Installé en Belgique avec femme et enfant, Obas, le gentleman troubadour, continue de chanter Haïti avec amour et sagacité. Si l’on tient compte du compact Zanmi nou, enregistré en 2015 entre Majorque et Montréal avec Cornelia Schütt (TiCorn) et le fameux poète Jean Claude Martineau (alias Koralen), c’est bien le huitième album studio de Beethova que vous êtes à un clic de savourer là. Longuement mûri à feu doux (dix ans déjà depuis Futur, une œuvre colorée et drôlement optimiste), Bon bagay tente de redonner à ses compatriotes haïtiens un peu de confiance, voire de fierté, eux que l’on fait souvent passer pour les derniers de la liste : Pouki yo pa prann pou anyen ? Précisons que le ton ici n’a rien de misérabiliste. Tout baigne dans une bonne dose d’humour satirique et narquois et une kyrielle de lutins rigolos se promènent d’une plage à l’autre. À ce propos, il est recommandé d’écouter les onze chansons de cette offrande dans l’ordre plutôt qu’en mode aléatoire. Le début magistral où le gaucher impénitent égrène quatre accords de sa guitare et pose sa voix d’un grand calme fait automatiquement penser à Manno Charlemagne, mentor aux côtés duquel il a débuté dans les années 80 dans la banlieue ouest de Port-au-Prince. À partir de là, tout est gagné d’avance. Le compositeur se cantonne au carrefour des musiques haïtiennes, cubaines et brésiliennes qu’il appelle avec un sourire le « Cubhabra », et saupoudre le tout de jazz. La présence des frères Fanfant (Jean-Philippe et Thierry, basse et batterie), les superpros métronomes du konpa, les pianos délices de David Fackeure, la guitare électrique folle de Jimmy Jean-Félix dans Bio, une adaptation de Gilberto Gil (Dra), des clins d’œil au groupe Caribbean Sextet, en particulier à feu Boulot Valcourt avec qui Tov fit jadis son premier voyage à Curaçao à titre de troubadour. D’un artiste accompli, original et désormais incontournable. Comme dirait la boulangère à la télévision : Bon bagay ! Que du bon stock !
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