Pays : Australie Label : Northern Spy Genres et styles : improvisation libre / jazz Année : 2020

Three

· par Michel Rondeau

The Necks est un groupe australien qui célèbre cette année ses 33 années d’existence.

Bien qu’il s’agisse d’une formation employant l’instrumentation classique piano, contrebasse, batterie, sa musique, elle, n’a rien de conventionnel. Le trio s’est en effet fait connaître en concert pour ses longues improvisations – généralement d’une cinquantaine de minutes — qui évoluent lentement au gré de motifs répétitifs pour se transformer progressivement, organiquement. Totalement branchés sur l’instant, les musiciens suivent la musique autant qu’ils la nourrissent et celle-ci les entraîne dans des territoires parfois étonnants. 

Les enregistrements du groupe en studio sont assez différents. Bien que l’improvisation y occupe une place importante et que leur durée soit généralement sensiblement la même que celle des pièces en concert, le travail de studio permet d’empiler les pistes et d’élaborer un ensemble multiétagé dense et complexe. Ce qui est le cas de cet album qui comprend trois pièces d’une vingtaine de minutes.

Avec la première, pas de préliminaires, on est tout de suite plongé dans le feu de l’action. À feu roulant. La matière est touffue. À sa palette de base et aux trépidantes percussions, le trio ajoute orgue, synthé, guitare électrique dont les lignes sillonnent l’espace. Vers les trois-quarts, ça s’intensifie d’un cran, on atteint un plateau, puis dans les dernières minutes, un lent decrescendo s’opère. Tout du long, les ondes sont tellement saturées qu’étrangement, c’est lorsque tout s’arrête qu’on peut le mieux distinguer, comme si on voyait alors la musique en coupe, certains de ses éléments constitutifs, comme le fuzz de la guitare.

La seconde est en quelque sorte l’antithèse de la première. Ici, c’est l’espace et le silence qui sont mis en valeur par des cymbales et des notes éparses, bien réverbérées, des tintements de triangle et des effets d’écho. On flotte en état d’apesanteur dans quelque espace intersidéral. Puis, à la troisième, on se retrouve sur le plancher des vaches à déambuler mollement au pas d’une groove délicieusement chaloupée.

Un bon cru du trio et un excellent point de départ pour s’initier à sa manière.

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