De Nouvelle-Zélande, les instruments traditionnels maoris sont intégrés à une soul pop incarnée. Les leaders de cette formation ont visiblement réfléchi à leur hybridation, car les profanes ressentent probablement l’esprit pop avant d’en découvrir les parfums maoris.
Le collectif de musique Māori IA mélange le taonga pūoro et la pop électronique pour ainsi générer un son singulier. Le chanteur s’exprime surtout en langue indigène et aussi en anglais, à l’image de la vraie vie dans le pays natal
On a devant nous de vrais pros de la pop mâtinée de soul/R&B , la voix chaude et juste du soliste (Reti Hedley), les harmonies des claviers et le groove de la basse (Moetu Smith) ne mentent pas. Les instruments traditionnels, surtout des flûtes et percussions, deviennent les ornements maoris d’une pop globale dont les référents de base sont connus de quiconque le moindrement connecté sur cette planète. L’enjeu de la réussite de IA repose sur cette question : doit on vraiment rechercher l’équilibre entre culture locale et culture globale? Chez IA cela semble être une préoccupation sincère et légitime pour atteindre cette idendité artistique nommée indigenous soul music. Basé à Waikato, le groupe se consacre à la mise en valeur du taonga puoro et du Te Reo Māori dans sa musique.
Encore une fois, il est dommage que les restes généreux de la tempête Debby aient commencé à s’abattre sur Montréal, car IA aurait pu susciter beaucoup plus d’intérêt auprès des mélomanes curieux de voir où en est la pop autochtone en Océanie.