4ème album de la formation menée par Seb Painchaud, ex-Ion DIssonance, avec 9 ans de distance avec le 3e, on avait pratiquement abandonné l’idée que le projet soit toujours vivant mais tel un cowboy-zombie émergent du désert, Tumbleweed Dealer est de retour.
Le groupe prend soin de nous prévenir que la proposition sera différente de ce que l’on connaissait jusqu’ici, avec une inclinaison progressive plus prononcée et peut-être moins stoner/psych. Je dois avouer que ça m’a un peu inquiété, le progressif, ce n’est pas tout le temps bon et ça aurait été dommage que le groupe verse du mauvais côté.
En plus, le premier simple mis de l’avant avait, sacrilège, de la voix. Au point que mon excitation d’entendre leur nouvel album est tombé à zéro. Mais, j’y suis finalement revenu et ce n’est rien de tout ça.
Effectivement, y’a des choses un peu surprenantes comme de la trompette et du saxophone, c’est un peu moins « desert session » mais on retrouve encore la touche Seb Painchaud, guitariste/bassiste hors-norme et compositeur émérite, qui joue surtout avec les sonorités pour présenter de nouveaux horizons. Il s’est adjoint les services de Angelo Fata à la batterie et percussions et Jean-Baptiste Joubaud aux synthés et programmation, avec plusieurs invités pour étayer sa vision comme Antoine Baril au Mellotron, Hammond et claviers, Guillaume Audette au Wurlitzer, Rhodes et orgue, Jocelyn Couture à la trompette et bugle, Loïc Roy-Turgeon au trombone, Zach Strouse au saxophone et Ceschi Ramos à la voix.
On demeure dans un univers cinématographique, élargissant un peu la palette mais sans s’aliéner ses premiers fans. C’est encore du rock (majoritairement) instrumental qui va un peu plus loin que l’orée du désert. Les ajouts sont faits avec parcimonie, ça surprend mais pas au point de décrocher. Et même si le son diffère un peu des propositions précédentes, c’est toujours du Tumbleweed Dealer parce que c’est toujours du Seb Painchaud. Son jeu qu’il peaufine depuis deux décennies est la pierre d’assise de son œuvre et on est de nouveau bien servi. Ça s’inscrit sans gêne dans la continuité, avec l’évolution nécessaire pour éviter la redite. Espérons que la suite se fera moins attendre.