finalement, quelles sont tes ambitions pour la suite de ta carrière?

ÉLÉONORE : J’ai très hâte de sortir plus de musique. Mon plus grand souhait, c’est de sortir le plus de chansons possibles, de faire des vidéos clips à l’infini, de faire une tournée, et de collaborer avec des musiciens à travers le monde. Je veux vraiment collaborer avec Jacob Collier à un moment donné dans ma vie. Je ne sais pas quand ça va arriver, mais j’ai hâte! Je veux aussi faire des films où on me demande d’être une grande chanteuse, de danser, d’être une espionne, d’être une super-héroïne. Et je veux aller à Tout le monde en parle! (rires).

Photo fournie par Ad Litteram

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