Hier soir, le Taverne Tour a offert une soirée riche en contrastes, oscillant entre post-punk, dance-punk et garage rock brut. Avec Chandra, La Sécurité et The Gories, chaque performance a marqué les esprits par son énergie singulière et son ambiance électrisante.
Chandra a ouvert la soirée avec un set hypnotique, porté par son mélange unique de post-punk et de no wave. À seulement 12 ans, elle enregistrait déjà des morceaux influencés par ESG et Talking Heads, et son passage au Taverne Tour prouvait que son univers était toujours aussi captivant après tant d’années de service. Sur scène, elle dégageait une aura quasi mystique, sa voix oscillant entre chant parlé et envolées mélodiques. Ses synthés répétitifs et ses rythmes mécaniques créaient une transe envoûtante, accentuée par sa présence charismatique et sa chevelure rose éclatante, comme une icône d’un autre temps transportée dans le présent.
La Sécurité a pris le relais avec une explosion de dance-punk frénétique. Le groupe fusionne les rythmes nerveux du post-punk avec des grooves dansants et une énergie euphorique, rappelant des groupes comme Le Tigre ou Bodega. Dès le début, la chanteuse Ramona a instauré une ambiance complice en lançant un enthousiaste « Let’s go Kenny » à son batteur, déclenchant un set ultra-dynamique.
Son attitude exubérante et son chant scandé donnaient une urgence jubilatoire à chaque morceau. La bassiste, impassible mais magnétique, apportait une profondeur hypnotique aux compositions, tandis que le guitariste jonglait entre riffs tranchants et passages plus chaotiques. Kenny, à la batterie, semblait être le moteur du groupe, frappant avec une intensité qui ne laissait aucun répit. Leur performance était un mélange parfait de tension et de plaisir brut, transformant la salle en une piste de danse frénétique.
Enfin, The Gories ont conclu la soirée avec un set de garage rock primitif et sauvage. Formé à la fin des années 80, le trio de Détroit reste fidèle à une esthétique minimaliste et brute, inspirée du blues et du rock’n’roll des années 60. Sans basse, seulement deux guitares crues et une batterie martelée sans concession, ils ont réveillé l’instinct punk du public. Leur retour à Montréal après dix ans d’absence a déclenché un raz-de-marée d’énergie, avec des moshpits furieux dès les premières notes. Leur son lo-fi et leur attitude désinvolte donnaient l’impression d’assister à un concert clandestin dans un sous-sol moite, où la sueur et le chaos sont les seuls mots d’ordre.
De la transe post-punk de Chandra à l’euphorie dance-punk de La Sécurité, en passant par la furie garage de The Gories, cette soirée du Taverne Tour a prouvé une fois de plus que la scène indépendante est plus vibrante que jamais.
Crédit photo La Sécurité: Camille Gladu Drouin