Le Phoque OFF dans les nouveaux paysages sonores d’Atsuko Chiba

Entrevue réalisée par Stephan Boissonneault
Genres et styles : post-rock / rock expérimental / rock prog

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“C’est ici que la magie opère”, dit un homme à la barbe bien taillée qui ouvre les portes d’un entrepôt. Il s’agit de David Palumbo, bassiste/chanteur du groupe post-rock expérimental de Montréal, Atsuko Chiba. Nous marchons dans un court couloir avec Karim Lakhdar (chanteur et guitariste/synthétiseur d’Atsuko Chiba) et Philippe Larocque, cofondateur du label Mothland, vers une autre série de portes.

Lorsqu’elles s’ouvrent, nous apercevons un vaste studio rempli de guitares, d’amplis, de mixeurs, de microphones, d’une batterie, de cahiers (probablement remplis d’idées de chansons) et d’une étagère avec deux nouveaux modèles de t-shirts du groupe. C’est la salle 11, la deuxième maison des membres d’Atsuko Chiba, où ils répètent, expérimentent et créent une des musiques les plus stimulantes de l’Est du Canada.

Leur dernier album, Water, It Feels Like It’s Growing, a fait des vagues sur les radios nord-américaines et s’est même retrouvé dans le Top 5 des radios universitaires du CNAC. On a l’impression que cette chimère de rock expérimental tordu obtient enfin la reconnaissance qu’elle mérite. Pourtant, ils ne se sont pas lancés dans cette aventure pour obtenir cette reconnaissance.

“Je suis d’accord pour dire que Water est notre album le plus accessible”, déclare le guitariste Kevin McDonald, lors d’une soirée Mothland quelques semaines auparavant. “Mais nous savons définitivement que nous sommes un groupe de niche.”

Il y a quelques affiches de tournée et une pile de caisses de route en forme de “L” sur le sol de la chambre 11 et je compte près de 25 caisses de matériel. Vous voyez, dans quelques minutes, nous allons nous entasser dans le van de tournée du groupe, en route pour le prochain concert d’Atsuko Chiba à Québec, pour le festival Le Phoque Off.

“C’est assez fou de prendre autant de matériel pour un concert de 25 minutes, mais ça fait partie du style de vie d’Atusko”, dit le batteur et projectionniste Anthony Piazza, que le groupe appelle communément “Pia”.

Le trajet est rapide et j’entends quelques histoires de leur tournée entre les États-Unis, comme celle des membres d’Atsuko qui ont rencontré deux “gars très haut placés” et ont été invités dans leur appartement pour préparer le dîner. En écoutant les Rolling Stones, j’apprends aussi l’existence de The Room, une blague interne où les membres du groupe font métaphoriquement se rencontrer des personnages qu’ils ont rencontrés en tournée. C’est surréaliste et satirique, mais c’est un excellent moyen de tuer quelques heures sur la route.

Atsuko Chiba utilise des projections lors de ses concerts, comme beaucoup de groupes de musique psychédélique, mais la différence est qu’ils les programment et les séquencent également en direct. Pia, Palumbo, et le guitariste/synthétiseur, Eric Schafhauser, déclenchent tous les visuels et les lumières. C’est vraiment une merveille à voir en direct. Chaque membre doit être en parfaite harmonie avec les autres, car un million de sons différents envahissent la pièce pendant une chanson comme “Link”.

À un moment donné pendant le concert du Phoque Off, la guitare de McDonald se coupe pendant un interlude transitoire. Je me dis : “Ça y est, ils doivent recommencer” et j’interromps le paysage sonore. Mais non. Ils se font tous signe de prolonger un certain instrumental bruyant, rendant la transition transparente. Bien sûr, ce groupe existe depuis longtemps.

« Water, It Feels Like It’s Growing »

“L’eau, on a l’impression qu’elle monte”
Le spectacle au premier étage du Pantoum est sauvage et vivant. Atusko ouvre le spectacle avec son titre trip-hop et prog rock “Quick Infant Guilt”, qui attire immédiatement l’attention des spectateurs du Phoque Off. Avec ses synthétiseurs lourds et son chant digne de Rage Against the Machine, le groupe ressemble à Run The Jewels aux côtés de The Weather Report, avec un peu de The Mars Volta. C’est juste du bon boulot.

Ils jouent ensuite quelques titres de Water et terminent avec l’outro très doom heavy du morceau titre. L’ensemble du concert est fantastique, mais se termine trop tôt, et je ne suis pas le seul à le penser. En entendant les bavardages de la foule, j’entends qu’elle en redemande, et c’est peut-être là le but. Atsuko Chiba n’a pas eu l’occasion de jouer “Shook (I’m Often) qui semble être la chanson la plus populaire sur Water, donc nous devrons attendre pour cela.

Mais ne vous inquiétez pas. Si vous avez manqué Le Phoque Off et que vous avez dévoré le nouvel album en boucle comme moi, le concert de sortie d’album d’Atsuko Chiba aura lieu le 10 mars. Nous attendons avec impatience.

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