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Naissance au Cameroun, quelques années de résidence aux États-Unis, Clerel arrivée à Montréal en 2013, là où il a pu découvrir ses talents de musicien, chanteur et créateur de chansons d’allégeance soul/R&B, avec cette touche minimaliste et acoustique qui lui est propre. Premier EP de chansons épurées, sorti en 2019 Songs From Under A Guava Tree en 2019. Participation à La Voix en 2020, après laquelle il partage avec son public deux chansons de son cru; My Anthem et Talking About Love. Au crépuscule de la pandémie, il se prépare à remonter sur scène et de jouer devant public pour la première fois en 2021, soit le 12 juillet, 20h au Balattou, dans le contexte des 35e Nuits d’Afrique.
Clerel en parle avec PAN M 360.
PAN M 360 : À quel moment ce fut définitif pour toi que la soul allait être ton style de prédilection ?
Clerel : C’est une décision qui a évolué sur une longue période, mais l’élément déclencheur s’est produit à l’université. J’ai eu le privilège de participer à un voyage scolaire à Memphis et, durant ce voyage, nous avons visité le musée Stax Museum of American Soul Music, situé dans les vieux locaux de l’ancien label Stax, l’un des plus grands labels dans les années 60. De me retrouver dans cet endroit et de voir les locaux où de magnifiques chansons avaient été écrites, ça a fait un déclic. En fait, après ce voyage, je me suis mis à écouter, de manière presque obsessive, ce genre musical que je connaissais que très peu.
PAN M 360 : Quel est le processus lorsque du crées tes chansons ?
Clerel : La plupart du temps, j’écris mes chansons seul, mais il m’arrive de le faire en collaboration aussi. S’il y avait une bonne recette, ce serait beaucoup plus facile, mais en général, ça commence par une simple idée; un morceau de musique, une mélodie ou même une phrase qui m’inspire et me donne envie de finir la chanson. Ça va être le plus souvent une mélodie qui va me provoquer des sentiments et va m’inciter à tenter des accords avec ma guitare acoustique. Je vais donc m’asseoir et je vais laisser mes doigts et ma voix là où ils veulent. Dans les faits, mon processus personnel consiste surtout à prêter attention à ce qui sonne bien et à travailler dessus. C’est un processus qui prend un certain nombre de temps puisque je veux trouver les bonnes phrases qui vont avec les bonnes mélodies pour rester le plus fidèle à la chanson. Par exemple, pour Lonely Dance, j’avais déjà la mélodie, il ne me restait qu’à trouver les bons mots pour l’accompagner afin de bien définir le contexte de la chanson, de pouvoir retrouver l’univers d’où elle vient. En collaboration, c’est plus dans l’essai-erreur, mais j’ai la chance de travailler avec des gens qui sont super inspirants et talentueux.
PAN M 360 : Selon moi, la chanson qui se différencie de ton EP est Lonely Dance, qui semble être inspirée des chants de travail. C’était important pour toi d’inclure une chanson de ce style?
Clerel : C’est drôle que tu mentionnes ça puisque les chants de travail sont similaires aux chants d’Église, dans lesquelles j’ai grandi. Ma grand-mère était très active dans notre église et donc, très souvent, quand elle ramenait des cahiers de l’église, je lisais les paroles des chansons et je l’écoutais les chanter. Quand nous allions à l’église le dimanche, c’était vraiment la partie du service qui m’intéressait le plus. C’est à ce moment que tout le monde se lève et il y a toutes ces différentes voix qui se mélangent ; des jeunes aux vieux, des hommes aux femmes. Chacun trouve une voix qui leur donne un sentiment indescriptible. C’est tellement beau. Effectivement, c’est exactement là, pour la chanson Lonely Dance, que je suis tombé. Il faut dire que, pour moi, les harmonies sont le nectar de la musique. C’est ce qu’il y a de plus doux et de plus amusant à faire.
PAN M 360 : Penses-tu t’aventurer dans d’autres genres musicaux?
Clerel : Oui bien sûr! J’ai découvert l’univers de la soul quand j’étais déjà à l’université et donc c’est pour moi un apprentissage continuel depuis mon déménagement à Montréal. J’ai eu l’opportunité de découvrir d’autres styles musicaux et d’interagir avec des gens provenant de différents mondes musicaux. Après chaque rencontre, je repars avec quelque chose en plus et qui m’inspire pour différentes chansons. Oui, j’espère essayer de nouvelles choses.
PAN M 360 : Est-ce la première fois depuis le début de la pandémie que tu remontes sur scène?
Clerel : Non, pas la toute première fois. J’ai eu l’occasion de le faire au moins une fois cette année, mais ce sera la première fois devant un public, sans devoir préenregistrer quoi que ce soit. J’ai bien hâte !
PAN M 360 : Tu as sorti tes deux dernières chansons en novembre dernier, soit pendant la pandémie. Est-ce que la pandémie a compliqué les choses ou a plutôt été bénéfique?
Clerel : Heureusement, mes chansons ont majoritairement une structure et des arrangements relativement simples, parfois tellement simples que cela nécessite seulement ma guitare et un micro pour faire quelque chose d’intéressant. J’ai la chance aussi de les réaliser en collaboration avec Paul Cargnello, qui vient aussi de Montréal, donc c’était vraiment juste nous dans le studio. En somme, l’organisation n’a pas été très difficile.
PAN M 360 : Quel est l’impact sur ta carrière d’avoir participé à La Voix?
Clerel : Ça m’a permis d’atteindre un public que je n’aurais pu rencontrer autrement. J’ai certainement pu l’observer, que ce soit à travers les messages que j’ai reçus que des personnes qui ont acheté mon EP après m’avoir découvert à La Voix. Ça a été une belle première marche vers le public québécois. Je suis vraiment reconnaissant pour cette expérience.
PAN M 360 : Quelle est chanson que tu préfères interpréter et pourquoi?
Clerel : Je crois que je n’en ai pas puisque cela dépend vraiment du moment et du public. Très souvent, quand je donne des concerts, je prépare une liste très générale pour finalement choisir mes chansons en fonction du moment. C’est vraiment une question très difficile.
PAN M 360 : Quels sont tes futurs projets?
Clerel : Mon EP en français Interlude va sortir à la fin du mois. Ce sera ma première sortie de chansons francophones. À la fin de l’année, ce sera la sortie d’un album. Mon groupe sortira un EP le mois prochain. C’est un spécial pour la fête des mères, même si elle est déjà passée. Il a été créé dans cette inspiration. Sinon, j’ai bien hâte que les frontières rouvrent partout et que l’on puisse se produire dans d’autres pays parce que, depuis le début de ma carrière artistique, j’ai pu toucher des gens avec ma musique dans plusieurs pays et ce serait vraiment un plaisir de pouvoir aller à leur rencontre.
PAN M 360 : Y a-t-il une raison pour laquelle tu as commencé à te produire en anglais et que maintenant tu fasses une transition vers le français?
Clerel : Oui. Avant, j’écrivais ce qui me passait par la tête sans trop réfléchir. En fait, avant cet amour pour le soul, je ne me voyais pas comme un auteur-compositeur. Je ne pensais pas à écrire des chansons et à faire de la scène. C’est lorsque j’ai découvert la soul à Memphis qui m’a aussi donné une idée de ce que je pouvais représenter en tant que musicien. Je me suis trouvé en tant qu’artiste et je sais plus clairement ce que je veux produire. Forcément, je viens du Cameroun, le français est ma première langue et les premières chansons que j’ai commencées à chanter étaient en français. C’est quelque chose qui est très près de mon identité. Il me fallait croire en mes capacités en plus d’être capable de me considérer comme un artiste pour voir ce que je voulais dire et quelle forme ça allait prendre. Donc je voulais vraiment prendre le temps de comprendre et de présenter quelque chose d’aussi honnête que possible.
PAN M 360 : À quoi peut-on s’attendre de ton spectacle au Balattou?
Clerel : Pour ce spectacle, je me présente avec mon groupe que j’ai cofondé à Montréal et dont mes partenaires sont bien connus au Balattou. On peut s’attendre à un spectacle avec beaucoup de rythmes et de soul. Nous venons de divers univers musicaux et de zones géographiques. Il y a ainsi un bon mélange d’influences dans ce groupe. On prépare un spectacle qui est à la fois à l’image de différents univers que nous représentons et de l’occasion, parce que le Festival International Nuits d’Afrique est aussi un festival de rencontres culturelles. On prépare un spectacle dans ce sens. Il y a beaucoup de choses pour le cœur, mais pour les pieds aussi. J’ai hâte que les gens puissent écouter et voir ce qu’on a préparé.