Le dernier concert au programme du 1er juillet se passait sur la scène Studio TD de l’Esplanade de la PdA. Difficile de savoir si les badauds jazzophiles de fin de soirée savaient que Justin Brown fut le batteur régulier du bassiste vedette Thundercat et du brillant pianiste et compositeur Vijay Iyer. Difficile aussi de savoir si les gens présents savaient que Chiquita Magic, Isis Giraldo de son vrai nom, a étudié le jazz à l’École Schulich de l’Université McGill, qu’elle fut il y a quelques années l’une des pianistes et claviéristes les plus dynamiques de la scène locale. D’origine colombienne, elle a longtemps résidé à Montréal avant de lancer sa carrière internationale via Toronto et Los Angeles. Il y a deux ans, on la retrouvait aux claviers et au chant dans le très divertissant big band de Louis Cole. Se trouver dans une formation dont l’indice de coolitude est trrrrès élevé, était une illustration plus que probante de sa réussite en Californie.
Elle était de retour au Québec en ce 1er juillet, cette fois dans un projet électronique avec batterie, conçu aux côtés d’un batteur qui figure à mon sens dans le top 20 planétaire. Chants et déclamations des deux protagonistes, harmonies consonantes et surtout une pléthore de propositions timbrales et texturales en interaction avec la batterie. Tous les niveaux d’intensité auront été fréquentés, du plus aérien au plus violent. La montée dramatique, carrément violente, des 10-15 dernières minutes de cette prestation gratuite aura fait réaliser à quiconque sur place la supravirtuosité de Justin Brown, magnifiée par l’inspiration et l’intelligence de Chiquita Magic. Est-il besoin d’ajouter que le tandem est parfois renforcé par le trompettiste Ambrose Akinmusire, qui n’est pas non plus un pied de céleri.
Un projet à suivre de près !