Le programme L’Outre-rêve – Récits initiatiques transfrontaliers devait être créé en mai par l’Ensemble contemporain de Montréal et puis… Avec sa directrice artistique, nous avons discuté le 9 juin dernier des remous que provoque l’actualité dans les activités de l’ensemble.
« Avec L’Outre-rêve, explique Véronique Lacroix, on parle d’une grosse production. C’est un projet multidisciplinaire qui est sur les rails depuis deux ans et demi, trois ans. J’entendais des gens de théâtre parler des longues préparations nécessaires à leurs productions, mais à vrai dire notre calendrier n’est pas tellement différent… Et donc, quand vient le temps de reporter un tel spectacle, c’est 25 personnes qu’il faut contacter…»
L’ECM+ a aussi d’autres projets à l’horaire, alors cette grande production basée sur des créations de Myriam Boucher (CA), Annesley Black (CA/All), Snežana Nešić (All) et Symon Henry (CA) sera finalement présentée en septembre… 2021.
Véronique Lacroix précise : « Oui, parce qu’en 2020, on a déjà notre tournée Génération 2020. Nous l’avons coupée en deux parties : la première à l’automne, avec un concert à Montréal le 20 octobre à la salle Pierre-Mercure, et l’autre au mois de mai. »
En octobre, vraiment?
« Jouer avec une distance de deux mètres entre chaque musicien, répond-elle, on peut le faire… On a déjà fait bien pire que ça ! Évidemment, il y a toutes les autres consignes sanitaires, mais ça ne semble pas insurmontable. Reste à voir si on aura le droit de donner des spectacles et de réunir de petites foules, et après ça… il faut voir si le public va se présenter… Dans l’éventualité où il serait impossible de recevoir du public, on diffuserait alors un événement sur le web, parce qu’on ne peut pas reporter nos productions à l’infini. Une fois que les compositeurs ont fait leur boulot, il faut que l’on trouve le moyen de faire le nôtre. »
Heureusement, la situation financière de l’ECM+ est bonne, et avec l’aide des mesures d’aide rendues disponibles, les artisans de L’Outre-rêve reporté ont pu obtenir une compensation.
« Ce sont tout de même de gros montants, précise la directrice, parce que c’est une grosse production, avec de la danse, du chant, de la musique électroacoustique, de la vidéo, de la poésie, etc. »
Assez, en somme, pour attirer du public dans une salle.
« Je ne crois pas que nous ayons vraiment de problème de ce côté-là, commente-t-elle, parce que nous donnons peu de concerts, et que chaque fois, nous mettons le paquet. Et puis nous avons quand même un peu l’habitude de devoir convaincre les gens de s’intéresser à nos concerts, de leur faire comprendre l’importance culturelle de notre mandat de recherche et de développement. »
Véronique Lacroix dirige également l’ensemble à vents et l’ensemble de musique contemporaine du Conservatoire de musique de Montréal et… de ce côté-là non plus, bien sûr, rien n’est joué.
« Bon, il semble y avoir actuellement un apaisement, mais c’est très difficile à vivre et à gérer parce qu’on ne peut rien trancher, on doit multiplier les scénarios, ça finit par être fatiguant ! »
À suivre…