Série Ultrasons de l’UdeM | Une vitrine pour la création sonore de la relève où il faut « s’attendre à l’inattendu » 

Entrevue réalisée par Alexandre Villemaire

renseignements supplémentaires

Présentées à deux reprises dans le courant de l’année académique, soit en décembre et en avril, les soirées Ultrasons qui ont lieu à la Faculté de musique de l’Université de Montréal sont le moment de l’année pour les étudiant·es des programmes en composition de musique numérique de présenter le fruit de leur travail élaboré tout au long de la session.

Ancrées depuis plusieurs années dans la programmation événementielle de la faculté de musique, ces deux soirées qui auront lieu les 24 et 25 avril plongeront le public dans des univers sonores diversifiés et uniques. Œuvres installatives, vidéomusique et musique acousmatique, entre autres, seront à l’honneur. En amont de ces deux soirées de concerts qui mettront de l’avant le travail de la relève, Alexandre Villemaire, collaborateur à PAN M 360, s’est entretenu avec ceux qui pilotent cette série et accompagnent ces jeunes créateurs et créatrices dans leur cheminement : Myriam Boucher, Nicolas Bernier et Dominic Thibault, professeu·res à la Faculté de musique.

PAN M 360 : Pour les gens qui y seraient moins familiers, qu’entend-on par « musique numérique »? Quels sont les genres et/ou styles musicaux que ce terme englobe ?

Nicolas Bernier : Le mot « numérique » fait davantage référence aux outils technologiques (notamment l’ordinateur) qu’à un genre musical. Le fait d’explorer les technologies à leur plein potentiel mène habituellement à diverses formes d’expérimentation et à des musiques éclatées, non conventionnelles, surprenantes.

Myriam Boucher : Ce n’est pas un style musical, mais plutôt une façon de faire de la musique avec des outils numériques. Mais, globalement on pourrait dire que le terme est associé à la musique électroacoustique, à la musique expérimentale et à la musique électronique.

PAN M 360 : Quelle est la genèse de la série Ultrasons et comment s’inscrit-elle au sein de la programmation de la Faculté de musique de l’Université de Montréal et de l’année académique ?

Nicolas Bernier : Ultrasons permet de présenter l’impressionnante quantité de création qui se fabrique dans le cadre d’une session en musiques numériques. Après avoir travaillé sur son projet pendant une session, l’étudiant·e peut partager son travail avec ses collègues et le public. Ultrasons est donc un espace d’échange qui est crucial à la formation… et au plaisir d’étudier en création !

Myriam Boucher : La série est une véritable vitrine pour les étudiant·es du baccalauréat en musiques numériques. C’est aussi un moment important d’échanges, de rencontres et de partage.

PAN M 360 : À quoi peut-on s’attendre à voir et à entendre durant ces deux soirées de concerts ?

Nicolas Bernier : À l’inattendu ! C’est le principe de la création de ne pas pouvoir savoir d’avance ce qui se passera. Il y aura des œuvres vidéos, quelques installations… et une vaste quantité d’œuvres purement sonores qui seront diffusées dans des conditions impeccables utilisant notre système « plus que surround » d’une vingtaine de haut-parleurs.

Myriam Boucher : On ne sait jamais trop, car il y a autant de démarches qu’il y a d’étudiant·es ! On pourrait nommer les orientations classiques : musique acousmatique pour dôme de haut-parleurs, vidéomusique, performance audiovisuelle, projets de lutherie numérique et d’installation. Mais ces termes se limitent aux formats, alors qu’en réalité, il y a tellement de variété dans les propositions artistiques. 

PAN M 360 : En quoi une série de concerts comme Ultrasons est importante dans le parcours des étudiants et étudiantes ?

Myriam Boucher : C’est bien sûr très formateur, car ça reflète en quelque sorte la réalité professionnelle des artistes. Mais c’est aussi très formateur du point de vue de l’appartenance à la communauté et aux échanges et réflexion que cela peut offrir.

PAN M 360 : En tant qu’enseignants, quelles sont les notions que vous souhaitez transmettre à vos étudiants et étudiantes?

Nicolas Bernier : Chaque enseignant·e a sa sensibilité propre et c’est pour cette raison que les étudiant·es auront plusieur·es enseignant·es pendant leur parcours. De manière générale, les enseignant·es seraient sûrement toustes d’accord pour dire que nous cherchons à sortir de la boîte, à encourager les étudiant·es à trouver leur personnalité propre à travers leurs projets de création.

Myriam Boucher : Je dirais la passion, mais aussi la persévérance, la bienveillance envers soi-même. Aller au bout de ses idées, ce n’est pas toujours facile, car on se compare aux autres et on se confronte à nos propres insécurités. Il est important de se rappeler pourquoi on fait de la musique et pourquoi on veut la partager. Trouver sa place dans ce domaine n’est pas toujours facile et, comme enseignant·e, je pense que nous pouvons offrir certains outils afin d’accompagner ce processus.

PAN M 360 : Y a-t-il une évolution au niveau des profils que vous voyez arriver dans chaque nouvelle cohorte ?

Myriam Boucher : Je ne nommerais pas ça une évolution. Mais, c’est évident qu’il n’y a pas une cohorte qui est pareille. C’est toujours en mouvement, et ça nous oblige à rester très souple et ouvert comme enseignant·e.

Dominic Thibault : On a aussi la chance d’avoir des cohortes super diversifiées avec, à chaque année, des personnes passionnées par la création sonore sous toutes ses formes. Si leurs intérêts évoluent au rythme des préoccupations contemporaines (c’est normal iels font de l’art!), la constance, c’est leur passion pour le renouveau, la découverte et l’expérimentation avec les médiums numériques et les discours importants pour la société.

PAN M 360 : Les œuvres présentées dans le cadre des deux concerts constituent les projets musicaux des étudiants. Est-ce que vous leur laissez carte blanche ou est-ce que vous leur donnez certaines balises ?

Myriam Boucher : Iels ont carte blanche, mais ça doit bien sûr entrer dans les objectifs de notre programme : expérimentation sonore, recherche, processus, développement d’une démarche personnelle. On ne fait pas du country !

Dominic Thibault : Nous essayons de laisser autant de liberté créative que possible aux participant·e·s et essayons ensuite de les soutenir dans la présentation de leur œuvre. Pour ce faire, les enseignants travaillent très fort avec les étudiant·e·s durant le processus de création afin qu’iels réfléchissent et prennent position sur une manière accomplie de présenter leur œuvre au public.

PAN M 360 : Qu’est-ce qui caractérise le programme de composition en musique numérique de l’Université de Montréal ? 

Myriam Boucher : Nous avons le privilège d’avoir de petites cohortes et une équipe d’enseignant·es très engagée, alors nous sommes comme une petite famille. Ensuite, c’est un programme complètement unique au monde. Nous ne connaissons pas d’équivalent. 

Dominic Thibault : Notre programme se concentre à donner le temps et l’espace aux étudiantes et étudiants pour qu’ils développent leur personnalité artistique. C’est pour cette raison que les cours-projets sont au cœur de notre formation ; ils sont l’endroit où chacun peut mettre en application et approfondir de façon personnelle les connaissances acquises dans un cursus très varié et foisonnant !

Consultez le programme du jeudi 24 avril et du vendredi 25 avril.

crédit photo : Nina Gibelin Souchon

Tout le contenu 360

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Présence autochtone 2025 | Forestare présente le conte musical  »Passeurs »

Présence autochtone 2025 | Forestare présente le conte musical  »Passeurs »

Présence autochtone | Incantations maories, aborigènes et inuites pour les baleines

Présence autochtone | Incantations maories, aborigènes et inuites pour les baleines

Changement de baguette à l’Orchestre de la Francophonie: le chemin vers la succession dans les mots d’Hélène Archambault

Changement de baguette à l’Orchestre de la Francophonie: le chemin vers la succession dans les mots d’Hélène Archambault

Présence Autochtone 2025 | « Montréal est la ville la plus anti-MAGA d’Amérique » (et on parle de la programmation avec le directeur)

Présence Autochtone 2025 | « Montréal est la ville la plus anti-MAGA d’Amérique » (et on parle de la programmation avec le directeur)

Ensemble Obiora : musique afro-classique dans les parcs

Ensemble Obiora : musique afro-classique dans les parcs

Vitta Morales, notre collègue aux multiples chapeaux

Vitta Morales, notre collègue aux multiples chapeaux

Festival d’art vocal de Montréal | La Flûte enchantée pour conclure le mois lyrique de l’ICAV

Festival d’art vocal de Montréal | La Flûte enchantée pour conclure le mois lyrique de l’ICAV

Festival de Lanaudière | Kent Nagano : l’éternel, et attendu, retour

Festival de Lanaudière | Kent Nagano : l’éternel, et attendu, retour

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta et les rencontres fortuites

Festival de Lanaudière | Sol Gabetta et les rencontres fortuites

Orford 2025  | Collectif9 : le folk qui innove et qui groove

Orford 2025  | Collectif9 : le folk qui innove et qui groove

Festival de Lanaudière | Les étincelles de Strauss, Schumann et Brahms à Joliette

Festival de Lanaudière | Les étincelles de Strauss, Schumann et Brahms à Joliette

Festival de Lanaudière | Franco Fagioli et la voix du bel canto

Festival de Lanaudière | Franco Fagioli et la voix du bel canto

Le féminin est pluriel au Festival d’opéra de Québec

Le féminin est pluriel au Festival d’opéra de Québec

Festival d’art vocal de Montréal | Former la relève en art lyrique, de la voix à la mise en scène

Festival d’art vocal de Montréal | Former la relève en art lyrique, de la voix à la mise en scène

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, le son de la pop subtropicale

Nuits d’Afrique | El Gato Negro, le son de la pop subtropicale

Nuits d’Afrique | Glowzi, en mode soundsystem

Nuits d’Afrique | Glowzi, en mode soundsystem

Nuits d’Afrique | Le konpa à l’honneur avec Baz Konpa

Nuits d’Afrique | Le konpa à l’honneur avec Baz Konpa

Nuits d’Afrique 2025 | Saïd Mesnaoui : la fusion gnawa au coeur d’un artiste solaire

Nuits d’Afrique 2025 | Saïd Mesnaoui : la fusion gnawa au coeur d’un artiste solaire

Festival de Lanaudière | Paulus & Elias : Les oratorios de Mendelssohn interprétés par Akamus

Festival de Lanaudière | Paulus & Elias : Les oratorios de Mendelssohn interprétés par Akamus

Nuits d’Afrique | Sousou et Maher Cissoko : l’amour, de la kora et par la kora

Nuits d’Afrique | Sousou et Maher Cissoko : l’amour, de la kora et par la kora

Nuits d’Afrique | Femi Kuti & The Positive Force en live

Nuits d’Afrique | Femi Kuti & The Positive Force en live

Inscrivez-vous à l'infolettre