baroque / chant lyrique

Les Violons du Roy | Émotions et plaisir avec une voix tranchante pour Bach

par Alexandre Villemaire

Le public a remplit la salle Bourgie le vendredi 11 octobre pour venir assister au concert des Violons du Roy, le premier de la saison 2024-2025 de l’ensemble dans la métropole qui marque le début des célébrations de son 40e anniversaire.

Dans leur discours d’introduction, tant Caroline Louis qu’Olivier Godin, les dirigeants de la salle Bourgie ont souligné l’apport important de l’ensemble et rappelé le long partenariat qui unit la salle et les Violons du Roy, notamment par l’interprétation de l’intégrale des cantates de Bach, qui a occupé leur programmation respective durant les huit dernières années et fait vivre des moments musicaux d’une grande intensité. Le programme de la soirée y faisait d’ailleurs un petit clin d’œil. Bernard Labadie, fondateur et directeur musical de l’orchestre de chambre de 1984 à 2014, s’est également adressé au public pour souligner cette grande aventure folle et ce « petit miracle » que sont les Violons du Roy. Le chef a également remercié une des membres fondatrices, la violoniste Nicole Trotier, qui prenait sa retraite après ce concert qui se conclura par une autre interprétation au Palais Montcalm le 12 octobre. La table était donc mise pour une soirée riche en émotion et en plaisir. Et c’est exactement dans cet esprit que les musiciens des Violons du Roy ont donné ce concert. 

Divisée en deux parties, chacune était introduite par un concerto grosso de Händel. Exécutées avec énergie et vivacité, ces interprétations d’œuvres instrumentales concertantes, en plus de démontrer le jeu des musiciens et la palette de couleur sonore de l’orchestre, ont servi de préludes aux deux cantates pour alto de Bach qui mettaient en vedette le contre-ténor britannique Hugh Cutting. Ancien élève du St. John’s College de Cambridge, le jeune artiste lyrique est le premier contre-ténor à remporter le prix Kathleen Ferrier (2021) et à obtenir le titre d’artiste de la nouvelle génération de la BBC (2022 à 2024). Un des défis d’une voix comme celle de Cutting réside dans la projection et on peut dire qu’à ce niveau, le jeune chanteur s’illustre particulièrement avec une grande puissance vocale, contrôlée et qui vient compléter l’amplitude du son de l’orchestre. Il s’illustre notamment par la clarté de ses exécutions. Sa prononciation allemande est précise et le discours, tant musical que textuel, qu’il tresse est limpide. Son agilité vocale a été mise de l’avant dans le deuxième aria de la cantate Geist und Seele wird verwirret [L’esprit et l’âme sont confondus]. L’air “Gotte hat alles wohlgemacht” [Dieu a tout fait parfaitement] propose un dialogue entre l’orgue et la voix, soutenu par le continuo. La ligne vocale rivalise avec des vocalises de haut vol que Cutting livre avec une performance sentie et admirable, mais où l’on sentait parfois qu’il arrivait à la fin de ses phrases légèrement au bout de son air, donnant l’impression que la phrase est incomplète et éclipsant les finales de certains mots. La projection des surtitres en fond de scène venait pallier ces légères imperfections qui, dans l’ensemble, ne sont jamais venues altérer le sens de la performance. Le jeu de Mélissande McNabney à l’orgue est également à souligner pour la dextérité de son interprétation dans des lignes tout aussi exaltées que celles interprétées par Cutting.

D’un caractère serein et pastoral, la deuxième cantate de la soirée Vergnüte Ruh, beliebte Seelenlust [Bienheureuse paix, bien aimée béatitude] a mis en valeur le timbre feutré et cristallin de Hugh Cutting. Moment particulièrement expressif, l’aria “Wie jammern mich doch die verkehrten Herzen” [Qu’ils me font donc pitié, ces cœurs dévoyés] est un dialogue épuré exempt de toute basse continue où les instruments à cordes (violons 1-2 et alto) jouent à l’unisson avec la voix et un orgue à deux claviers. Bourgie ne possédant pas un tel instrument, deux orgues positifs ont été requis sur scène pour cette pièce. Assurée par Mélissande McNabney et Tom Annand, ce jeu de claviers distinct a permis de mettre en valeur l’intrication des lignes vocales et instrumentales, pétri d’accords tendus, accentuant le caractère plaintif et d’affliction de cet air. 

Les Violons du Roy et Bernard Labadie ont trouvé en ce jeune Britannique la voix de Bach idéale pour leur programme. Investi sur scène, intelligent dans son interprétation avec une voix agile, ample et sonore, Hugh Cutting a fait une première apparition remarquée empreinte d’émotion, de clarté et de raffinement ; des éléments que le public de la salle Bourgie lui a rendus par une longue ovation.

crédits photos: Pierre Langlois

baroque / classique

Arion Orchestre Baroque et le SMAM autour de Handel et Fastes royaux d’Angleterre

par Alain Brunet
DESCRIPTIF:

En ouverture de saison, et pour une première fois à la Maison symphonique, Arion Orchestre Baroque se joint de nouveau au Studio de musique ancienne de Montréal afin d’offrir un programme fastueux ! Andrew McAnerney et Mathieu Lussier vous présenteront la rutilante Music for the Royal Fireworks de Handel, dont on retrouvera les cuivres dans les magnifiques anthems du même pour le couronnement de George II ainsi que dans celui de William Boyce pour le couronnement de George III.

BILLETS ET INFOS ICI

PROGRAMME:


William Boyce (1711-1779)
The King Shall Rejoice
William Byrd (1540/43-1623)
O Lord, make Thy servant Elizabeth our Queen 
Thomas Weelkes (1576-1623)
O Lord, grant the King a long life 
George Frideric Handel (1685-1759)
Musique pour les feux d’artifice royaux, HWV 351 Zadok the Priest, HWV 258 Let Thy Hand be strengthened, HWV 259 The King Shall Rejoice, HWV 260 My Heart is Inditing, HWV 261

ARTISTES:
ANDREW McANERNEY

Direction

MATHIEU LUSSIER

Direction

STUDIO DE MUSIQUE ANCIENNE DE MONTRÉAL
minimaliste / musique contemporaine / post-minimaliste

FLUX | Architek Percussions : super musique, maudite technologie!

par Frédéric Cardin

Jeudi soir était donné le dernier concert du nouveau festival FLUX. Au programme, deux œuvres d’un génie injustement oublié du Minimalisme/Post-minimalisme, Julius Eastman, ainsi que Angel’s Share de la jeune compositrice Andrea Young. 

Un destin sordide que celui de Julius Eastman, compositeur noir et queer né en 1940, incapable de trouver sa place dans le monde artistique des années 1970-1980. Le monde classique contemporain était encore difficilement accessible pour les artistes non-Blancs, et son identité sexuelle était porteuse de préjugés tenaces, surtout en période de pandémie de SIDA. Imaginez qu’il est mort abandonné, sans un sou, sans logis. Ça a pris neuf mois pour que le monde de la musique remarque sa disparition! Et pourtant, quel vision! À une époque ou ça ne se faisait pas encore vraiment, il osait fusionner les principes du Minimalisme répétitif avec des techniques liées à l’avant-garde et la musique expérimentale, mais aussi le jazz et la pop. Il était pianiste, chanteur et danseur. Si vous écoutez Eight Songs for a Mad King de Peter Maxwell Davies sous étiquette Nonesuch, la voix du Mad King, c’est lui. Son militantisme personnel pour affirmer son identité noire et gaie fait figure de combat d’avant-garde. 

Plusieurs de ses compositions portent des titres sans équivoque comme Gay Guerilla (entendue hier, j’y reviens) ou Nigger Faggot. En ce sens, si son talent de créateur était apprécié, ce combat identitaire lui a valu pas mal d’incompréhension et de fermeture. Il a finit par sombrer dans l’addiction de substances narcotiques et dans l’itinérance, incapable de trouver suffisamment de contrats professionnels pour vivre. Sa course s’est terminée en 1990. 

Le Minimalisme répétitif de Eastman contient des éléments qu’on associe volontiers au Post-minimalisme actuel. Sur des pulsations continues, Eastman développe des couvertures mélodiques chromatiques, allant parfois jusqu’à l’atonalisme. Une fusion de Reich et Boulez (je caricature, mais vous comprenez) totalement unique à l’époque, et encore peu rencontrée aujourd’hui. 

Deux œuvres de Eastman étaient donc au programme. Commençons par la déception (en partie seulement) : The Holy Presence of Joan D’Arc. J’attendais avec beaucoup de fébrilité la performance de cette pièce de caractère puissant pour 10 violoncelles, construite sur une pulsation irrémédiable et rageuse, sur laquelle Eastman dessine des lignes mélodiques qui vont, effectivement, vers l’atonalisme. Il n‘y avait pas 10 violoncellistes sur scène. Ce qu’on nous offrait était plutôt la performance du seul violoncelliste torontois Amahl Arulanandam, enregistré en multipistes et en multiplans visuels, le tout projeté sur écran. Bon, l’impression de regarder une vidéo YouTube en gang m’a traversé l’esprit, mais il faut dire que dès les premières notes, Arulanandam est impressionnant, et le montage vidéo assez dynamique pour rendre le tout assez captivant (surtout grâce à la musique bien entendu! Un vrai chef-d’œuvre d’intensité émotionnelle). J’étais aspiré par dans la trame narrative viscérale de la pièce, tout allait pour le mieux, lorsque le plafond s’est écroulé. Pas littéralement, plutôt technologiquement. La vidéo s’est mise à ‘’draguer’’, comme quand on regarde un film ou joue à un jeu sur laptop/ordi table et que le réseau ne fournit pas. Heureusement, le son est resté limpide, mais la relation images/musique qui m’avait initialement happé devenait saccadée. J’ai passé le restant de la pièce (oh, les bons deux tiers) à attendre que ‘’ça revienne’’, frustré, bouillant d’envie de pitcher ledit laptop sur un mur (ça vous est déjà arrivé, non?). J’aurais pu fermer les yeux, vous avez raison. Mais je n’y arrivais plus. Le mal était fait. Était-ce la même chose pour les autres spectateurs? Je ne sais pas. Mais je suis certain que l’effet souhaité initialement par cette pièce en entrée de programme n’a pas été atteint. Les applaudissements ténus semblent en témoigner. C’est tellement dommage.

Pour une excellente performance de l’oeuvre : Novarumori dirigé par Isak Goldschneider à Suoni per il popolo 2017

Je ne suis pas du genre à oublier la forêt pour ne regarder que l’arbre mort. Ce genre de guigne arrive. Et puis, la musique de Eastman est restée entendue tout du long, et m’a confirmé quel chef-d’œuvre porteur il a écrit avec The Holy Presence of Joan D’Arc (une partition perdue, et reconstruite à l’oreille à partir d’un enregistrement). Je ferai cette demande aux organisateurs cependant : offrez-nous encore cette pièce dans un avenir pas trop lointain, avec dix violoncellistes en chair et en os, pour que l’on puisse lui donner une nouvelle chance, qu’elle mérite entièrement, et qu’on puisse triper comme il faut. Merci d’avance.

Le programme suivait avec une pièce de Andrea Young, de Montréal, pour quatuor de percussions. Angel’s Share est une exploration synesthésique. C’est-à-dire qu’elle cherche à combiner des affects associés à un sens avec ceux d’un autre. Ici, la musique en trois mouvements est inspirée des arômes riches et complexes d’autant de Scotchs de qualité, trois rares single malts de la distillerie Ardbeg en Écosse. Sans lesdits arômes à notre disposition (quelle belle option ç’aurait été!), il est difficile, voire impossible de rendre compte pleinement de la réussite ou non de l’aventure. Même si ce n’est finalement pas le but, et que la compositrice a souhaité en faire une expérience strictement auditive, la curiosité nous emporte et on a bel et bien l’impression de rater quelque chose. D’autant plus que les trois mouvements de cette musique très fine, construite comme une dentelle abstraite et fragile, semblent plutôt interchangeables. C’est le danger de ce genre de proposition : on ne peut évoquer une synesthésie et laisser le spectateur avec une seule moitié de l’équation sensorielle. Qu’à cela ne tienne, Angel’s Share est une composition éthérée de belle facture, remplie de belles touches texturales, comme la présence de deux scies musicales.

La dernière pièce ramenait Julius Eastman à l’avant-plan avec Gay Guerilla pour quatuor de percussions et deux pianos. On pense immédiatement à Steve Reich et Music for 18 Musicians! De nombreuses similitudes rapprochent les deux pièces, mais on constate assez vite la différence fondamentale des harmonies utilisées par l’un et l’autre. Chez Reich, des harmonies ouvertes, tonalement pleines. Chez Eastman, des harmonies serrées, chromatiques, mais qui ne glissent jamais vers l’atonalisme comme dans The Holy Presence of Joan D’Arc . Gay Guerilla, malgré son titre, est finalement une pièce plus ‘’facile’’ que l’autre, mais son énergie débordante et ses marées dynamiques ascendantes et refluantes créent un discours narratif qui captive et retient l’attention. Très très plaisante et, encore une fois, un immense bijou de Minimalisme qui mérite d’être redécouvert.

La performance des musiciens était en général très bonne, même si j’ai détecté ici et là quelques écarts de synchronisation rythmique dans les épisodes les plus linéaires et groupés. Mais je chipote. 

Ce dernier concert d’un nouveau festival a été rempli de très bonne musique et nous laisse désireux d’en avoir une autre édition l’an prochain. 

crédit photos : Pierre Langlois

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chanson keb franco / country-folk

Coup de coeur francophone : Mon Doux Saigneur (session d’écoute)

par Rédaction PAN M 360

Depuis 2015, l’imaginaire d’Emerik St-Cyr Labbé s’est façonné à l’image d’une des plus belles roches de la plage. Sous le nom Mon Doux Saigneur, avec ses amis, il illustre depuis une décennie les détours qui caractérisent les relations et les relents du passé qui transforment l’avenir. Sa poésie hors-piste poursuit sa route cet automne avec la parution de l’album Du soleil dans l’œil, le 15 novembre, la suite attendue de Fleur de l’âge, sorti en 2022. Pour avoir le soleil dans les yeux avant tout le monde.

Since 2015, Emerik St-Cyr Labbé’s imagination has been shaped by the image of one of the most beautiful rocks on the beach. Under the name Mon Doux Saigneur, he and his friends have been illustrating for a decade the detours that characterize relationships and the hints of the past that transform the future. His off-track poetry continues this fall with the release of Du soleil dans l’œil on November 15, the long-awaited follow-up to Fleur de l’âge, released in 2022. Get the sun in your eyes before anyone else.

GRATUIT (premier arrivé, premier servi)

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R&B

Coup de coeur francophone : Brown Family et Fyore

par Rédaction PAN M 360

Brown Family

Qui est cette famille qui mêle les genres musicaux tels les bons ingrédients d’une recette secrète? Snail Kid (Dead Obies), Jam (K6A, Jam et P-Dox) et leur père d’origine jamaïcaine Robin Kerr (Uprising). Leur arbre généalogique au noyau métissé célèbre la mixité en ralliant l’ancienne à la nouvelle garde, le roots-reggae au dancehall, le rap de l’âge d’or à celui de la new school. Pour un moment en famille teinté d’une profonde envie d’évasion et de liberté.

Who is this family that mixes musical genres like the ingredients of a secret recipe? Snail Kid (Dead Obies), Jam (K6A, Jam and P-Dox) and their Jamaican-born father Robin Kerr (Uprising). Their family tree with its mixed core celebrates diversity, bringing together the old and the new guard, roots-reggae and dancehall, golden-age rap and new-school rap. For a family moment tinged with a deep desire for escape and freedom.

Fyore

Fyore, issue de la rencontre de deux cultures, explore l’harmonie entre les rythmes africains de son héritage togolais et la mélancolie profonde de la pop québécoise. Son spectacle est une expérience immersive, mariant danse et introspection. Avec sa voix nuancée, soigneusement cultivée, elle transporte le public dans un voyage émotionnel captivant, oscillant entre rêve et réalité. Pour une douce réflexion et une élévation contrôlée de l’âme.

Fyore, born of the meeting of two cultures, explores the harmony between the African rhythms of her Togolese heritage and the deep melancholy of Quebec pop. Her show is an immersive experience, combining dance and introspection. With her nuanced, carefully cultivated voice, she takes the audience on a captivating emotional journey, oscillating between dream and reality. For gentle reflection and controlled elevation of the soul.

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bossa nova / Brésil

Florence K : un spectacle tout en douceur et … en humour

par Sandra Gasana

Après un court hommage à sa maman Natalie Choquette en début de spectacle, Florence K nous plonge directement dans l’univers du grand maître de la bossa nova, Antônio Carlos Jobim, accompagnée par son excellent guitariste et compositeur Carlos Jimenez, récemment Docteur en musique.

Dès le premier morceau, Água de Beber l’atmosphère dans la salle se détend, elle joue quelques notes au piano et fait même chanter le public qui est familier avec ce classique.
« J’ai toujours peur d’être démasquée dans mon complexe en parlant portugais, un peu comme le syndrome de l’imposteur », nous avoue-t-elle entre deux chansons, en citant Freud.
En effet, elle fait plusieurs allusions à la psychologie durant le spectacle, (ses études de doctorat en psychologie y sont sûrement pour quelque chose) mais elle prend également le temps d’expliquer le contexte de chaque chanson, avec une touche d’humour très appréciée du public. C’est ce qu’elle fait avec Vivo sonhando ou encore Desafinado, deux classiques de Jobim. Elle échange également avec son guitariste à plusieurs reprises, l’invitant à se dévoiler à son tour, mais sans succès.

Faisant un effort pour ne pas croiser les jambes durant le show, c’est surtout lorsqu’elle joue du piano qu’elle semble complètement dans son élément. Elle ferme les yeux, chante parfois par-dessus ses notes, et se laisse aller.

Elle échange également avec son mari, qui était dans la salle, dans un anglais impeccable, l’incluant dans le spectacle, toujours avec la même touche d’humour. « Quand tu m’as rencontré, savais-tu que tu allais souffrir toute ta vie ? », lui demande-t-elle, avant d’introduire le morceau Eu sei que vou te Amar.

Dressant un portrait de la bossa nova des années 60, elle semble avoir fait beaucoup de recherche en préparant l’album « Brésil mon amour » paru en 2023, nous apprenant d’ailleurs que Bossa Nova signifie « Nouvelle vague ».  Elle poursuit avec Chega de saudade et Só Danço Samba, toujours avec des passages au piano remplis d’émission. « Pendant mes 20 ans de carrière, je n’utilisais jamais de lutrin mais là, ma charge mentale est telle que je n’ai plus d’espace pour retenir toutes les chansons par cœur », nous confie-t-elle. Cela dit, cela n’enlève en rien à la justesse de sa voix soyeuse, ni à l’émotion qu’elle transmet à la salle.
Un moment fort du spectacle était lors de la chanson La quiero a Morir, une demande spéciale faite par un spectateur pour sa femme. La chanson était loin d’être parfaite étant donné les circonstances mais c’est justement cela qui a plu à l’audience. Cette authenticité. Elle a d’ailleurs suggéré à son mari de faire la même chose que ce monsieur lors du prochain concert de Paul McCartney, suivis d’éclats de rire dans la salle.

Ses morceaux en espagnol ont beaucoup plu au public, notamment à mon amie colombienne avec qui j’étais, et qui ne s’attendait pas à entendre des classiques tels que Lagrimas negras, entre autres. On a parfois l’impression qu’elle chuchote dans le micro, donnant l’impression qu’un voile entoure sa voix.

Triste de ne pas avoir de « Charles » dans la salle, avant le morceau Take it easy my brother Charles, elle prend le temps de remercier Nick Petrowski qui a réalisé l’album et qui a eu l’idée d’inclure ce titre « intrus » dans l’album.

Un autre moment phare était sans aucun doute la participation de sa fille de 18 ans Alice Khoriaty sur deux morceaux : Vol de nuit, écrite lors de la naissance de cette dernière et Águas de Março, que Jobim a chanté avec Elis Regina. Cette complicité mère-fille était palpable et de toute beauté, pendant que Carlos faisait quelques percussions sur sa guitare, tout en jouant. C’est donc un spectacle de famille auquel nous avons eu droit en cette soirée d’automne.

Elle ne pouvait pas terminer la soirée sans chanter Garota de Ipanema, que toute la salle connaissait, surtout les Brésiliens qui étaient en face de la scène. J’ai d’ailleurs aperçu la grande chanteuse brésilienne Bïa dans la salle, ainsi que l’équipe derrière l’organisation des Journées brésiliennes.
« Après 20 ans de carrière, ça fait plaisir de savoir qu’on a encore des gens qui se déplacent pour venir me voir sur scène », conclut-elle avec gratitude.

hip-hop / R&B

Coup de coeur francophone : Joe Rocca et Malia Laura

par Rédaction PAN M 360

Joe Rocca

D’abord connu au sein du groupe Dead Obies, après un premier album solo sorti en 2017, le rappeur est revenu cette année avec un second opus, Hybride, qui oscille avec brio entre le R&B alternatif, le rap, le funk, le boogie et l’électro. Un album qui parle des choses parfois mystérieuses de la vie. L’amour, les relations humaines, la sagesse et l’authenticité, autant de thèmes où transparaît la maturité du jeune trentenaire qui n’en n’est pas à son premier rodéo. Pour une soirée qui sort de tous les cadres.

First known as part of the group Dead Obies, after a first solo album released in 2017, the rapper returned this year with a second opus, Hybride, which brilliantly oscillates between alternative R&B, rap, funk, boogie and electro. An album that speaks of the sometimes mysterious things in life. Love, human relationships, wisdom and authenticity are all themes that reveal the maturity of this young thirty-something, who is no stranger to the rodeo. An evening that’s off the beaten track.

Malia Laura

Avec son plus récent album Love Over Tout sorti en mai dernier, Malia Laura navigue dans l’univers du RnB tout en explorant les couleurs de l’afrobeat, de la house et du hip-hop. Avec des textes qui portent un regard lucide sur la complexité des relations humaines et une performance vocale inspirée des années 90, elle fait partie de celles et ceux qui soufflent une bouffée de fraicheur sur la scène musicale locale.

With her latest album, Love Over Tout, released last May, Malia Laura navigates the world of RnB while exploring the colors of Afrobeat, house and hip-hop. With lyrics that take a lucid look at the complexity of human relationships and a vocal performance inspired by the ’90s, she’s one of those who’s bringing a breath of fresh air to the local music scene.

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lo-fi

Coup de coeur francophone : Déplogue !

par Rédaction PAN M 360

La série Déplogue! réchauffe les dimanches après-midi du Quai des Brumes de toutes les couleurs de concerts lo-fi depuis 15 ans cette année. Pour souligner l’occasion, des événements surprises y sont présentés tout au long de l’année, dont ceux-ci, conçus spécialement pour le Coup de cœur.

The Déplogue! series has been warming up Sunday afternoons at Quai des Brumes with colorful lo-fi concerts for 15 years this year. To mark the occasion, surprise events are presented throughout the year, including these, specially designed for the Coup de cœur.

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hip-hop / R&B / reggae

Coup de coeur francophone : TDH et Miro Chino

par Rédaction PAN M 360

TDH

TDH souhaite fusionner les genres et repousser les frontières grâce à plusieurs collaborations qui lui permettent de mettre de l’avant ses origines jamaïcaine, innue et kanien’kehá:ka (mohawk). Actif depuis 2020, Tommylee Dauphinais Howard explore l’univers du reggae québécois sur son EP SULQUIVIVE, sorti en 2023. Sur scène, il présente le résultat de ses plus récentes créations, une prestation intitulée Écho des Métamorphoses. Pour une découverte multiculturelle complète et raffinée.

TDH aims to fuse genres and push back boundaries through a number of collaborations that allow him to highlight his Jamaican, Innu and Kanien’kehá:ka (Mohawk) origins. Active since 2020, Tommylee Dauphinais Howard explores the world of Quebec reggae on his EP SULQUIVIVE, released in 2023. On stage, he presents the result of his most recent creations, a performance entitled Écho des Métamorphoses. For a complete and refined multicultural discovery.

Miro Chino

Révélation Radio-Canada 2024-2025, Miro Chino combine habilement le charisme, la parole et la musique pour livrer un rap mordant empreint de sonorités rock. Un rap qui nous fait voyager dans des univers ludiques et envoûtants. Autodidacte, l’auteur-compositeur-interprète lançait en octobre dernier Bon Times Bad Times, un premier album qui puise dans bon nombre de ses influences musicales, de Patrick Watson à Mac Miller, en passant par Jean Leloup.

Révélation Radio-Canada 2024-2025, Miro Chino skilfully combines charisma, words and music to deliver a biting rap infused with rock sounds. A rap that takes us on a journey to playful, spellbinding worlds. Self-taught, the singer-songwriter released Bon Times Bad Times last October, a debut album that draws on many of his musical influences, from Patrick Watson to Mac Miller to Jean Leloup.

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folk / indie rock

Coup de coeur francophone : Caroline Savoie et Corail

par Rédaction PAN M 360

Caroline Savoie

Fière représentante de la mouvance actuelle qui nous vient de l’Acadie, nul doute que l’autrice-compositrice-interprète originaire du Nouveau-Brunswick a trouvé sa voie dans l’écosystème du milieu musical local, national et international. En témoigne un parcours florissant depuis sa victoire au Festival International de la chanson de Granby en 2015. Empruntant à la pop et à l’indie-rock, c’est avec une voix touchante que l’habile mélodiste propose un répertoire un zeste mélancolique. En 2022, elle lançait Bruits blancs, son troisième album.

As a proud representative of the current Acadian movement, there’s no doubt that the New Brunswick-born singer-songwriter has found her niche in the local, national and international music ecosystem. Witness her flourishing career since winning the Festival International de la chanson de Granby in 2015. Borrowing from pop and indie-rock, it’s with a touching voice that the skilful melodist offers a repertoire with a zest of melancholy. In 2022, she released Bruits blancs, her third album.

Corail

Une complicité sincère et touchante émane du duo folk montréalais de Julien Comptour et Philippe Noël. Corail présente des mélodies de guitares et de voix arrimées, évoquant le folk psychédélique des années 1970. Les pièces de leur premier album Maison, sorti il y a un an, se transposent sur scène comme un baume pour l’âme. Il en va de même pour les morceaux issus de leur EP collaboratif conçu avec Vanille et révélé au printemps dernier. Pour un instant de musicalité simple et dense qui sonne comme un accueil chaleureux dans la maison d’un ami.

A sincere and touching complicity emanates from the Montreal folk duo of Julien Comptour and Philippe Noël. Corail’s melodies of guitar and vocals are reminiscent of the psychedelic folk of the 1970s. Songs from their debut album Maison, released a year ago, transfer to the stage like a balm for the soul. The same goes for tracks from their collaborative EP with Vanille, released last spring. For a moment of simple, dense musicality that sounds like a warm welcome in a friend’s home.

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punk / rock

Coup de coeur francophone : Confiture Maison et Princesses

par Rédaction PAN M 360

Confiture Maison

Le groupe rock rimouskois Confiture Maison trimbale son cœur tendre et ses chansons d’amour farcies de groove. Le quintette nous offre un amalgame musical qui célèbre la diversité des rythmes sur fond d’air salin. Les chansons de son premier album complet Température Locale s’incarnent sur scène dans une bonne humeur parfaite. Pour une atmosphère conviviale et électrique.

Rimousk rock band Confiture Maison carry their tender hearts and groove-filled love songs around with them. The quintet offers us a musical amalgam that celebrates the diversity of rhythms against a backdrop of salty air. Songs from their first full-length album, Température Locale, are brought to life on stage in perfect good humor. For a convivial and electric atmosphere.

Princesses

PRINCESSES est un groupe montréalais qui réinvente le rock québécois avec audace, et ce, en français. Influencées tant par Rage Against the Machine que Marjo, les meneuses Flavie et Marie-Philippe, accompagnées du batteur masqué Chouchoune, créent un univers électrisant et déchaîné. Leur premier EP, Face A, sorti à l’automne 2023, leur a valu le titre de Future Star iHeart Radio et une nomination au GAMIQ. Pour une performance intense qui met autant de l’avant l’identité que la sexualité féminine.

PRINCESSES is a Montreal band that boldly reinvents Quebec rock in French. Influenced as much by Rage Against the Machine as Marjo, frontwomen Flavie and Marie-Philippe, accompanied by masked drummer Chouchoune, create an electrifying, unleashed universe. Their debut EP, Face A, released in autumn 2023, earned them the title of iHeart Radio Future Star and a GAMIQ nomination. For an intense performance that highlights both female identity and sexuality.

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