Pays : Côte d'Ivoire Label : Sotigui Genres et styles : reggae Année : 2022

Tiken Jah Fakoly – Braquage de pouvoir

· par Claude André

C’est toujours avec une certaine fébrilité que l’auteur de ces lignes plonge dans un nouvel album du plus célèbre des reggae-men francophones, qui nous a encore livré une solide performance en juillet dernier lors du Festival Nuits d’Afrique.

En ouverture de son onzième album studio, l’Ivoirien de naissance y va d’un duo avec Gros Tas de Salade, euh… Grand Corps Malade! Hélas, et comme c’est souvent le cas, le slameur français nous sert des louches de racoleuses rimes à l’eau de prose aux prétentions humanistes. Et si cela ne suffisait pas, il pousse aussi la note dans la chanson Enfant de la rue. Malaise.

Heureusement, le porte-étendard du reggae revient aux choses sérieuses avec Religion. Une pièce courageuse où, dans la langue de Marley et en dialecte africain, il s’en prend à ceux qui tuent au nom de la religion : « If you decide to kill yourself/Do it alone/If you want to go to your paradise/Go there alone/Don’t bring the kids/Don’t bring innocent children. » Message direct et efficace.

Devenu un courant politique panafricain à lui tout seul au fil de ses quelque 30 ans de carrière, le charismatique chanteur de 54 ans revient une fois de plus, en français, en anglais, en dioula et en bambara, sur ses sujets de prédilection que sont l’appel à l’union des peuples d’Afrique, ainsi que la dénonciation de la corruption, de la dictature et du népotisme, notamment dans la chanson titre de l’album, l’accrocheuse Braquage de pouvoir. Probablement l’autre hymne hyper fédérateur de cet album qui fera tanguer les foules en spectacle, avec le tube en devenir Le peuple a le pouvoir.

Toujours en phase avec son époque, il évoque également le triste de sort des migrants dans Où est-ce que tu vas?. Saluons au passage la présence des excellents Amadou et Mariam sur la lumineuse Don’t Worry, ainsi que celle de Dub Inc sur un autre titre positif, Beau continent.

En somme, bien que les rimes francos de l’artiste semblent parfois empruntées, le propos de cet album enregistré à Abidjan, Bamako et Paris est toujours aussi pertinent. Quant à l’architecture sonore, elle est très efficace, notamment dans les cuivres et les chœurs.

Cela étant dit, si la recette demeure une excellente bande-son de l’actu politique, on a parfois l’impression que Tiken Jah demeure dans sa zone de confort, alors qu’on souhaiterait qu’il explore des sentiers moins fréquentés. Une chanson plus intimiste ou personnelle, voire d’amour, par exemple.

Un album qui s’écoute très bien, mais qui n’étonnera pas les personnes qui le suivent depuis longtemps… pour faire allusion à son classique Plus rien ne m’étonne.

Tout le contenu 360

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Strat Andriotis – Exits

Strat Andriotis – Exits

Richard Reed Parry – The Actor

Richard Reed Parry – The Actor

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Galan Trio – Embrace

Galan Trio – Embrace

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Thomas DeLio – Anti-paysage

Thomas DeLio – Anti-paysage

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Hypercube – The Force for Good

Hypercube – The Force for Good

PUP – Who Will Look After the Dogs?

PUP – Who Will Look After the Dogs?

Duo AYA – Cycles

Duo AYA – Cycles

Un 41e FIMAV en transition : Scott Thomson explique

Un 41e FIMAV en transition : Scott Thomson explique

Papillon Social Club – Dur de la feuille

Papillon Social Club – Dur de la feuille

Inscrivez-vous à l'infolettre