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POP Montréal | Trafic magnifique sur la route de Lhasa

par Michel Labrecque

Comment ne pas trépigner devant l’affiche de ce spectacle hommage ? Entendre l’Acadienne Marie-Jo Thério, l’Argentine Juana Molina, la Québécoise Klo Pelgag et le groupe arizonien Calexico, entre autres, pour commémorer Lhasa de Sela sur une même scène, ça intriguait, pour le moins.

Le Rialto était bondé pour l’occasion : une foule multi-générationnelle, franco, anglo, latina, est venue assister à cette grand-messe culturelle, dédiée à une chanteuse qui est devenue un icône depuis son décès tragique en 2010, d’un cancer, à 37 ans. 

Il a suffi de trois albums pour cette Mexicano-américaine, qui a vécu à Montréal et en France, pour atteindre ce statut mythique qu’on lui connaît. Un quatrième opus vient de s’ajouter:  comme son titre l’indique, First Recordings est chronologiquement le premier album. 

Je connais des gens et même des collègues journalistes qui trouvent ce phénomène exagéré. Une amie m’a confié ne pas comprendre cet engouement, que la voix de Lhasa l’agaçait. Mais, en ce dimanche 29 septembre, il n’y avait pas de place pour ces sceptiques. Une spectatrice se rappelait avoir découvert Lhasa lors de ses premiers concerts, intimes, au Barouf ou au Quai de Brumes, des petits bars, enfumés à l’époque, où Lhasa nous ouvrait les oreilles aux sons mexicains et latinos. 

C’est aussi ça l’héritage de Lhasa au Québec : nous donner une ouverture vers l’autre, tout en s’intégrant ici. 

La présentatrice du spectacle, la comédienne et auteure Nathalie Doummar, nous l’a dit d’emblée : ces trois heures de musique allaient nous permettre d’entendre la presque totalité de la musique et des textes de Lhasa. Et nous avons commencé à flotter. 

La première vague a mis en vedette Helena Deland, Klo Pelgag, Feist et Laurence-Anne, toutes des chanteuses indie-pop, qui ont mis la table, chacune à leur façon, avec des balades en anglais et en espagnol. Avec les excellents musiciens accompagnateurs, la soirée était lancée. 

Impossible ici de commenter chacune des vingt-deux interprétations, durant ces deux-cents minutes de concert. On a entendu également des extraits d’entrevues avec Lhasa de Sela, un témoignage vibrant de sa soeur Gaby, des lectures de quelques-uns de ses textes. Il y a eu du moins bon et de l’excellent, jamais du mauvais. Et surtout, beaucoup de diversité musicale. 

Entre le groupe folklorique Ambroise, Juana Molina seule avec ses claviers, le guitariste Yves Desrosiers et le Alt-Rock de Bibi Club, chacun avait sa façon de s’approprier une chanson de Lhasa. Dans certains cas, cela aurait eu avantage à être plus approfondi, mais l’émotion et la spontanéité compensaient.

À mon humble avis, le moment le plus fort de la soirée a été l’apparition de la chanteuse mexicaine Silvana Estrada et du groupe Calexico. Le registre vocal de Silvana Estrada, dont j’ai parlé dans une autre critique de concert, a éberlué la salle. C’était comme une Lhasa De Sela puissance 3. Après deux chansons en solo, elle a accompagné Calexico et la salle s’est mise à danser. Le groupe de Tucson était en grande forme. 

Il y a eu d’autres moment particuliers : la chanteuse folk Myriam Gendron a livré une version presque crimsonienne de Anywhere On This Road. On a aussi entendu les Barr Brothers, Bia, Marie-Jo Thério, Samantha de la Vega, La Force…et j’en passe.

Un petit bémol, dont m’ont fait part plusieurs spectateurs: la plupart des artistes sur scène n’ont pas été présentés. Parfois, on se demandait qui chantait. Ce n’est pas tout le monde qui connaît certains artistes plus nichés telles Silvana Estrada et Samantha de la Vega.

Quoi qu’il en fût, la foule était rassasiée, les fans en ont eu pour leur argent. S’il reste des places pour le 30 septembre, je vous encourage à y aller.

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