Guide enflammé d’une soirée incandescente, voilà le rôle qu’a pris la bête de scène qu’est le tromboniste (et trompettiste) de La Nouvelle-Orléans Troy Andrews, alias Trombone Shorty. Lui et ses amis de longue date (Orleans Avenue) ont fait exploser la Scène TD de 21h30 à 23h sans arrêt avec des titres qu’on connaît bien, parus sur les plus récents albums de Shorty. Du Funk qui groove rondement, puissamment, avec des échos de rock, de hip-hop et de salsa, dans une mise en scène qui place les acolytes autant de l’avant que le leader lui-même. À preuve, ces échanges excitants entre trombone, sax ténor et baryton, où les gerbes de notes martelées en contrepoint frôlent le Minimalisme répétitif savant, avant de repartir dans une cacophonie groovy irrésistible avec le reste du band. Trombone Shorty fait aussi dans la Trumpet, et impressionne avec une longue séquence (une minute trente ou deux minutes?) de souffle ininterrompu, qu’il réalise grâce à la technique de la respiration continue. Pas facile à faire et à contrôler. Pendant qu’on expire par la bouche pour jouer la note, on respire par le nez pour regarnir les poumons. Essayez ça pour voir. Un moment fort, et qui restera dans les mémoires : When the Saint Go Marchin’ In, à la queue leu leu par les membres du groupe, qui sont descendus dans la foule et l’ont ainsi traversée. Dans quelle autre ville des musiciens vedettes se sentiraient-ils aussi confortables de déambuler comme ça dans une marée humaine de quelques dizaines de milliers de personnes? Vive Montréal.
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