Vu le destin funeste de leur créateur, ces pistes posthumes enregistrées par Mac Miller
peuvent arracher quelques larmes pendant qu’elles s’incrustent dans le cortex. Voilà une
dizaine de titres pour la plupart sensuels, aigres-doux, rêveurs, évanescents, très inspirés,
brillants de fragilité. L’écoute répétée de Circles laisse cette ferme impression : le MC et
chanteur originaire de Pittsburgh avait gravi un nouveau sommet avant de succomber
tragiquement d’une overdose.
Rythmes brinquebalants et mélodies aigres-douces servent ici un art mature, personnel,
unique, très touchant sur toute la ligne. Les références hip hop, soul, jazz ou néo-Broadway
servent des tempos lents ou moyens. Guitares et claviers participent à un superbe
beatmaking au service de ces chansons magnifiques pour la plupart. Formulés par une voix
ténue et cendrée, les pensées de l’artiste se mêlent et s’entrechoquent dans Circles, révèlent
toute la teneur d’un être d’une sensibilité exceptionnelle.
« I need somebody to save me before I drive myself crazy…» À l’évidence, l’atteinte de
l’équilibre et l’accalmie des tourments intérieurs sont des souhaits n’ayant pas été exaucés.
Néanmoins, nous avons ici l’éloquente démonstration d’un artiste très doué, capable de
transformer sa vie d’écorché en création pérenne. Pour les fans de Mac Miller et pour tous les
amateurs de soul/hip hop un brin jazzy, nous avons ici l’un des meilleurs albums du moment,
à écouter en boucle.
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