Malgré un ciel menaçant, des milliers de personnes se sont agglutinées devant la grande scène des Francos pour célébrer, hier soir, le retour de la formation Karkwa qui n’avait pas joué à Montréal depuis 2011.
Dès les premières notes de Ouverture , l’intro musicale envoûtante et hypnotique du dernier album de Karkwa, jumelée aux éclairages particulièrement efficaces signés Loan Rixhon, on a l’impression d’assister à un spectacle prog rock d’envergure internationale des années 1970.
Visiblement plus dans son élément que lors de l’hommage à Ferland, Louis-Jean Cormier a ensuite attaqué avec Parfaite à l’écran également enregistré sur le dernier chapitre de la formation, sans doute le meilleur, nommé Dans la seconde. Une œuvre dont la chanson éponyme figurait aussi au programme, avec Gravité et Nouvelle vague du même album.
La qualité sonore était telle, que dans la foule, on peut saisir la totalité des paroles, et cela sans effort. Ce qui n‘est pas toujours évident dans ce contexte. Chapeau bas à Mathieu Parisien.
Célébrant cette année leur 25e anniversaire de naissance, les membres du groupe que l’on a souvent comparé à Radiohead à une époque, étaient visiblement heureux de se retrouver.
« On a quand même changé. On reste des mauvais garçons (!!!), mais on dirait qu’on s’est libéré d’un certain poids. Il y a 12 ans, on était encore en train de développer une carrière et on voulait conquérir le monde. Maintenant, nous sommes en colonie de vacances : on est juste content de se voir et de jouer de la musique. Ce soir, Montréal, profites-en parce que, bien honnêtement, notre plan de match est très éphémère et on retourne se coucher dans notre boîte dans quelques mois. J’aimerais que tu profites du moment présent et de chaque note qui va sortir de cette tête-là », a lancé Cormier.
On a vu alors que les multiples écrans judicieusement disposés sur place diffusaient le visage ravi du claviériste François Lafontaine. Ce joyeux geek qui est aussi le grand manitou derrière les envolées musicales homériques et (parfois) grandiloquentes de la formation.
Après avoir distillé 14 titres dont Le Coup d’état (sic), Le Pyromane , Les Chemins de verre et L’Épaule froide , ou la très rare, Marie tu pleures, les cinq artistes ont offert, en guise de rappel, 28 jours et Échapper au sort . C’est alors que la marmaille issue des membres de la formation a investi la scène pour interpréter en chœur Le vrai bonheur. Le temps s’est arrêté. Tout était dit.