Un aspect qui fait peut-être un peu défaut à la scène musicale, c’est le chaos, le chaos pur et débridé dont les grands poètes pourraient se lamenter. Mais vendredi soir au Paramount, la ville de Rouyn-Noranda a été témoin de ce chaos sous la forme d’Alix Fernz, le jeune et dynamique post-punk qui rencontre tout ce qui est synthé et qui est sur une pente ascendante avant la sortie de son premier album, Bizou. Vêtu d’une moitié de chemise et montrant sa canopée de tatouages, Alix s’est lancé dans le tourbillon, enfonçant son micro dans le fond de sa gorge et, à un moment donné, s’étranglant presque avec le câble. C’est un amusement dangereux et la plupart des spectateurs ont adoré. Quelques-uns n’avaient aucune idée de ce dans quoi ils venaient de mettre les pieds et se sentaient probablement dans le brouillard épais d’un trip préternaturel. Le projet d’Alix Fernz est certainement mieux servi avec un groupe complet ; une guitare solo volante bourdonnante, une section de basse prog-gasmique, une batterie lourde, et des interludes jammy qui ressemblent à Wire on speed. Nous sommes impatients de découvrir la suite de Bizou et toute sa splendeur.