Décidément, les amateurs de cumbia latino-américaine modernisée sont gâtés en ce début de juillet : après les prestations de Frente Cumbiero et de Empanadas Illegales au FIJM, la 39ème édition du Festival international Nuits d’Afrique démarrait avec La Chiva Gantiva, un groupe de Colombiens installés à Bruxelles, qui a très rapidement enflammé le Balattou. Comme une allumette sur du bois très sec. Le feu a crépité. Instantanément !
La Chiva Gantiva est formée de cinq musiciens polyvalents qui alternent entre les percussions, les claviers et autres séquenceurs, les guitares et basses et les flûtes tantôt normales tantôt synthétiques. Rafael Espinel mène le tout de main de maître, au chant et à toutes sortes d’autres instruments, en particulier au conga.
La Chiva Gantiva n’a rien à envier aux grands groupes de cumbia électronique de Colombie. Le groupe a trouvé un alliage de sons original, parfois éthéré, parfois percussif, avec des improvisations ludiques et intenses. Une grande partie des pièces étaient issues de leur dernière création, Ego, parue cette année. Comme nous l’a expliqué Rafael Espinel en entrevue, ce disque, certes ludique et dansant, contient aussi des textes de réflexions, notamment sur la place démesurée qu’occupe l’égocentrisme dans nos sociétés. Ainsi que sur la faim et l’avenir des indigènes.
Il y avait une invitée surprise pour accompagner le groupe pour quelques chansons. Noé Lira, la Mexicoise, Québécoise en partie Mexicaine, qui s’est parfaitement intégrée dans le groove des Belgo-Colombiens.
Et le public ? Un mélange interculturel et intergénérationnel qui a embarqué à fond. La majorité d’entre eux a dansé pendant une grande partie du concert.
Crédit photo: M. Belmellat