Laurence-Anne décrit elle-même son approche stylistique comme une macédoine de dream pop, art rock, funk cosmique, synthwave. Ces étiquettes réunies ne peuvent certes pas décrire avec exactitude cet album très personnel. C’est que ce son de Laurence-Anne se distingue de l’entière production indé francophone d’Amérique, ce qui n’est pas peu dire. Sa voix évanescente envoûte ses arrangements singuliers et l’étonnante diversité de ses structures compositionnelles. Un tantinet abscons, la part littéraire de Musivision, francophone sauf une chanson en espagnol, se veut un «recueil de lettres de correspondance destinées à un ancien amant secret» et la «trame sonore qui résonne entre les murs d’un manoir mystérieux». Alors… on n’entre pas dans ce manoir mystérieux pour ses propriétés poétiques, mais bien pour les riches vibrations sonores qui en émanent. À ce titre, Laurence-Anne a un vrai talent! Imaginé en Gaspésie et enregistré au studio B-12 à Valcourt, ce deuxième album de la musicienne, autrice, productrice et chanteuse a été bidouillé de concert avec Naomie De Lorimier (claviers), David Marchand (guitares), Ariel Comtois (saxo), Félix Petit (saxo et coréalisation), sans compter la participation du guitariste Julian Perreault (Corridor), du batteur Samuel Joly et du multi-instrumentiste et réalisateur Jesse Mac Cormack.
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