POP Montréal est sans conteste un des événements majeurs de l’automne pour les vrais fans de musique. Du mercredi 27 septembre au dimanche 1er octobre, des dizaines et des dizaines de découvertes et acclamations d’artistes nichés dans la pop se produisent à Montréal. Suivez l’équipe de PAN M 360 jusqu’à dimanche !
Bell Orchestre
Après la sortie de l’excellent opus House Music, Bell Orchestre avait créé en Allemagne un concept symphonique autour de ce corpus. Par la suite, soit à l’automne 2021, l’ensemble montréalais en avait interprété la matière avec l’OSM. Superbe, se souvient-on. Et puis chacun a vaqué à ses autres occupations professionnelles, ont connaît l’épisode douloureux du dernier cycle Arcade Fire, Richard Reed Parry s’est de nouveau concentré sur d’autres projets moins grand public donc celui-ci. En cours de création, Bell Orchestre a offert jeudi une prestation sans complément symphonique à l’Entrepôt 77 devant une foule rompue au post-rock instrumental… et à la vibe de Pop Montréal qui a toujours été un plateau important pour cette esthétique.
On a ici affaire à une cohorte d’interprètes et improvisateurs d’expérience, qui ont atteint un niveau d’excellence à l’échelle internationale. Le niveau de chacun n’a cessé de se bonifier, notamment la violoniste Sarah Neufeld qui y occupe une place importante dans le cycle actuel. Les compositions/ improvisations y sont plus matures, on y découvre plus de singularité dans les recoins, sans que les bases post-rock et post minimalistes de cette expression n’y soient transgressées. Ainsi, nous avons eu droit à une solide performance du Bell Orchestre, qui ne semble pas être en voie de prendre une pause prolongée vu les projets qui viennent – enregistrement d’un nouvel album au cours des mois à venir.
Sauf les drones
Le post-rock instrumental existe depuis les années 90, Sauf les drones (quel beau nom de band!) s’inscrit dans cette lignée de musiciens que la culture rock ne suffit pas à rassasier – on pense évidemment à Godspeed YBE, à Sigur Ros et autres… Bell Orchestre. Pour mieux se nourrir, ces jeunes musiciens intègrent des éléments de post-minimalisme et autres musiques contemporaines de tradition classique. Plus post que rock, Sauf les drones est remarquable pour la plénitude et le calme dominants de cette expression. Dans le cas qui nous occupe, le souci d’un son collectif l’emporte clairement sur les performances individuelles d’interprètes néanmoins éduqués et de niveau professionnel. Avec claviers, violon, trombone, batterie, basse, électroniques, ce sextuor montréalais existe depuis 2017 et parvient aujourd’hui à présenter une exécution cohérente et attractive, misant sur cette idée que le calme apparent puisse sous-tendre une une intensité beaucoup plus grande qu’il n’y paraît.
Anjimile
En milieu de programme, Anjimile Chithambo suggérait une approche de même cousinage que les deux autres, mais avec une petite touche d’ascendance africaine – sa famille est originaire du Malawi. Immigrant de seconde génération aux USA où il a grandi et cheminé (Dallas, Boston, Caroline du Nord), Anjimile propose un corpus de chansons savamment orchestrées et qui ne nous mènent pas où l’on croirait d’entrée de jeu. « Pour composer, peut-on lire dans son profil biographique, Anjimile s’inspire de tout ce qu’il a appris, de la pop africaine adorée par ses parents à la chorale de jeunes qu’il a fréquentée, en passant par les influences de la musique des années 80 et même de ses contemporains et camarades du label 4AD, Big Thief. « Ainsi, l’auteur, compositeur et interprète (guitariste et chanteur) déjoue les clichés en minimisant le groove et misant sur une culture occidentale dont le socle est l’indie folk des années 2000,renommé pour la richesse de ses arrangements et son souci de limpidité mélodique. Prolifique depuis 2015, il a déjà lancé 5 albums, dont le récent The King paru chez 4AD.