Près d’une heure passée jeudi soir avec Virginie B au Belmont imposent ce témoignage d’approbation.
La chanteuse attire l’attention pour ses tenues extravagantes et (très) sexy, pour sa lascivité contagieuse et sa capacité à se lancer de tous bords tous côtés devant public. Virginie B a le talent de s’entourer d’excellents musiciens, sa direction artistique est fine, éclairée et visionnaire dans un contexte pop.
Un fond de scène orné d’un écran circulaire, des musiciens très compétents, une authentique bête de scène , talentueuse frontwoman qui a tôt fait de nous faire oublier la relative ténuité de son organe vocal, non sans rappeler la pop française au féminin.
Les influences musicales, cependant, n’ont pas grand-chose à voir avec la pop des cousins, elles puisent plutôt chez Flying Lotus et tous ces funksters jazzmen de LA convertis au hip-hop à la J Dilla. Virginie B s’inspire aussi des grooves frénétiques du footwork ou du ghettotech, côté USA ou (moins) de la jungle/drum’n’bass côté UK.
Ses airs soul-pop et son inclination pour le easy-listening adoucissent ces références pointues, les textes (surtout) écrits en français québécois de bon aloi créent une certaine familiarité et étoffent assurément le niveau de notre pop locale.
Comme on l’avait déjà constaté après la sortie de son album Insula (2022), Virginie B a très bon goût. Car elle sait mettre à profit son sens affûté de la pop culture. Car elle sait aussi construire son propre personnage fantasque et sensuel, avec une juste touche d’autodérision.
En bref, elle donne tout un show !
La question à 100 euros vient alors à l’esprit: Virginie B percera-t-elle le marché européen pour ainsi décupler la cohorte de ses fans ? Souhaitons-le lui, car l’album Astral 2000 qui vient d’être lancé chez Bonsound, n’a rien à envier avec toutes productions du genre au-delà de nos frontières… et rarissimes dans la francophonie pop.
Crédit photo ci-bas: Sarah O’Driscoll