- Cantonné dans le folklore de l’imaginaire collectif
La population arabe constitue 20,6% des minorités visibles de l’agglomération montréalaise, occupant ainsi la 2e position après la population noire, elle, avoisinant les 30% (1). Visible, dit-on? Peut-être pas tant que cela. Fort est de constater leur faible représentativité dans plusieurs domaines de la société y compris dans le milieu de la musique électronique.
Pourtant, les artistes électro swana ont le vent en poupe dans toutes les grandes métropoles du monde! Montréal, néanmoins, n’échappe pas à la mouvance. La ville regorge de petits trésors, mais plus souvent encensés à l’étranger ou en dehors de la Province que sur l’île. Leur visibilité dans les médias ou sur les grandes scènes ou dans des événements d’envergure sont encore plutôt minimes, ici.
Avec ce dossier de notre collaboratrice Salima Bouaraour, PAN M 360 met en lumière ce vivier foisonnant d’artistes impliqués dans le développement de la vie culturelle et nocturne montréalaise ainsi que la promotion et la défense des valeurs d’égalité, de justice, de créativité, d’inclusivité et de célébration de la beauté arabe.
Dans cet esprit festif de rassemblement, une compilation vous emmènera dans leur univers respectif.
Avant cela, une analyse mérite toute votre attention. En voici le 1er volet!
De nombreuses manifestations culturelles mettent à l’honneur la beauté arabe ainsi qu’un large panel de sa florissante musique. On pense bien évidemment au Festival du Monde Arabe, existant depuis 23 ans, qui est devenu un événement incontournable ou au Centre Culturel Marocain, installé ici depuis 2014, qui participe à l’interculturalité, l’interaction et la coexistence des différentes civilisations et cultures ainsi qu’à la promotion de la convergence et le rapprochement entre elles ou bien encore à des micro-festivals comme celui de la Palestine (créé en 2023).
Mais, qu’en est-il de la zone fragmentaire de l’électronique? Certains diront le néant! Si il s’agit de la représentativité des artistes arabes électroniques programmé.es dans les événements plus institutionnels ou les festivals de renommée. La portion est infime. Et pourtant, ces artistes issus de la communauté sont nombreux, extrêmement prolifiques et créatifs à souhait! Parfois, plus reconnu.es à l’étranger que sur l’île.
Comme toujours, les données sont manquantes ou parcimonieuses lorsqu’il s’agit de problématique nichée ou possiblement considérée comme subalterne par certains. De nombreuses recherches corroborent ce phénomène de l’invisibilisation (2).
Références:
1. Minorités visibles. Population dans les ménages privés selon les groupes de minorités visibles, agglomération de Montréal, 2021
2 Le racisme systémique dans la musique/Soumission/Exploitation/Ostracisation (série de podcasts histoire/musique/sociologie):
• Portrait et témoignage de Saïd Taghmaoui (acteur, témoignage des parcours désynchronisés à vitesse différée liés aux discriminations systémiques dans le cinéma):
• Rokhaya Dialo (journaliste indépendante, éditorialiste, réalisatrice. Débat basé sur les récentes recherches concernant l’intersectionnalité des femmes racisé.es dans toutes les sphères de la société)