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Anti-Jazz Police Festival chez URSA – Jour 1

par Frédéric Cardin

On nous a promis un festival sans oeillères et réfractaire au purisme coincé de la ‘’Police du jazz’’ (les snobs du genre). Chose promise, chose due. Le premier soir de la première édition du nouveau festival de jazz  »élargi » fondé par Martha Wainwright, avec l’aide inestimable du batteur Tommy Crane et de toute l’équipe du Ursa, est assurément un succès qui rendra les mélomanes heureux et confiants. 

Écoutez l’entrevue que j’ai réalisée avec Martha Wainwright à propos du Montreal Anti-Jazz Police Festival

La soirée, comme toutes les autres à venir, se déroule en trois actes. Un premier concert vers 17h30 (approx, car on est dans la fluidité du ressenti ici. Pas de chronomètre…), un deuxième vers 20h30, et un troisième à 23h. Trois actes, donc, et trois univers dissemblables dont le deuxième seulement peut être relié assez directement au monde du jazz.

Ça commence avec Edwin de Goeij, qui lance les festivités en grande douceur, avec une musique instru planante et soutenue par un assemblage à la fois lo-fi (fond sonore généré par cassette 4 pistes, comme on disait ‘’dans le temps’’) et hi-fi avec un appareillage synthétique moderne. Au-dessus de tout cela, flotte un clavier aux accents cosmiques. Ambiance néo-kitsch sans grande surprise, mais très agréable. Après cette intro chill, Erika Angell se présente et reprend une partie de ce qu’elle nous avait offert lors du lancement de son album The Obsession with Her Voice au Ausgang Plaza il y deux semaines. Face au nuage interstellaire sommes toutes assez placide de de Goeij, la musique d’Erika est une nébuleuse sonore extra dimensionnelle fascinante. L’originalité perçue à l’écoute de l’album et du spectacle de lancement se confirme sans aucun doute possible. Voici une proposition d’une unicité et d’une audace artistique férocement nouvelles et impressionnantes qui mérite de faire le tour du monde de la musique indie la plus avancée de notre époque.

La pause arrive, ce qui nous permet de commander des tacos faits et servis par Martha Wainwright elle-même! Si vous avez envie de vivre cette expérience, il vous reste trois soirs! Le deuxième concert sera celui du saxophoniste californien David Binney, un ovni musical qui peut allier fulgurances avant-gardistes avec lévitations musakiennes ou post-bop bien cadré. Après une intro avec Martha à la guitare (elle a promis de chanter l’une de ses chansons chaque soir, fa que, soyez là pour les prochains), Binney se met en marche dans un quartette musclé : l’accompagnent une contrebasse (Morgan Moore, épatant de virtuosité) et deux… drumsets! Oui, DEUX batteries, l’une tenue par Tommy Crane et l’autre par Andrew Barr. Le groove, totalement acoustique mais qui garroche de la puissance au décibel carré comme ça ne se peut pas, est tout simplement emballant. On est subjugué et emporté par cette force sonore sur laquelle Biney s’échappe à qui mieux mieux dans des envolées stratosphériques ‘’free’’ et excitantes. Quelques pauses plus calmes équilibrent un show (séparé en deux ‘’sets’’) mémorable qui restera gravé. OMG, that was some seriously good shit!

23h arrive et nous sommes prêts à poursuivre l’aventure, bien que le popotin ronchonne un peu (les bancs et les chaises sont un peu ‘’hard’’ pour des séances aussi prolongées, seul bémol à relever dans cette première impression, autrement excellente). Cette fois, on revient à des sentiments moins exaltés, avec un trio étonnant : deux très belles voix (Sarah Rossy et Eugénie Jobin) avec batterie/percussions (Aaron Dolman). On se retrouve plongé dans un post/avant-folk aux douceurs fantomatiques et aux lignes mélodiques inattendues, parfois presque atonales. On pourrait imaginer les Soeurs Boulay chantant du Schoenberg! Le choix était bien pensé car cette première soirée se termine dans un calme, une sérénité et une nourriture intellectuelle/émotionnelle qui nous rassasient, juste ce qu’il faut pour attendre la deuxième soirée. 

Exception faite de David Binney, tout le monde présent hier est Montréalais. C’est fou non, la qualité disponible dans cette ville?

Je parle ici d’un succès qualitatif, mais il faut noter également le succès quantitatif de cette première soirée. La salle était pleine, de remplie à bondée serrée, pour chaque concert! Voilà qui est très encourageant. 

DÉTAILS, PROGRAMMATION ET BILLETS DISPONIBLES SUR LE SITE DU FESTIVAL

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