C’est toujours un plaisir d’assister à un spectacle de PyPy, le quatuor freakout le plus éclectique et le plus intrépide de Montréal. Je lLai vu jouer dans de minuscules bars du Québec rural et profond et dans de grandes salles du Plateau de Montréal, et je peux affirmer avec confiance que rien n’empêche ce groupe synth-punk-rock-etcetera de se déchaîner à la première occasion.
Alors que je m’approche de la scène d’Osheaga pour assister à la conquête violente de PyPy, il n’est pas surprenant que le premier geste soit de mettre tous les atouts de son côté.
Annie-Claude Deschênes, la chanteuse frénétique de PyPy, est un magnat de l’énergie vocale et de la performance. Peu importe l’endroit, on peut compter sur elle pour trouver un bar sur lequel se tenir, un verre à s’approprier et, dans ce cas-ci, un chapeau de cowboy imprimé zébré à emprunter pour un enterrement de vie de garçon.
Au milieu du premier morceau, elle est descendue de la scène et s’est pliée en deux au milieu d’une foule peu nombreuse mais grandissante. Elle désigne des membres du public et leur ordonne de danser, nous obligeant à écarquiller les yeux et à faire des mouvements saccadés, se transformant en un animal nerveux qui peut sursauter ou mordre à tout moment.
Elle est soutenue par un groupe exceptionnel. Simon Besré est un dieu du tonnerre à la batterie, explosant les toms, martelant la caisse claire et menaçant de nous liquéfier, tandis que la basse entraînante et anxieuse de Philippe Clément nous ballotte de bâbord à tribord à chaque mesure. Roy Vucino, quant à lui, est comme un guitariste possédé, rejoignant souvent Deschênes dans la foule, s’agenouillant au-dessus de son instrument qu’il déchiquette avec la force et l’énergie de quatre musiciens de moindre importance.
Une fois de plus, PyPy a prouvé qu’il était le groupe de rock le plus vertueux de Montréal, et cette dernière incursion sur la scène aseptisée d’Osheaga montre que sa guerre sainte est bien entamée.
Photos courtesy of Oshega / Julio Alejandro

