Brésil / samba

Jorge Aragão n’a pas déçu les Montréalais

par Sandra Gasana

Jorge Aragão a peut-être quelques années de moins que Marcos Valles, qui était également de passage à Montréal cette semaine, mais il est tout aussi populaire auprès des Brésiliens de Montréal, voire plus. Accompagné de ses sept musiciens, dont une femme qui semble être directrice musicale, il a charmé les Montréalais malgré le retard important avant le début du spectacle. Mais à peine a-t-il fredonné ses premières notes, encore dans les coulisses, que la frustration s’est transformée en excitation, accompagnée de cris, pour accueillir ce géant de la samba et du pagode.

Un pandeiro, une guitare, un surdo, plusieurs tambours, une batterie et un cavaquinho, voici les instruments qui l’accompagnaient alors qu’il se contentait de chanter avec sa voix grave reconnaissable. Tout vêtu de noir, il s’adresse à la foule : « Je vais chanter de très vieilles chansons ce soir ». Il commence par le classique Eu e você sempre, et c’est parti pour les cellulaires sortis et la foule entière qui chante à l’unisson. Sa voix est toujours aussi reconnaissable mais on sent qu’elle perd un peu de sa vigueur. Et sans transition, il enchaine avec un autre classique Lucidez, qu’il a joué en live avec son ancien groupe Fundo de Quintal, dont il est l’un des membres fondateurs. Ont suivi Novos tempos, De Sampa a São Luis, pour ne nommer que ceux-là.

Il avait une machine devant lui, sur laquelle il tapait par moments, tout en faisant quelques pas de danse mais en toute subtilité. Il a aussi parfois tendance à mimer ses paroles, prenant le temps de connecter avec son audience qui est en admiration.
Une bonne amie brésilienne était en larmes durant certaines chansons, tellement la saudade (la nostalgie made in Brazil) était omniprésente au National.

« À présent, je vais vous chanter de la samba », nous annonce-t-il, avant Malandro, qui a connu un succès phénoménal notamment grâce à Elza Soares, qui l’a popularisé. En effet, en plus d’être chanteur et multi-instrumentiste, Jorge Aragão est également compositeur et parolier.

Il invite le public à frapper des mains sur certaines morceaux pour qu’il contribue à l’ambiance festive. La recette magique de ce grand artiste est bien son talent à raconter des histoires de la vie quotidienne, avec une touche romantique, sur des rythmes rapides ou lents, selon le cas.

Après une heure debout sur la scène, il a demandé une chaise, la fatigue se faisant ressentir. Et c’était propice pour le morceau qui allait suivre, beaucoup plus calme mais sur lequel on pouvait danser à deux.

Il a poursuivi son enchainement de succès tels que Loucuras de uma paixão, Feitio de paixão, Doce amizade ou encore Conselho, une de mes préférées.

On n’a pas eu droit à un rappel cependant on a eu droit à un retour sur scène de la talentueuse danseuse de samba, Daniela Castro. Cette dernière avait fait quelques pas de danse durant la première partie, qui était assurée par Roda de Samba Sem Fim. Ce qui nous avait mis dans les bonnes conditions pour accueillir ce géant de la musique brésilienne.

Crédit photo: Monica Kobayashi

art punk / new wave / rock

Coup de coeur francophone : zouz, La Sécurité et René Lussier

par Rédaction PAN M 360

zouz

Le groupe zouz, c’est le terrain de jeu musical de David Marchand (voix et guitare), Étienne Dupré (basse) et Francis Ledoux (batterie). Un espace effervescent qui pave la voie à une exploration libre et imprévisible. Le power trio donne naissance à des compositions riches et incisives. Sur scène, épaulé par la choriste Shaina Hayes, zouz offre sans répits ni artifices des performances enlevantes tenant le public en haleine à chaque instant. Pour une expérience rock remplie d’audace.

zouz is the musical playground of David Marchand (vocals and guitar), Étienne Dupré (bass) and Francis Ledoux (drums). An effervescent space that paves the way for free, unpredictable exploration. The power trio gives birth to rich, incisive compositions. Backed up on stage by backing vocalist Shaina Hayes, zouz delivers relentless, unpretentious performances that keep audiences on the edge of their seats at all times. A daring rock experience.

La Sécurité

Le collectif d’art punk montréalais La Sécurité s’avère toujours frénétique et enivrant. Mélange irrésistible de rythmes sautillants et de mélodies minimalistes, sa musique évoque une immersion dans l’énergie nocturne de la métropole. Assemblant le punk, le new wave et le krautrock, le groupe qui s’est démarqué avec l’album Stay Safe! en 2023, prône l’autonomisation et célèbre la tolérance à travers des paroles engagées. Pour vivre la symbiose entre poésie mystérieuse et créativité débridée.

Montreal’s punk art collective La Sécurité is always frenetic and intoxicating. An irresistible blend of bouncy rhythms and minimalist melodies, their music evokes an immersion in the nocturnal energy of the metropolis. Blending punk, new wave and krautrock, the band, which made its mark with the 2023 album Stay Safe!, advocates empowerment and celebrates tolerance through committed lyrics. Experience the symbiosis of mysterious poetry and unbridled creativity.

René Lussier

Figure emblématique de la musique actuelle, René Lussier offre un spectacle sans frontières ni étiquettes. Fort de 50 ans de carrière et de 25 albums indépendants, il navigue brillamment à travers différents terrains sonores avec son complice, le batteur Robbie Kuster. Ensemble, ils alternent compositions et improvisations, offrant une expérience unique à chaque performance. Pour une leçon de liberté d’expression.

An emblematic figure in today’s music scene, René Lussier offers a show without borders or labels. With a 50-year career and 25 independent albums to his credit, he navigates brilliantly through different sonic terrains with his accomplice, drummer Robbie Kuster. Together, they alternate compositions and improvisations, offering a unique experience with each performance. A lesson in freedom of expression.

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Ce contenu provient de Coup de cœur francophone et est adapté par PAN M 360

classique / Piano

OSM : L’étincelant Concerto pour piano de Ravel

par Rédaction PAN M 360

Benjamin Grosvenor, magicien du piano, interprétera l’éblouissant Concerto en sol de Ravel. Au centre de cette partition d’un irrésistible dynamisme, le compositeur dévoile pudiquement sa sensibilité par le biais d’une mélopée d’une extrême douceur. L’ambiance plus tumultueuse de la Symphonie no 6 de Vaughan Williams offrira un contraste frappant. Puissante, entrecoupée de passages introspectifs, l’œuvre est attisée par des tensions permanentes qui s’estompent dans les sonorités quasi immatérielles du final.

Benjamin Grosvenor, a magician of the piano, will perform Ravel’s mesmerizing Concerto in G. In the middle movement of this irrepressibly vibrant work, the composer reveals his deep sensitivity in an ethereal melody of the utmost tenderness. The more turbulent mood of Vaughan Williams’ Symphony no. 6 offers a striking contrast: forceful, though interspersed with introspective passages, this work is powered by an ongoing tension that dissolves into virtual immateriality in the finale.

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musique actuelle / Musique contemporaine

QMP 2024 | Conjuguer intensité et intimité

par Alexandre Villemaire

Récidive de plateau double le 5 octobre à La Chapelle dans la programmation de Québec Musiques Parallèles. En première partie, le duo d’artistes composé de Chantale Boulianne et Sara Létourneau présentait pour une deuxième soirée leur œuvre performative Ce qui reste quand la peau se détache du corps, dont nous avons pu apprécier personnellement la teneur et le rendu la veille. (Voir notre critique ici)

La deuxième partie de la soirée au retour était assurée par les membres du groupe E27, ensemble et organisme de création basé à Québec. Fondé en 1999 par Patrick Saint-Denis, Alexis Lemay et Yannick Plamondon, l’organisme œuvre depuis 25 ans à la découverte, à la création et à la diffusion de la musique nouvelle au Québec et notamment dans la région de la capitale nationale, se taillant ainsi une place durable dans l’écosystème des musiques de créations. Les visites de l’ensemble sont pour autant peu fréquentes dans la métropole. Une initiative comme celle de QMP qui encourage la diffusion des genres et l’échange des protagonistes, comme le soulignait Alain Brunet dans une récente entrevue avec Isabelle Bozzini, est donc tout à fait à propos et bienvenue pour la libre circulation et le partage des univers musicaux.

L’œuvre qui était au programme était une pièce de Pierre-Yves Martel, Chance Variations, créée en 2023 par E27. La pièce comporte un effectif relativement hétéroclite : une viole de gambe, avec Martel lui-même comme interprète, un vibraphone joué par Raphaël Guay – qui est aussi le directeur artistique d’E27 – et une clarinette basse jouée par Mélanie Bourassa. L’œuvre « intègre des procédures aléatoires et explore la notion de répétition à travers des cellules mélodiques superposées qui évoluent progressivement au fil du temps ». Un peu comme l’œuvre de Davachi la veille, la notion de temps et de son élasticité est présente dans l’œuvre de Martel et offre, après l’intensité sensorielle et visuelle de la performance de Létourneau et Boulianne, un moment d’apesanteur et de flottement serein pour l’auditeur. Le jeu des textures était cependant plus varié et la forme beaucoup plus active. 

Évoluant dans une structure où la forme et la sélection des notes ont été déterminées au hasard (à l’aide de dés) et où les rythmes, les séquences de notes et les registres ont été construits librement, les interprètes s’échangent les notes de basse pour soutenir une harmonie aléatoire où les différentes constituantes créent un jeu entre les hauteurs et les timbres des instruments. Au fil de la pièce, des instants de dissonances deviennent perceptibles, principalement en provenant des cordes, qui créent un léger élément de tension, tandis que la clarinette et le vibraphone sont imperturbables. Des points d’ancrage tonaux où les timbres des instruments se rencontrent et créent une sorte de saturation sonore par les harmoniques d’une douce intensité. Il se dégage ainsi de la pièce un caractère méditatif et profondément introspectif, mais qui continue à capter notre attention.

Constituer un plateau double est toujours un jeu d’équilibriste entre créer de la variété et de la découverte et pour autant opposer un trop grand déséquilibre stylistique entre les parties. La programmation montréalaise de QMP est très juste à ce titre en proposant œuvres complexes et œuvres aux caractères plus intimes. Il faudra cependant prendre garde à ce que l’on ne tombe pas dans une opposition stylistique trop marquée, question de garder active l’attention de l’auditeur.

crédit photo: Alexandre Villemaire

musique actuelle / musique contemporaine

QMP | L’art de faire musique dans Ce qui reste quand la peau se détache du corps

par Alexandre Villemaire

« Décloisonner les genres et provoquer les rencontres. » C’est ainsi qu’Isabelle Bozzini a introduit la première soirée de trois concerts à Montréal de la quatrième édition de Québec Musiques Parallèles (QMP), festival décentralisé de musique contemporaine dont la programmation éclatée est répartie à travers plusieurs villes du Québec ainsi qu’au Nouveau-Brunswick. Cette première soirée présentait un plateau double avec l’œuvre performative Ce qui reste quand la peau se détache du corps de Sara Létourneau et Chantale Boulianne et le Long Gradus de Sara Davachi interprété par le Quatuor Bozzini (Isabelle Bozzini, violoncelle; Stéphanie Bozzini, alto; Clemens Merkel et Alissa Cheung, violons). La rencontre des genres était effectivement au rendez-vous avec deux oeuvres au format très différent.

Dernier né d’une collaboration initiée entre Davachi et le quatuor en 2020 dans le cadre du Composer’s Kitchen, la résidence de création professionnelle du quatuor destinée à des compositeurs de la relève. L’œuvre de Davachi joue sur la notion de temps et de son élasticité.  Formée de quatre parties, la pièce se développe par une succession lente et soutenue de notes qui créent un effet de suspension auréolé d’accords carentiels qui sont joués. Il n’y a point de grande virtuosité acrobatique dans cette œuvre, mais une endurance et une maîtrise technique forte pour contrôler l’égalité du flux sonore et faire évoluer les différentes hauteurs. L’atmosphère intensément méditative tranchait de manière dramatique – un peu trop peut-être d’ailleurs – avec la performance de Létourneau et Boulianne en première partie.

Dès que l’on entre dans la salle du Théâtre La Chapelle, nous pénétrons dans l’univers des créatrices, avec une scénographie dense sur scène : deux arches en bois, des ampoules suspendues, diverses structures aux formes variées et une console de sons nous accueillent. Spectacle à la croisée des chemins entre la performance, l’art sonore et les dispositifs scéniques, l’œuvre est un parcours où différents tableaux se déploient sous nos yeux et nos oreilles. Le spectacle joue sur la thématique de la corporalité, des angoisses, de la vie, de la mort en mettant en scène un environnement sonore, mais surtout, les instruments, uniques et surdimensionnés confectionnés par le duo d’artistes. Au fil de la prestation de 75 min, les artistes dévoilent des tableaux musicaux qui mettent en scène des instruments de leur confection qui rivalisent d’ingéniosité, de symbolisme.

Un soufflet géant – confectionné suite à un atelier de formation avec un facteur d’accordéon –, qui crée du vent et fait vibrer des mobiles de métal, une basse contre-poids dont la hauteur du son est déterminée par la masse qu’on y applique, le rond-koto, sont parmi les quelques éléments qui jalonnent la structure de l’œuvre, le tout amplifié et magnifié par les jeux d’éclairages et par les traitements sonores qui envahissent l’espace. On se laisse ainsi emporter et on est happé par la performance, impatient de découvrir quel nouvel instrument va émerger de l’espace, quel son il produira et par quel moyen. Un des moments les plus forts de la performance survient quand les deux artistes se livrent à un numéro de lutherie sous nos yeux et confectionnent un immense instrument appuyé par une trame sonore au rythme mécanique.

Au fil du déroulement de la performance, le terme musicking ou « musiquer » du musicologue Christopher Small (1927-2011) nous est venu en tête. En résumé, pour Small, la musique n’est pas un nom, mais un verbe. Ce terme implique que la performance est un élément central dans l’expérience musicale et l’action de performer inclut aussi bien les artistes que le public. Chaque élément de la confection des instruments, à l’intermédialité de la démarche artistique, le bruit des pas, la théâtralité des gestes et des propos, les billes qui tombent et roulent de manière aléatoire, allumer une lumière, se déplacer, les réactions du public : tous ces éléments constitutifs sont constitutifs de l’œuvre et sont musique. C’est ce qui la rend unique et accessible.

Alors, qu’est-ce qui reste quand la peau se détache du corps? Une œuvre complète, captivante, mais surtout une performance-expérience qui ne peut uniquement être décrite en mots, mais qui doit être entendue, vécue et vue.

crédit photo: Le Vivier

improvisation libre / Indie / musique contemporaine

FLUX | Le violoncelle intime et intense de Lori Goldston

par Frédéric Cardin

Vous l’avez peut-être entendue aux côtés de David Byrne, Terry Riley, Malcolm Goldstein, Natasha Atlas, Threnody Ensemble ou Nirvana lors du célèbre concert Unplugged en 1993. Elle s’appelle Lori Goldston et compose/improvise, enseigne, écrit et milite pour une nouvelle façon de faire de la musique ‘’savante’’. La musicienne basée à Seattle était à la Sotterenea hier soir pour un concert qui affichait également le guitariste montréalais Stefan Christoff, l’autrice libano-palestino-québécoise Elissa Kayal et la chanteuse/harpiste Christelle Saint-Julien. Le concert faisait partie de la programmation du nouveau festival montréalais Flux, focalisé sur les musiques alternatives, d’allégeance classique contemporaine, improvisée, indie, rock, expérimentale, électro, etc. Écoutez d’ailleurs l’entrevue d’Alain Brunet avec l’un des initiateurs de l’événement, Peter Burton :

LES CONCERTS DE FLUX, INFOS ET BILLET

Il faudra repasser pour la performance de la pauvre Christelle Saint-Julien, minée par toutes sortes de problèmes techniques de sonorisation. Elle s’accompagne à la harpe (décidément, Montréal est un pôle mondial de harpistes ‘’indies’’!) avec une voix fragile qui est tout de même capable d’élans lyriques plus solides. Les moments forts de la soirée ont plutôt été assurés par, d’une part, Elissa Kayal qui a lut en intro de spectacle un texte puissant sur le déracinement, l’identité, et la misère de tout un peuple (palestinien). Des phrases percutantes telles ‘’La tristesse, je la pisse hors de moi!’’ ont assuré un premier contact émotionnellement puissant avec le programme de la soirée.

Lori Goldston elle-même s’est présentée avec son violoncelle et a entamé un tour de piste constitué de quelques pièces seulement, mais d’une conséquente longueur, toutes improvisées dans un langage plutôt modal qui s’élabore à peu près toujours dans la même tessiture d’environ deux octaves. À travers cette démarche en apparence assez simple, la technique classique ultra solide de l’artiste transparaît. Interchangeant les textures entre un archet généreux et du pizzicato volubile, Goldston nous invite musicalement dans un univers personnel viscéral et émotionnellement expansif. Cela dit, il n’y a rien d’abrasif ou agressif dans son style d’impro savante contemporaine. Plutôt une porte ouverte sur un intérieur vibrant d’intensité et, j’oserais dire, modernement romantique. 

Le guitariste Stefan Christoff s’est joint à Goldston pour la fin du concert. La rencontre du violoncelle lyrique et de la guitare électrique planante, éthérée, de Christoff a permis à la soirée de se terminer comme sur un coussin d’air méditatif. Très très beau. 

Dans le même esprit, je vous invite à découvrir ci-contre l’album A Radical Horizon de Goldston et Christoff, paru plus tôt cette année. Même si Christoff est au piano plutôt qu’à la guitare, vous y ressentirez sensiblement la même chose qu’hier soir.

Pour des infos sur le reste du festival Flux, consultez

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L’ÉVÉNEMENT FACEBOOK

ENTREVUE D’ALAIN BRUNET AVEC LA LÉGENDE WADADA LEO SMITH, EN CONCERT POUR FLUX LE LUNDI 7 OCTOBRE

Afrique / Instrumental

Akwaba Trio au Balattou

par Rédaction PAN M 360

Le collectif Akwaba Trio fait un retour aux sources en revisitant les classiques chansons africaines à travers les styles et les époques. Dans une touche originale et festive, la musique instrumentale côtoie allègrement les riffs de guitare dans un hommage à Ali Farka.

The Akwaba Trio collective return to their roots, revisiting classic African songs across styles and eras. In an original and festive touch, instrumental music merrily rubs shoulders with guitar riffs in a tribute to Ali Farka.

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rock

Boubé au Balattou

par Rédaction PAN M 360

Boubé, avec ses rythmes des nomades berbères du Sahara central, a littéralement séduit le public comme les spécialistes lors de la dernière édition des Syli d’or de la musique du monde, où il est arrivé en 2e position.

Boubé, with its rhythms of the Berber nomads of the central Sahara, literally seduced audiences and specialists alike at the last edition of the Syli d’or de la musique du monde, where it came 2nd.

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Traverser une débâcle et un désert et en sortir transformé: voyage dans les univers sonores Marc Hyland et Nour Symon

par Alexandre Villemaire

Le cadre industriel du Théâtre La Chapelle a ouvert une fenêtre sur des univers musicaux à l’intensité émotionnelle bien de notre époque et au monde intérieur des interprètes et des compositaires. À l’honneur de cette soirée, une production Ad Lib présenter par Le Vivier, deux créations immersives de Marc Hyland et de Nour Symon qui étaient d’une poignante complémentarité.

En ouverture, le public – nombreux et attentif de ce concert – a été le témoin d’une débâcle sonore avec Le grand dégel, pièce pour voix, guitare électrique et bande. L’œuvre prend comme source Orlando, roman phare de Virginia Woolf. L’extrait que Marc Hyland a choisi d’illustrer parle d’un grand dégel et d’une peine d’amour, que l’autrice représente et décrit comme « une effroyable débâcle, où les flots et les glaces emportent avec elles humains, animaux et objets ». Plongée dans une pénombre avec comme seul éclairage une lumière rouge projetée sur le cyclo en fond de scène, l’œuvre s’ouvre sur une récitation déclamatoire accompagnée par une trame électroacoustique qui augmente progressivement en intensité et en transformation, faisant apparaître des galops de chevaux, dont le mouvement est la « force vitale » servant de matériau motivique qui se fond dans l’introduction de la guitare électrique. Une fois cette introduction lancée, nous entrons dans une deuxième phase de l’œuvre où l’interaction se passe entre le guitariste Simon Duchesne et le baryton Vincent Ranallo qui dialogue dans un récitatif déjanté. Il faut saluer et noter la performance des deux artistes pour leur prouesse technique respective. Ainsi, Ranallo s’illustre dans ce long récitatif à saveur opératique où il alterne avec aisance passage en falsetto et sa voix grave, tandis qu’il est accompagné par des grappes sonores à la guitare que Duchesne traite de différentes manières. Progressivement, les sons et même la voix se tordent, accentuant le dramatisme du texte et l’effet de vague sonore qui y est sous-jacents.

Tant les œuvres de Marc Hyland et de Nour Symon demandent un abandon total et un laisser aller de l’esprit de la part du spectateur et de l’auditeur. Les univers sonores dans lesquels ils nous transportent sont si chargés au niveau des sens qu’ils demandent un temps d’adaptation. C’est particulièrement le cas pour la deuxième œuvre du programme J’ai perdu le désert du compositaire Nour Symon. De son propre aveu, son univers musical est si chargé et chaotique qu’il demande une nécessaire acclimatation avant que l’auditeur et les interprètes trouvent leur vitesse de croisière. J’ai perdu le désert, de par son titre, laisse présager un lien avec la précédente grande œuvre de l’artiste, soit son opéra Le Désert mauve, basé sur le roman éponyme de Nicole Brossard. L’intensité du propos de l’œuvre et de la musique y demeure, mais l’approche y est ici plus personnelle. En effet, Nour Symon nous convie à une traversée de ses déserts intérieurs et à nous aventurer avec ielle dans une quête de l’identité sous une forme de tarab, une forme de méditation sonore emblématique de la culture égyptienne « où toutes les émotions qui nous habitent sont convoquées en même temps ».

Pièce-fleuve d’une heure, elle présente un effectif instrumental éclaté : piano (Symon); harmonica (Benjamin Tremblay-Carpentier); oud (Nadine Altounji); violon (Lynn Kuo) et violoncelle (Rémy Bélanger de Beauport) qui évoluent avec des partitions graphiques projetées en fond de scène qui servent de guide pour les musiciens, mais aussi pour le public. Chaque image, chaque trait et vidéo présenté, surimposé dans la présentation, a une signification musicale à laquelle les artistes répondent, évoluent, s’écoutent et improvisent avec moult techniques de jeu étendues.

Malgré l’apparence de désorganisation, l’écriture de Nour Symon est d’une étonnante précision, chaque changement de dynamique et de matériau sonore et visuel s’exécutant à la seconde près. Du désert égyptien aux alentours du Caire en passant par le désert aquatique et même par le désert d’un sentier de neige, la musique de Nour Symon fait appel à nos sens. Si ielle expose en filigrane la confrontation entre son identité avec ses origines égyptiennes, notamment par les extraits vidéo tirés de ses propres voyages, c’est aussi l’expérience du choc vis-à-vis du génocide palestinien qui a habité la création de cette œuvre. Alternant moments de grande intensité, de colère et de chaos que lors de passages plus apaisés. Ces derniers sont vécus un peu comme si on reprenait notre souffle après qu’on eut hurlé et pleuré toutes les larmes de notre corps, avant de plonger à nouveau dans cet univers sonore.

Entre la symbolique d’une débâcle à la fois émotionnelle et environnementale et l’incommensurabilité du désert, confronté à ses identités multiples et à la violence du monde, tant physique qu’intérieur, nous sommes sortis de cette soirée cathartique avec des images fortes imprimées sur notre rétine, une myriade sonore accrochée dans nos tympans et des émotions fortes ancrées en notre être.

Crédits photo : Claire Martin

musique contemporaine

De lumière et de velours : premier concert de la saison de la SMCQ

par Frédéric Cardin

L’entrée en matière de la saison 2024-2025 de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) a été une réussite. Un programme d’une grande cohérence stylistique a permis aux différents interprètes de la SMCQ, additionnés des Petits chanteurs du Mont-Royal, de faire rayonner une musique magnifique, contemporaine dans sa rigueur et son exigence, mais parfois romantique dans ses affects suggérés. L’amusante pièce pour chœur Horloge Tais-toi de Kaija Saariaho lançait la soirée dans une version avec piano seulement, et la terminait aussi, dans une version avec orchestre. Comme le titre le laisse deviner, il y a quelque chose de mécanique et ludique dans cette pièce où les tic-tacs insistants de l’objet semblent s’incarner particulièrement bien dans la bouche d’enfants qu’on imagine redouter l’heure du lever pour aller à l’école. Une version de la Maîtrise de Radio France disponible sur YouTube montre une spatialisation élargie du chœur, qui laisse beaucoup de place entre les chanteurs et chanteuses. Ce n’était pas le cas hier, les Petits chanteurs étant regroupés de façon traditionnelle, en groupe serré. J’aurais aimé entendre le résultat avec la disposition des Français. Je pense que l’effet des tic-tacs doit être plus impressionnant. 

Suivait une autre pièce de Saariaho, Lichtbogen, inspirée directement des aurores boréales. Si vous imaginez un tant soit peu le genre de musique qui pourrait émaner de ces ondulations colorées hypnotisantes, il y a de fortes chances que cela sonne comme Lichtbogen. Un orchestre de chambre étoffé fait naître un kaléidoscope sonore d’abstraction luminescente et scintillante d’autant plus agréable qu’il est chaleureux. Les projections d’authentiques aurores boréales ont ajouté une magie visuelle entièrement appropriée. 

Je ne savais pas à quoi m’attendre du jeune compositeur Hans Martin, qui m’était inconnu jusqu’à hier. J’avouerai avoir été agréablement séduit par sa proposition musicale pour chœur (encore les Petits chanteurs) et orchestre, intitulée Stance et appuyée sur un texte du poète de la Renaissance Claude de Pontoux. Le poème traite du passage du temps qui détruit tout, sauf, apparemment, le caractère de la personne visée (la bien-aimée?). Ce qui frappe surtout c’est la rondeur sonore dessinée par Martin, qui se gorge d’une tonalité charnue mais fuyante car une fois sa plénitude atteinte, elle est parcourue de frissons dissonants qui l’invitent à s’échapper plus haut dans la gamme. Mais celle-ci est toujours rattrapée, dans une course poursuite lente et soutenue. C’est franchement très beau et j’aurai beaucoup de plaisir à la réécouter, un jour ou l’autre.

Jardin secret de Saariaho, pour support stéréo et appuyé de projections graphiques, amorçait la deuxième partie du concert avec une expression électronique vaguement impressionniste.

Le morceau de choix de la soirée suivait, soit Arras de la Montréalaise Keiko Devaux, une belle et grande plage de musique mouvante, organique, somptueuse, comme le laisse deviner le titre, qui ramène à la ville du Pas-de-Calais qui fut un haut-lieu de la tapisserie flamande au Moyen-Âge. Telle une commande pour les ducs de Bourgogne du 14e siècle, Devaux tisse un riche entrelacs de motifs et de textures, assemblées dans un canevas général montrant un arrière-plan d’harmonies qui cherchent la consonance. Sur ce panorama, des saillances modernistes viennent camper la partition dans notre 21e siècle. Comme un paysage romantique estival sur lequel une brume voilée se dépose, et qui serait parcourue de frémissements et de percées laissant voir la perspective sous-jacente. 

Musicalement, on sait par Devaux elle-même que beaucoup de références personnelles et de souvenirs musicaux sont intégrés à la partition. On sent et on entend dans le soutien harmonique un Romantisme fondamental auquel s’ajoutent des velléités exploratoires contemporaines. La fusion est magnifique et Arras mérite d’être joué en Europe, à Arras même, berceau inspirant de cette musique exceptionnelle.

J’ai dit ailleurs que Devaux est à mon avis l’une des plus stimulantes compositrices de la génération actuelle en Amérique. Je le redis sans hésitation et j’ajouterai que l’Europe est tout à fait à sa portée (en souhaitant qu’elle reste ici pour toujours, cela dit!).

La 59e saison de la SMCQ, si le concert d’hier était un indicateur, sera un bon cru. 

CONSULTEZ LA PROGRAMMATION 2024-2025 DE LA SMCQ

noise-rock / rock alternatif / shoegaze

M pour Montréal : Bonnie Trash + Breeze + Dermabrasion

par Rédaction PAN M 360

Ouverture des portes: 22h00
Spectacle: 23h00
Dermabrasion (23h)
Breeze (23h45)
Bonnie Trash (00h30)

Doors: 10 pm
Show: 11:00 pm
Dermabrasion (11 pm)
Breeze (11:45 pm)
Bonnie Trash (0:30 pm)

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Ce contenu provient de M pour Montréal et est adapté par PAN M 360

R&B

M pour Montréal : Jaron Marshall (BLACK PUMAS) + Hansom Éli

par Sami Rixhon

Ouverture des portes: 22h00
Spectacle: 23h00
Hansom Eli (23h00)
JaRon Marshall (23h50)

Doors: 10 pm
Show: 11 pm
Hansom Éli (11 pm)
JaRon Marshall (11:50 pm)

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