Voici une offre des plus intéressantes, quoique imparfaite. Foley est un chanteur qui reprend quelques standards impérissables de crooners étoffés. Cela dit, son approche est extrêmement dépouillée, non seulement en termes d’accompagnement (une contrebasse et une batterie that’s it) mais surtout en termes de projection vocale. Celle-ci demeure économe, sans épanchement, presque technique. Si vous êtes à la recherche du nouveau Crosby, passez votre chemin. Cela dit, question technique, c’est impressionnant. Surtout dans les escapades de scat tonalement post bop. Foley explore, déborde, puis revient sur les rails avec aisance. Il y a quelque chose de Kurt Elling ici, en plus recherché, volontaire. L’image qui vient à l’esprit serait celle d’un Michael Bublé dénudé, filiforme sur décor minimaliste de Frank Stella. Étrange non? Mais pas mauvais non plus.
Un album et un style artistique étonnant, qui a l’avantage de l’unicité sans celui de l’émoi.