Bonnie Trash, projet shoegaze et drone-rock des sœurs jumelles Emmalia et Sarafina Bortolon-Vettor, de Guelph (Ontario), vient d’être recruté par l’étiquette torontoise Hand Drawn Dracula. Les frangines ont joué avec un groupe complet au bar-country Diable Rond de Rouyn-Noranda, et elles n’ont pas déçu l’auditoire.
Guidée par les histoires de fantômes et la présence de Maria, la défunte grand-maman de nos deux sœurs, Bonnie Trash est une formation obsédante. J’ai été subjuguée par le jeu de guitare frénétique d’Emmalia, tandis que la voix de fée criarde de Sarafina émergeait d’un mur de bruit.
Par moments, j’ai eu l’impression que Bonnie Trash invoquait des esprits, alors que le groupe présentait des titres de son premier album, Malocchio, qui sortira fin octobre. Le concept de l’album provient des histoires d’horreur que racontait la grand-mère d’Emmalia et de Sarafina, lorsqu’elles étaient enfants. Elles n’ont jamais oublié ces contes et y ont songé lorsqu’elles se sont lancées en musique.
Le dialecte que parlait leur aïeule est le veneto, une langue en voie de disparition, et la transmission sonore de ces histoires de fantômes est devenue une forme de préservation du patrimoine culturel. La prestation était lourde, beaucoup de riffs semblaient tangibles, comme si on pouvait les arracher aux cieux.