Coup de coeur francophone | Marco Ema nous parle de Anyway, Mommy Love

Entrevue réalisée par Arielle Caron
Genres et styles : Chanson francophone / indie pop

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Marco Ema a émergé sur la scène indie-rock québécoise en 2021, avec la sortie de son premier album Où nos corps s’en vont mourir. Après avoir passé les deux années à parcourir les scènes, il a fait paraître son deuxième album, Anyway, Mommy Love , le 27 octobre dernier. Dans cette œuvre, Marco émerge avec plus d’audace, puisant son inspiration dans la musique transmise par son père, décédé l’année dernière et à qui l’album est dédié. 

Marco raconte dans « Anyway, Mommy Love », les évènements qui se sont déroulés dans la dernière année, le tout s’inscrivant dans une thématique inspirée du cinéma, qui sera d’ailleurs mise en scène lors de son spectacle de lancement au Cabaret Lion d’Or, ayant lieu dans le cadre de Coup de cœur francophone.

PAN M 360 a rencontré Marco afin de parler avec lui de cet album, du processus qui a mené à sa réalisation et de son évolution en tant qu’artiste. 

PAN M 360 : Premièrement, peux-tu me raconter ton parcours? Comment as-tu commencé à faire de la musique?

Marco : Je viens d’une famille très musicale ;  mes parents faisaient beaucoup de musique quand j’étais jeune, donc j’ai commencé à m’y intéresser très tôt. J’ai commencé à jouer du piano à 10 ans, puis j’ai exploré la guitare électrique à l’adolescence.

J’ai commencé avec des concours comme secondaire en spectacle et cégep en spectacle, et plus tard j’ai fait ma première place des arts et le festival de la chanson de Granby. C’est vraiment à ce moment-là que j’ai commencé à susciter l’intérêt du public, et que j’ai rencontré mon équipe.

PAN M 360 : Ton deuxième album, Anyway Mommy Love, est sorti récemment. Que racontes-tu dans cet opus?

Marco : Il raconte la dernière année que j’ai vécu. En 2022, j’ai perdu mon père, ma mère est tombée malade, j’ai mis fin à une relation de dix ans et j’ai rencontré quelqu’un d’autre. L’album exprime à quel point il peut se passer des choses au courant d’une année.

Je voulais aussi le dédier à mon père sans nécessairement parler de lui tout au long de l’album. En fait, j’ai agi comme s’il avait co-réalisé l’album. Je me suis inspiré des suggestions et des conseils qu’il m’a donné au courant de sa vie, je voulais rendre justice à ce qu’il m’a transmis au courant de sa vie.

Certaines chansons ont une touche progressive, influencée par le goût de mon père pour le prog. J’ai intégré de nouveaux instruments, comme des violons et des saxophones. Ce sont tous des trucs qui sont venus de ça. J’ai essayé de faire un album lumineux malgré les sujets plus sombres.

PAN M 360 : Comment s’est déroulé le processus créatif de l’album?

Marco : C’était vraiment cool! On a d’abord passé trois jours chez mon réalisateur Simon Pedneault, à faire des sessions acoustiques avec Pierre-Emmanuel Beaudoin à la batterie. On commençait une chanson sans trop se poser de question, en essayant de la laisser parler d’elle-même. On a fait les douze chansons vraiment rapidement, en leur trouvant des structures un peu impulsivement. C’était un peu le mot d’ordre qu’on s’était donné pour l’album.

On a enregistré au Wild studio à Saint-Zénon pendant cinq jours, en live avec les cinq musiciens en même temps. On voulait rendre hommage justement à la mu

sique des années 1970 de laquelle je m’étais inspiré. Encore une fois, c’était très impulsif, on ne se posait pas trop de questions. On dirait que ça a fait du bien à tous de ne se poser aucune question et de juste se fier à son instinct. C’est un album qui est définitivement plus rock que l’autre avant, mais qui est plus exploratoire.

PAN M 360 : Pourquoi voulais-tu enregistrer l’album de cette manière?

Marco : C’était à la base d’une discussion que j’avais eu avec mon gérant. On savait que l’album était déjà très différent du premier, mais on avait envie d’y mettre encore plus de personnalité et d’agressivité. J’écoutais beaucoup de musique de cette époque-là, et ça rend hommage à mon père qui en consommait beaucoup. C’est un peu le tout de ces raisons qui ont fait en sorte que j’ai eu cette idée.

PAN M 360 : Quel a été le plus grand défi de ce processus?

Marco : Je pense que ce qui a été le plus difficile, c’était peut-être les textes, puisque j’avais envie de rendre hommage à mes parents. L’enregistrement s’est vraiment bien fait, mais j’ai eu plus de difficulté à trouver les bons mots en écrivant les chansons. Je pense qu’on a réussi à faire quelque chose de a de l’allure quand même! (rires)

PAN M 360 : Est-ce qu’il y a une chanson de l’album que tu préfères? Pourquoi?

Marco : J’aime beaucoup Blank , parce qu’elle a une ambiance de trame sonore, et elle passe par plein d’émotions. Je trouve qu’on a vraiment réussi à faire ce que j’avais en tête. Sinon, je suis très fier de « Anyway, Mommy Love », parce qu’elle est beaucoup plus pop que ce que j’ai l’habitude de faire, et je suis bien content du résultat. La musique est de mon ami Julyan, et c’était un bel exercice d’écrire un texte à partir d’une chanson qui existe déjà. Ces deux chansons sont aussi vraiment loin de ce que j’avais fait sur mon premier album, et je suis très fier de ça.

PAN M 360 : Deux ans se sont écoulés depuis la sortie de ton premier album. Comment as-tu évolué en tant qu’artiste depuis?

Marco : J’ai définitivement plus de confiance en moi et je sais plus ce que je veux. Ça a paru dans l’enregistrement, justement, parce que je prenais beaucoup plus ma place.

Quand j’ai sorti le premier, j’avais 22 ans. On évolue beaucoup au début de la vingtaine, et je pense que d’avoir sorti un album, fait une tournée et vu qu’il y avait des gens qui venaient me voir en spectacle, ça m’a donné beaucoup de confiance. Selon moi, c’est ça qui est le plus apparent dans l’album.  Il n’aurait pas été plus rock et plus assumé si je n’avais pas évolué là-dedans.

PAN M 360 : À quoi peut-on s’attendre de ton spectacle au Lion d’Or le 9 novembre?

Marco : Ça va être incroyable, de un. J’ai vraiment très hâte. On a fait la mise en scène avec Pilou, qui a le Studio Le Nid et le BEAM, et on a travaillé avec une équipe de spectacle pour créer un visuel. On va être cinq musiciens spécialement pour ce show-là, donc il va y avoir toutes sortes d’instruments, et beaucoup plus de musique.

Avant, je faisais plus des chansons, et c’est encore le cas, mais il y a des transitions, des moments où on peut se laisser aller. On a vraiment travaillé fort sur cet album-là, ça promet une grande fête!

Il va y avoir une belle thématique, aussi ; on va plonger dans la thématique de cinéma qui se retrouve sur l’album. Il va y avoir du popcorn!

Il va y avoir Émile Bourgault en première partie, qui est un artiste que je trouve très talentueux.

PAN M 360 : Finalement, qu’est-ce qui s’en vient pour toi dans les prochains mois?

Marco : Beaucoup de spectacles! Deux jours après le spectacle au Lion d’Or, on part à Paris. Ensuite, on revient et on joue à Sorel-Tracy, puis au Pantoum à Québec avec Oui merci et Gawbé. On en fait d’autres après les fêtes, et on a une tournée de 10 dates en Europe au mois de mars. On espère aussi aller dans des festivals à l’été.

Sinon, j’écris déjà  de nouvelles chansons pour un prochain album, éventuellement. C’est comme ça, on dirait que dès que tu sors un album, tu es déjà en train de penser à l’autre. 

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