Pays : États-Unis Label : Indépendant Genres et styles : avant-garde / death metal technique / folk / metal progressif Année : 2024

Orgone – Pleroma

· par Laurent Bellemare

En entendant le violon, le vibraphone, les cloches tubulaires et la guitare acoustique de l’ouverture de Pleroma, on ne pourrait deviner les racines death metal technique d’Orgone, groupe méconnu de la scène pennsylvanienne. Pourtant, c’est bel et bien un album de métal extrême auquel on a affaire, un album savamment tissé de passages très contrastants allant du plus calme au plus intense.

Ce qui démarque le plus Pleroma des deux albums précédents d’Orgone, c’est une tendance à ouvrir les valves expressives plutôt qu’à les restreindre. Alors qu’on avait jadis un mélange d’idées musicales très denses et compactes s’enchaînant à toute allure, on a ici une variété de passages qui respirent et permettent de déployer plus de lyrisme et d’ambition dans les arrangements. La musique est toujours très progressive, mais elle est plus mature et fait voyager, des ballades folks du violoncelle à la lourdeur de riffs dissonants et angulaires. Entre distorsion et instrumentation acoustique, il n’y a qu’un pas dans cette odyssée de plus d’une heure défiant les genres. Si plusieurs morceaux sont instrumentaux, il y a toutefois une remarquable variété vocale qui tisse une trame narrative très engageante. Notamment, des chants clairs féminins et masculins, en solistes ou harmonisés, qui s’ajoutent aux narrations multilingues et au très caractéristique registre médian des death grunts. Avec des morceaux qui varient entre 1 et 18 minutes, Pleroma couvre une énorme palette de couleurs qui rappellent l’ambition d’un Harmonium, quoique bien plus sombre et éclaté, idéal pour notre ère. Les élans d’instruments de chambre tels que la trompette, les bois variés, la contrebasse et même la balalaïka ne sont que la cerise sur le sundae.

En somme, le chemin traversé depuis les débuts d’Orgone est extraordinaire. On est passé d’un groupe modestement intéressant, pour quiconque connaît déjà bien son death metal, au signataire d’une réelle œuvre d’art polymorphe susceptible de convertir les sceptiques. C’est encore plus satisfaisant maintenant de remonter dans la discographie et d’entendre la continuité logique qui prophétisait sans doute une telle évolution stylistique.

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