C’est une tradition qui perdure depuis les débuts de la Virée classique: à chaque édition, des musiciens et musiciennes amateurs se réunissent pour former un orchestre ad hoc et présenter des pages du répertoire symphonique au public rassemblé dans le Complexe Desjardins. Cette Symphonie de la Virée, qui s’est imposée comme un des évènements attendus et fort populaires de ce mini festival de l’OSM, attire le regard et les oreilles de nombreux passants attentifs et curieux.
Pour diriger les différents instrumentistes, c’est Adam Johnson, nouvellement installé dans ses fonctions de directeur musical et artistique de l’Orchestre symphonique de Laval, qui a été mandaté cette année avec un programme flirtant à la fois avec du répertoire connu et des découvertes, dont plusieurs de compositeurs bien de chez nous.
L’orchestre a d’abord interprété l’Ouverture Les Hébrides de Felix Mendelssohn, une pièce énergique et dynamique aux lignes lyriques et aux passages de cordes percussifs. On a, par la suite, enchaîné avec une suite de trois danses signée Florence Price, une des plus importantes compositrices américaines du XXᵉ siècle, la première Afro-Américaine à voir une de ses symphonies jouées par un des principaux orchestres des États-Unis. Les Dances in the Canebreaks, une de ses dernières pièces, sont pétries d’inflexions folkloriques afro-américaines avec des mouvements énergiques, lyriques et sautillants, marqués par des échanges et des interactions entre les cordes et les cuivres et des passages accompagnés en pizzicato.
Du compositeur canadien d’origine russe Airat Ichmouratov, l’orchestre a joué son ouverture Le mythe du faucon, une œuvre à essence programmatique, basée sur l’oiseau mythique du peuple hongrois dont ils seraient les descendants. C’est une œuvre extrêmement colorée où le talent d’orchestrateur d’Ichmouratov s’exprime, notamment dans le passage qui amène le climax final de la pièce, qui en a surpris plus d’un par son brusque changement de dynamique.
Le concert s’est conclu par un extrait de la Symphonie de la tempête du verglas de Maxime Goulet. Le mouvement, intitulé Chaleur, représente, dans une énergie lumineuse, l’entraide qui a eu cours lors de l’événement météorologique extrême de 1998. Des rythmes de gigues et de rigodons traversent cette œuvre qui a été dirigée par Rafael Payare. Une conclusion endiablée qui est venue célébrer l’amour de la musique pour ces musiciennes et musiciens de tous horizons.