La dernière fois que nous avons vu Soccer Mommy à Montréal, c’était sous la chaleur étouffante d’Osheaga 2023, et maintenant elle joue au Théâtre Beanfield en plein hiver. Et pour être tout à fait honnête, les deux sets sont assez similaires. Sophia Allison, alias Soccer Mommy, n’est rien d’autre que cohérente avec son indie rock rêveur. Sa voix est fumeuse comme du velours, son groupe est très soudé et sait choisir ses moments de gloire.
La plus grande différence entre ce set et celui d’Osheaga est la configuration de la scène ; celle de ce soir a des bouquets de fleurs et une toile de fond visuelle sous la forme d’une toile peinte et d’une couronne de fleurs avec des vidéos qui passent entre les chansons. C’est peut-être ça et le volume ; le spectacle n’est pas aussi rouge que celui d’Osheaga, ce qui est bienvenu pour ce dimanche de farniente. La vidéo en arrière-plan est assez abstraite mais se concentre généralement sur différentes sortes de fleurs, vibrantes et monotones, alors que Soccer Mommy chante ses chansons de confession, de mal d’amour et d’errance sans repos.
Cette fois, Soccer Mommy assure la promotion de son dernier album, Evergreen, qui est, une fois de plus, assez similaire au précédent, Sometimes, Forever. À quelques nuances près, les chansons sonnent presque de la même manière, y compris dans le mixage du disque. Le spectacle est bon, mais après quatre ou cinq chansons, on comprend l’essentiel et l’ambiance. Nous avons droit à quelques moments réservés pour le live, comme le solo de flûte qui ajoute un sentiment baroque à la chanson « Some Sunny Day », et le solo de triple guitare dans « Thinking of You ». Si Soccer Mommy veut vraiment se démarquer des autres groupes de rock indie de filles tristes, elle devrait peut-être changer complètement de son ou travailler sa présence sur scène. Cela, ou peut-être se perdre dans la masse. Pour l’instant, si vous l’avez vue une fois, vous l’avez vue.
Photos de Julia Mela